Phantom - Transylvanian Nightmare
Nouvelle fournée de formats courts, et on attaque sévère avec les mexicains de PHANTOM. Un nom relativement passe-partout pour un groupe essentiel de la nouvelle vague Thrash, déjà responsable d’un Handed to Execution qui en avait terrassé plus d’un. Transylvanian Nightmare reprend donc les choses là où le précédent album les avait arrêtées, et c’est toujours avec beaucoup de véhémence que les mexicains savent rester tendance.
Sur un tempo à la sud-américaine se greffent donc des éléments de Black Thrash à l’allemande, et s’envole le tempo, pour un festival de Thrash joué bien noir, racé, épais, et sans grumeaux. Harel O (guitare), J.C. García (chant/guitare), Raír Tavizón (basse) et J. P. Alatorre (batterie) n’ont donc toujours pas peur d’enflammer le dancefloor de leurs hymnes à la brutalité, qui ne sont pas sans évoquer l’arrière-garde des INCUBUS, DEMOLITION HAMMER, SARCOFAGO et autres SADUS. Le ton est donc rude, la discussion à sens unique, et l’engueulade version XXL, pour un EP qui dégage plus d’énergie qu’une centrale électrique au mois de décembre.
La précision dans la bestialité a toujours été ma madeleine de Proust. Je me souviens de la découverte du Thrash brutal dans les années 80, et les souvenirs défilent sous mes tympans. Le quatuor mexicain parvient sans effort à me traîner du côté de mon adolescence de sa fougue digne du KREATOR des années folles, de ses soli abrupts et dissonants, et de sa passion pour une vision plus dingue d’un SLAYER pleine bourre.
De fait, et très logiquement, Transylvanian Nightmare est un petit massacre qu’on aurait aimé subir plus longtemps. La rage démente d’un « From the Abyss » appelle à plus de contenu, et cette ambivalence entre Heavy qui cogne et Thrashcore qui sonne est tout bonnement divine. Le groupe connaît son job, et nous trousse comme des servantes après le déjeuner, en prenant soin de tamiser l’ambiance pour garder une certaine intimité (« Epitaph » et son déroulé venteux sur arpèges douteux pour solo harmonieux).
Passionnant, intense, PHANTOM ne déroge pas à ses principes vindicatifs, et nous donne une idée de son prochain longue-durée. On l’espère aussi barge, plus large, et toujours agité par des vents violents. Une certaine idée du Mexique, qui adopte des postures viriles pour mieux dézinguer les plus fragiles. Brûlant, pour le moins.
Titres de l’album :
01. Transylvanian Nightmare
02. From the Abyss
03. Epitaph
04. Raging Pyres
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Exile - Burn The Boats
Du Mexique, remontons au nord-ouest pour nous aventurer en terre californienne, celle des EXILE, nouveau venu sur la scène et qui présente ici son deuxième EP. Pas encore d’album pour les américains, mais un flair indéniable pour choisir une pochette qui accroche l’œil, et qui donne envie d’en savoir plus sur cette musique nerveuse, en réminiscence de la scène de Venice.
S’il est évident dès le départ que le quatuor (Ben - basse, Dan - batterie, Germz - guitare et Drew - chant) a beaucoup écouté SUICIDAL et LEEWAY, on comprend tout aussi rapidement que son ton rigolard n’occulte pas cet assombrissement de riffs qui les affilie d’entrée au mouvement Hardcore le plus métallisé. Un son honnête pour ce genre de production, six compositions de taille moyenne, mais une sacrée énergie qui ressuscite les bandanas vissés sur la tête et les mines renfrognées, dans le plus pur style de la Californie Crossover.
Avec une rythmique très à l’aise dans le claquage et la baston, un chanteur qui braille Core comme un bambin qui vient de souiller sa couche, et un guitariste qui tronçonne avec précision, Burn The Boats brûle les ponts entre hier et aujourd’hui, et proclame demain seul héritier d’avant-hier. On sent la nostalgie jusque dans le mixage, qui place tout le monde à égalité, mais aussi dans ces soli qui usent du vibrato comme une starlette de télé-réalité de son vibromasseur, et dans ces breaks certes prévisibles, mais qui tombent toujours pile quand il faut.
« Choose Your Death » bien velu, et à la double grosse caisse repue, « Burn The Boats » et son côté hymne de la côte ouest, « Time Only Knows » qui roule comme une toupie maboule, le déroulé est physique, et le tempo lourd et insistant. Plus proche des fans de Hardcore se découvrant une tendresse particulière pour San Francisco que d’un réel effort de groupe de la Bay-Area, EXILE se présente sous un jour flatteur, et nous prend pour des mateurs. Et il est vrai que le spectacle à de belles rondeurs, et un bronzage de rigueur. Alors pourquoi tourner la tête ?
Rapide mais pas trop, solide, Burn The Boat avait l’envergure d’un premier longue-durée, avec quelques titres ajoutés. Mais en format moyen, il convainc, et sans avoir à forcer sur le passéisme. Bien joué.
Titres de l’album :
01. Condemned to Exile
02. Choose Your Death
03. Burn The Boats
04. Time Only Knows
05. Momento
06. Extinction
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Alcoholic Vortex - Space Traumas Part I: The Alcoholic Menace
Oui en même temps, c’est assez logique. Le Mexique, les Etats-Unis, et maintenant le Brésil, comment passer à côté de ce pays qui nous a présenté les musiciens les plus branques de la planète, ceux totalement obsédés par KREATOR, SODOM, VENOM, METALLICA, et qui souhaitaient aller encore plus loin avec un minimum de moyens. La sauvagerie brésilienne est depuis longtemps une marque déposée, et la brutalité omniprésente, dans la vie de tous les jours, comme dans l’art évidemment.
C’est donc un lourd héritage que les joyeux ALCOHOLIC VORTEX portent sur leurs jeunes épaules. Mais loin des défricheurs les plus bourrins, ces originaires de Brasilia préfèrent un Thrash propre à l’allemande, et revendiquent clairement la tutelle de TANKARD, ce que leur nom évoquait sans détour.
Mais l’histoire de ce premier EP vaut elle aussi sa tournée. Parfaitement résumée par une pochette sublimée, elle nous raconte les aventures de Warren Jackson, un simple headbanger enlevé par des extraterrestres pour prendre part à un conflit entre deux peuples ennemis. La guerre cosmique est donc déclarée, mais notre héros n’a pas oublié que pour se battre, il fallait carburer. C’est donc la bière à la main qu’il se lance dans cette aventure qu’on espère avec lendemain, au son d’un Metal mordant, incorruptible, mais bienséant, qui ne joue pas avec le chaos et qui reste modéré dans ses propos.
Entre OVERKILL et la seconde vague teutonne des années 80, Space Traumas Part I: The Alcoholic Menace est souple, résistant, basé sur un principe de rythmique raisonnable, supportée par des chœurs insistants. Le principe est simple, le tempo souvent mid, mais les guitares sont volubiles, et la voix totalement possédée.
Xenomorfo (batterie), Phil Clone Warrior & Marc Lizzy (guitares) et Victor "Chuck" Rascal (basse/chant) nous proposent donc des morceaux très convaincants, plus spécialement « Space Surfing » qui a déjà tout d’un hymne pour soldats de l’espace bourrés avant qu’ils ne trépassent.
Le claquement d’une basse core, l’énergie globale, et l’enthousiasme dégagé par ce premier EP laissent augurer d’une suite qu’on attend déjà de pinte ferme, tant ALCOHOLIC VORTEX se montre à l’aise dans tous les domaines, et sûr de son fait.
Du Thrash généreux pour fans heureux, mais n’oubliez pas : dans l’espace, personne ne vous voit mosher.
Titres de l’album :
01. Drunken Beasts
02. Alcoholic Vortex
03. Space Surfing
04. The Way to Nebulla
05. Apocalypse Envoy
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Nerve Agent - Game of Death
Quittons le territoire américain pour revenir en Europe, et célébrer l’introduction d’un jeune cavalier anglais. Les NERVE AGENT sont originaires de Birmingham, mais n’ont pas grand-chose en commun avec BLACK SABBATH ou NAPALM DEATH. Leur Thrash serait plutôt du genre méchant, et à cheval sur la légende Hardcore nationale. Soit une musique sombre, violente, oppressante, et la plus agressive du lot.
Et ce grâce aux invectives d’un chanteur vraiment passionné. Sur une trame de Metal lourd et haché, le manieur de micro sent sa voix expirer mais continue de brailler, comme s’il souhaitait que tout le monde l’entende à dix kilomètres alentours. Et il a raison, puisque sa conviction propulse un instrumental classique dans une autre dimension, faite de haine, de rage, de sueur et de passion.
Dan W (chant), Sam D & Sam T (guitares), Alfie C (basse) et Dan M (batterie) ne rongent donc pas leur frein, et nous percutent de plein fouet. On aime cette ambiance à la ENGLISH DOGS, cette attitude à la ENFORCED, et cette vilénie primaire à la SACRILEGE UK. Très dense, compact comme un gros ramponeau pris un samedi soir sur le trottoir, Game of Death est une expérience de résistance, et une sorte de rassemblement de hooligans après un match de barrage.
Avec un tempo qui reste raisonnable, et une concentration à la EXODUS des jours nouveaux, ce premier EP fait montre d’indéniables qualités. En mode rouleau-compresseur (« Corporate Punishment »), le quintet est plus que crédible, et ses lyrics, engagés socialement et politiquement ne font que perpétrer l’esprit Punk anglais, et de son cousin bourrin l’Anarcho-Core.
De loin le EP le plus relevé du lot, Game of Death vaut beaucoup mieux que sa pochette cliché, et étale de beaux arguments d’anarchiste énervé. On note la précision des guitares qui se souviennent du Thrash made in UK, et cette humeur de chien typique de la perfide Albion des années 80. Moins rigolard que ses ancêtres ACID REIGN et SLAMMER, NERVE AGENT revendique l’égalité, les impôts partagés, une sortie de l’état sécuritaire pour plus de libertés, et moins de contraintes sociales.
On ne peut qu’être d’accord avec eux, surtout en tombant sur le sinistre « Game Of Death » en lisant leur programme. Dur, Crossover, rageur et désireux de changer les choses, Game of Death est une roulette rousse dans une roulotte russe, ou l’inverse, qui stigmatise la politique anglaise contemporaine qui a conduit le pays au désastre. Ce premier EP par contre est une vraie réussite.
Titres de l’album :
01. Intro
02. Government Issued Violence
03. State Control
04. Corporate Punishment
05. Game Of Death
06. Tax Exemption
07. S.Y.M
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