C’est après une courte intro délicate aux claviers que les danois de PYRAMAZE nous attaquent de plein fouet avec un riff hautement redondant, comme s’ils souhaitaient marquer leur retour de la façon la plus ferme qui soit. L’attaque grave de Toke Skjønnemand et Jacob Hansen nous renvoie donc aux plus grandes heures du DREAM THEATER d’Awake, et on sent immédiatement que le quintet a décidé de passer la vitesse supérieure. Car en effet, comment expliquer que ce groupe ne soit pas devenu une référence du Power Metal moderne après vingt ans de carrière, et cinq albums solides ayant fédéré un public fidèle ? Certains avancent des arguments assez probants, notamment un côté un peu générique dans l’approche, et un manque de refrains conquérants, ce qui pardonne assez rarement dans l’univers du Power Metal dont la sève coule justement de ces intermèdes mélodiques et catchy qui enflamment les cœurs et déclenchent les chœurs. Pour autant, aucun des albums du groupe ne passe sous la barre des 75 pour cent sur le site référentiel The Metal Archives, ce qui en dit plus long que n’importe quel discours. Et si PYRAMAZE a marqué le pas, se terrant dans un hiatus de sept ans entre Immortal et IV: Disciples of the Sun, il est aujourd’hui la machine de compétition la plus rutilante de la course, et « A Stroke Of Magic » ne fait pas grand cas de cette accélération qui pourrait faire passer aux danois la corde en première position. Produit en interne par Jacob Hansen une fois encore, Epitaph ne semble pas vraiment mériter un tel nom, puisqu’il annonce plus une renaissance qu’une mise en terre. Et il est évident qu’après avoir écouté les douze pistes de ce sixième LP, l’auditeur constatera que le quintet est plus vivant que jamais.
Et sous une pochette signée Remedy Art Design se cache donc l’album de Power Metal progressif de cette fin d’année, qui trouve en AFM le chaperon idéal pour sa promotion. Si le groupe n’a pas changé de philosophie en trois ans, il a accentué ses qualités et bandé ses muscles pour impressionner ses adversaires, et chaque morceau est une pierre de plus posée sur un édifice solide reposant sur des principes classiques : combiner la mélodie et la puissance, et aller puiser dans l’héritage suédois de quoi enflammer des refrains qui ne demandent qu’à exploser. Et on remarque cette fois-ci une propension à laisser le côté Pop scandinave s’exprimer au détour de quelques phrases, avec en exergue un « Steal My Crown » dont la dimension et l’épaisseur témoignent de l’allant retrouvé de PYRAMAZE. Certes, le combo est toujours aussi comparable à ses références (EVERGREY, NEVERMORE, DREAM THEATER), mais il développe une personnalité intéressante en gardant son ADN intact, tout en s’injectant de sérieuses doses de musicalité nordique, ce qui lui faisait défaut jusqu’à présent. Et après de méchants problèmes de line-up, les musiciens ont enfin trouvé un équilibre stable, et ont développé l’osmose qui les unit depuis 2015 et deux albums successifs. L’intégration de Terje Harøy est à présent terminée, et le chanteur peut déployer ses ailes vocales avec plus d’aisance, parfaitement dans le contexte. Les compositions, un peu systématiques dans leurs structures se basent évidemment sur des riffs agressifs et puissants, contrebalancés par des arrangements de claviers discrets, et l’enchaînement est toujours le même. Des couplets qui grognent, menant sur des refrains qui caressent dans le sens du poil, soit la recette idéale pour un Heavy Power ambitieux mais respectueux des codes.
En découle un exercice de style que PYRAMAZE maitrise parfaitement, gommant le côté un peu « pilotage automatique » de ses réalisations précédentes. Certes, les fans avaient eu le temps de se préparer à l’attaque, 2020 ayant vu la parution de trois singles en avant-première (« A Stroke Of Magic », « World Foregone » et « Particle »), mais encore fallait-il que ces trois singles se fondent dans le décor et ne servent pas de prétexte à un background anonyme. Ce qui n’est assurément pas le cas, et en découvrant un morceau comme « Knights In Shining Armour », les fans seront rassurés de constater que le reste du tracklisting ne modère pas la qualité des morceaux précités, bien au contraire. Ainsi, la section rythmique composée de l’indéboulonnable leader Morten Gade Sørensen (batterie, seul membre d’origine) et Jacob Hansen (basse et producteur) turbine à fond, mais sait aussi se montrer plus constructive que démonstrative, nous évitant le pilonnage habituel de l’axe basse/batterie des groupes de Power les plus féroces. Tout à fait à l’aise dans des mid tempi allusifs, les deux hommes savent tailler dans le gras et imposer un faux rythme bancal, très technique, mais parfaitement adapté à des harmonies ciselées, comme le démontre avec beaucoup d’intelligence « Bird Of Prey », l’un des hits incontestables d‘Epitaph.
Une heure et deux minutes de musique, ça peut paraître long, mais le temps passe vite en compagnie des danois qui varient toujours avec beaucoup de flair leur propos. Comme je le soulignais, les compositions répondent toutes plus ou moins aux mêmes besoins, mais entre les petites trouvailles instrumentales modernes, l’ambiance délicatement futuriste, et l’euphorie qui émane des chansons, cette heure est un véritable plaisir, et la preuve que les PYRAMAZE étaient capables de franchir un palier de plus sur l’escalier du succès. Un succès qui sera amplement mérité d’ailleurs, même si le milieu de l’album connait un léger ralentissement avec les chansons les plus accessibles (et parfois presque FM dans le cas de « Particle », déjà apprécié il y a quelques mois). Heureusement, le groupe se reprend vite, et emprunte à DREAM THEATER ses astuces de rebondissement, imposant le mid tempo redondant et pesant de « Indestructible » pour maintenir notre attention. Le chant de Terje est assurément le pôle d’attraction de cette nouvelle réalisation, et le chanteur nous en donne pour notre argent, se déchaînant sur des refrains qui pourraient taquiner les AMARANTHE sur leur propre terrain.
Quelques featurings fameux sont à souligner, notamment celui de Brittney Slayes d’UNLEASH THE ARCHERS, qui apporte un souffle épique bienvenu sur « Transcendence », ou ceux de Matthew Barlow et Lance King sur le monumental final « The Time Traveller ». En douze minutes, PYRAMAZE se souvient des astuces de MAIDEN, et s’ouvre un boulevard pour l’avenir, déclenchant avec ce feu d’artifices final dont je vous laisse la surprise de la découverte l’émerveillement des fans de Power Metal, petits et grands. Et s’il est ridicule de parler d’album de la maturité pour un groupe accusant vingt ans d’existence, il est inutile de nier qu’Epitaph incarne le chapitre le plus solide et convaincant de la formation d’Hjordkær.
Titres de l’album:
01. Epitaph
02. A Stroke Of Magic
03. Steal My Crown
04. Knights In Shining Armour
05. Bird Of Prey
06. Your Last Call
07. Particle
08. Indestructible
09. Transcendence (feat. Brittney Slayes)
10. Final Hour
11. World Foregone
12. The Time Traveller (feat. Matthew Barlow and Lance King)
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