C’est un beau roman, c’est une belle histoire ? Possible…En tout cas, on pourrait la résumer en ces termes simples…Ils se rencontrèrent, parlèrent de leur passion pour KREATOR, et décidèrent que décidément rien n’avait été fait de plus radical que le Thrash des années 85/88. Ils étaient cinq, et certains à l’époque ne savait guère manier leur instrument au-delà des mouvements de base, mais rien n’allait altérer leur enthousiasme…
2014, Marcel et Dario (guitares), Philip (chant), Justus (basse) et André (batterie), création de RAVAGER au nom ne prêtant pas à la confusion, et deux ans plus tard, enregistrement d’un premier EP, Alarm Clock Terror, dont le titre se retrouve lové au creux de ce premier longue durée au titre lui aussi suffisamment clair pour être compris même par les plus étourdis.
Eradicate... Annihilate... Exterminate...RAVAGER…C’est un beau roman, c’est une histoire convenue, celle de musiciens Allemands sentant que la bise fut venue, agrippèrent leurs instruments pour jouer un Thrash dense et velu, subtilement influencé par les cadors du genre…
Classique comme légende ?
Classique comme musique.
Il est certain qu’après écoute de ce premier LP, rien ne vient déranger le nouvel ordre mondial, puisque ce quintette Allemand somme toute assez jovial s’est contenté de rester sur ses plates-bandes, en prenant grand soin de ne pas piétiner celles des copains.
En jouant un Thrash fortement influencé par SLAYER, KREATOR et autres LIVING DEATH, les RAVAGER n’ont pas pris plus de risques que leur patronyme ne l’indique et se sont contentés de rester classiques et formels, dans la forme et le fond.
Avec des intitulés de morceaux tels que « Deathbringer », « Human Sacrifice », The Walking Dead », « Unknown Dreams » ou « Burn The Cross », inutile de s’attendre à une révolution thématique sur fond d’ouverture chromatique, mais bien à un Thrash saccadé, syncopé, aux accélérations franches et aux motifs Heavy circulaires qui déhanchent.
Certes, on en convient, la méthode est éprouvée et d’aucuns diraient même éculée, mais elle fonctionne toujours, puisque l’enthousiasme dont fait preuve ce combo fait plaisir à voir, à défaut de titiller notre curiosité. Mais après tout, chacun a ses propres ambitions et celles des RAVAGER ne sont pas différentes de celles de la horde de groupes qui se complaisent dans l’hommage vintage permanent.
Niveau info, pas grand-chose de très excitant à révéler, sauf donc cette anecdote croustillante concernant ce batteur, André, qui s’est assis sur le fauteuil de percussionniste sans y connaître grand-chose à la question rythmique, et qui en très peu de temps est devenu un cogneur assez inspiré et très compétent. Le reste appartient à la légende du Thrash Allemand, qui depuis un bon bout de temps est devenu une vraie saga. La question restant en suspens étant celle-ci. Même sans jouer les aventuriers de la double croche perdue, les RAVAGER sont-ils suffisamment performants pour vous offrir quarante minutes de Thrash bouillonnant sans que vous ne regardiez votre montre trop souvent ?
La réponse est nuancée, à contrario de la musique proposée qui elle, à tendance à rester dans les mêmes accents prononcés et usités depuis une bonne trentaine d’année.
Si l’ombre de SLAYER semble planer au-dessus des têtes de nos amis allumés du jour (« Unknown Dreams », pas le seul d’ailleurs, avec une petite touche HOLY MOSES pas désagréable), si celle du gourou KREATOR plonge dans la pénombre les morceaux sans obstacles ni encombres (« Deathbringer », radical et séminal dans l’attaque franche), ou si parfois les deux joignent leur enseignement pour pousser les choses vers l’avant, tout en maintenant la mémoire en arrière (« Burn The Cross », ouverture à la Hanneman et accélération à la Petrozza, pas le plus inspiré du lot, mais une bonne ouverture à chaud), Eradicate... Annihilate... Exterminate...n’en reste pas moins une solide affaire de savoir-faire, qui pour l’instant se contente d’appliquer des astuces à l’efficacité éprouvée, en attendant d’être moins timoré pour enfin oser.
Certes, quand le tempo se la joue lourdaud, l’inspiration est en directe perfusion des bras secs et musclés d’un KREATOR période Extreme Agression (« Human Sacrifice », pour le coup, l’hommage est vraiment poussé…), et quand il part en vrille dans les tours, c’est le sang de SLAYER qui coule et court dans les veines (« The Walking Dead »).
Autrement dit, point d’inédit, mais de l’application dans la récitation, et n’oublions pas au passage qu’il ne s’agit que d’un premier album d’un groupe qui n’affiche qu’un peu plus de deux ans d’existence, et qui fait déjà preuve d’une solidité et d’un professionnalisme affichés.
Alors reconnaissons Eradicate... Annihilate... Exterminate...pour ce qu’il est, à savoir un excellent album de Thrash pas encore affranchi de ses tours de passe-passe, mais qui risque de laisser des traces dans quelques années, si le groupe ne jette pas l’éponge de guerre lasse.
Et reconnaissons au quintette le mérite d’avoir terminé son effort sur deux morceaux de la mort, avec d’abord un « Dr.Mad » qui nous rappelle salement le « Mad Butcher » des DESTRUCTION, en plus rigolard et baston, le bistouri à la main à la place de la feuille de boucher, et les chœurs collégiaux prêts à opérer.
Et surtout, ce lumineux et jouissif « Alarm Clock Terror », qui restera leur hymne définitif, et qui illustre à merveille les affres d’un homme aux prises avec la vilénie d’un réveil honni qui chaque matin le tire de son lit. Brulot incendiaire très intelligemment placé en conclusion, il paie encore son tribut à SLAYER mais le fait pour de bon, et flirte même avec le Thrashcore en plus d’une occasion.
Mélodique, ludique et sans concession, cet ultime segment valide les capacités décelées chez ces Allemands encore un peu réservés, mais qui ne devraient pas tarder à laisser leur imagination exploser.
Vous avez donc tous les éléments en main pour juger, je vous laisse maintenant le soin de vous faire votre propre idée.
Encore un peu trop empesé par des références exigées, ce premier longue durée des RAVAGER fait montre d’un potentiel certain, mais présente aussi quelques tics de pilotage automatique pas bien malins.
Laissons-leur donc le temps d’affiner leur vision, et d’éprouver leur répertoire sur les scènes de festivals de saison.
Ils n’en reviendront que plus conquérants, et prêts à mettre le monde du Thrash à feu et à sang.
Un roman sympathique, et une histoire anecdotique…Possible. Attendons de lire la suite avant de refermer le livre…
Titres de l'album:
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