Tu veux du boogie ? Tu veux du Metal chaud mais pas bouilli ? Tu veux des riffs, des mélodies ? Alors je te donne rendez-vous en Italie pour y rencontrer des passionnés, réunis à Vérone pour partager leur passion d’un Hard-Rock racé, carré, teinté de Heavy chauffé à blanc dans une cafetière italienne au débit lent, mais aux gouttes succulentes. Un peu de caféine musicale n’a jamais fait de mal à personne, et le jus noirci qui coule de ce premier LP est de ceux qui te maintiennent éveillé, et prêt à headbanguer.
L’Italie est devenue depuis longtemps la patrie d’un Metal énergique et ambitieux, entre Progressif anobli et Power Metal poli, entre Heavy subtil et Speed gracile, quelque part entre les Etats-Unis et l’Angleterre en passant par l’Allemagne, les références incontournables d’années 80 qui se débrouillent encore très bien pour squatter l’actualité.
ROGUE DEAL est donc un quintet décidé, aux postures menaçantes, mais à l’inspiration décente. Fondé en 2017 et jusqu’à lors dépositaire d’une unique démo il y a quatre ans, ce groupe de musiciens très capables nous offre aujourd’hui la primeur de son premier long, un album énergique, explosif, convaincant et traditionnel, au moins autant qu’une pizza arrosée de chianti.
Francesco Galbieri (basse), Matteo Finato (guitare), Michele Turco (chant), Nicola Danese (batterie) et Gianluca Padovani (guitare) nous accueillent donc à Vérone via l’invitation Escape From Justice. Un accueil digne de VIP d’un Metal chantant et qui réchauffe encore mieux que le plaid de maman. Inspirés évidemment par les incontournables IRON MAIDEN, SCANNER, JUDAS PRIEST et autres THIN LIZZY, les italiens dosent donc leurs efforts pour trouver un équilibre convergent entre plusieurs courants, osant la distinction claire entre leurs morceaux, qui tout en formant une symphonie globale, se détachent les uns des autres sans forcer le trait.
Excellemment bien produit, ce premier album est une carte de visite professionnelle, que les acquéreurs vont se presser de ranger dans leur précieux carnet. D’un passéisme assumé, Escape From Justice nous ramène aux grandes heures de la sacro-sainte NWOBHM, mais aussi au développement transalpin des années 90, loin du chaos d’eighties qui avaient vu fleurir au pays botté des brutes consacrées.
Fluide, agréable, Escape From Justice est une sorte d’hommage rendu à la perfide Albion, qui entre 1979 et 1982 a défini les grandes lignes des années Metal à venir. On sent du MAIDEN période Di’Anno derrière cette agressivité raisonnable, mais aussi de la souplesse à la Phil Lynott lorsque les deux guitares résonnent à l’unisson. Très groovy, chanté d’une voix pure par un Michele Turco au timbre séduisant, soutenu par une rythmique appuyée à la basse réévaluée, Escape From Justice est un bel exemple de Heavy à l’italienne, tout aussi proche d’une glace dégustée en plein été que de chaines qui vous entravent dans les rues de Vérone au moyen-âge.
Une sorte de best-of de ce que la Suède a proposé de plus sincère depuis ce début de ce siècle, avec cette patte transalpine inimitable, entre foi aveugle et fidélité envers un genre qui nous a tant donné. Les musiciens disposent d’un bagage certain, et l’énergie qui se dégage de certaines chansons est au moins équivalente à l’enthousiasme ressenti en découvrant le nouveau SAXON, lorsque le groupe de Biff tenait tête à celui de Steve Harris.
Pas mal de soli triés sur le volet, qui s’envolent dans un ciel de riffs classiques mais légers, et des allusions savoureuses, sur l’imparable « The Road Again », qui en six minutes réussit le pari de condenser le meilleur de SATAN, ANGEL WITCH, IRON MAIDEN et TRESPASS. Du vieux avec du neuf, ou l’inverse, pour un vide-grenier aux objets de valeur, disposés sur un étal bien décoré. On y trouve de tout, mais pas n’importe quoi, et le prix payé pour apprécier « Defcon 1 » ou « Lightning Force » est si raisonnable qu’il en devient presque trop modeste.
Enregistré par Marco Ciscato à l’Industrial Studio, masterisé par Davide Saggioro au Wisemastering Verona, magnifiquement décoré de l’artwork de Dimitar Nikolov, Escape From Justice est une petite bombe à retardement dont les effets se ressentent encore des heures près explosion. Aussi à l’aise dans le mid tempo qui cogne que dans l’up-tempo qui bastonne (« Streetfighter », jeu vidéo audio qui se souvient des balayettes de RIOT et son « Swords and Tequila »), ROGUE DEAL se permet même de citer TOKYO BLADE, VIRTUE et les TYGERS OF PAN TANG, sans paraître frimeur. Et ces citations dans le texte se reconnaissent entre mille sur le développé et emphatique « Condemned to Power ».
Et comme son modèle IRON MAIDEN, ROGUE DEAL s’offre un épilogue majestueux et ample, étalé sur plus de neuf minutes d’une inspiration multiple, entre HELLOÏSE, BLIND GUARDIAN et l’Angleterre d’il y a quatre décennies. « Fear Has Tales to Tell » pourrait même être parrainé par notre cher Steve Harris, qui y verrait un clin d’œil très appuyé à ses méthodes de composition, alors que le fan éventuel y découvrira toutes les qualités d’un groupe sincère, honnête et travailleur, et qui préfère prendre son temps plutôt que de hâter un hommage raté à une décennie trop citée.
La nostalgie d’accord, mais à doses homéopathiques, et prescrite par des spécialistes. ROGUE DEAL ne rédige pas ses ordonnances à la légère, et nous soulage de sa technique d’assimilation par la personnalisation. Une bien belle affaire, pour un traitement sans effet secondaire autre qu’une forte dépendance. Très agréable au demeurant.
Titres de l’album:
01. Defcon 1
02. Lightning Force
03. Night Ranger
04. Condemned to Power
05. Starmirror
06. The Road Again
07. Streetfighter
08. Fear Has Tales to Tell
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