Alors que le monde des morts les croyait siens, les suédois de DAEMONICUS émergent des profondeurs de la terre pour se rappeler à notre bon et violent souvenir. Il n’y a pas de remords a les avoir crus disparus pour le compte, puisque nous étions sans nouvelles en longue-durée depuis le très acclamé Deadwork sorti en 2012. Alors, évidemment, l’EP Shepherd of the Flock nous avait donné de sérieux indices de survie, mais nous attendions confirmation solide pour ne pas replonger dans les affres du doute et du silence. Et en 2021, c’est plus décidé et belliqueux que jamais que le quatuor scandinave revient, armé de la pelle la plus efficace du marché : Eschaton.
Malgré un line-up presque stable depuis 2009 et l’arrivée de Martin Pudas à la basse, DAEMONICUS a souvent connu des problèmes de continuité, et c’est donc David Ekevärn (MORTUUS (live), ex-GHAMOREAN, ex-KNIFE IN CHRIST, ex-APOSTASY, ex-THOSE WHO BRING THE TORTURE, ex-SHADE OF BLACK) qui les soutient à la batterie depuis cinq ans, formant avec son compère une solide section rythmique. Aux avant-postes, on retrouve toujours les deux têtes pensantes, P-O Wester (guitare/chant) et Jörgen Persson (guitare), les gardiens du temple, qui continuent leur périple sans trop se poser de questions.
Alors, Death, Suède, évidemment, le résultat est assez prévisible. En choisissant de mixer les deux versants de la montagne de la mort suédoise, les DAEMONICUS ont toujours joué le jeu de l’ascension mélangeant les techniques d’époque, empruntant à la première vague ce son de guitare si particulier et popularisé par ENTOMBED via la célébrissime HM-2, tout en aménageant ses compositions de mélodies et de saccades plus symptomatiques de la seconde vague mélodique des AT THE GATES. Le résultat : une boucherie efficace, aux tranches épaisses mais tendres, et aux doux relents de putréfaction.
Eschaton ne brise aucune règle, ne fait tomber aucune barrière, et incarne avec panache ce que doit être un troisième album. Il est la solidité même, avec juste ce qu’il faut de créativité dans les compositions pour ne pas faire stagner, propose des plans incroyablement accrocheurs et des accélérations d’ascenseur, et finalement, synthétise une fois de plus tout l’art suédois pour accommoder des restes de corps et les ranger dans une tombe anonyme.
Mixé et masterisé par Ronnie Björnström aux EAP Studios, c’est un album compact, viril, soudé et cohérent. Certes, trente-six minutes de musique à peine pour excuser neuf ans de silence sont un peu chiches, mais on apprécie justement cette urgence, et ce mélange de tempi lourds et véloces. Et d’ailleurs, « To Poison Everything » pose les jalons, et résume en quelques minutes le propos frappé du sceau 2021. Intro sobre mais inquiétante, soudaine entrée en matière d’une lourdeur à faire plier les jambes d’Atlas, double grosse caisse qui concasse, et évidemment, ces deux guitares à l’unisson qui empestent la mort, pas romantique pour deux sous. Comeback classique donc, sans prendre de risques, restant toujours entre les eaux de la nostalgie et les confluents de la modernité, avec cette approche assez particulière. Chant rauque mais intelligible, nombreux passages harmoniques, et syncopes diaboliques qui accrochent l’oreille comme un cri s’échappant d’un cercueil après la mise en terre.
Et si ce premier morceau nous ramène directement aux années Left Hand Path, « Reform or Die » dévie un peu de cette trajectoire trop évidente pour commencer à placer d’autres billots. Difficile d’échapper à sa propre légende, mais les quatre membres de DAEMONICUS font tout ce qu’ils peuvent pour éviter d’être taxés de pauvres opportunistes nostalgiques, et ces parties de guitare à la limite du Nu Metal font admirablement bien le job, tout en acceptant l’obligation de cette distorsion caverneuse et crasseuse.
A l’image d’une grotte du paléolithique recrée pour ne pas endommager l’originale, Eschaton est donc une formidable reconstitution de batailles d’époque, avec ses artefacts plus vrais que nature. « The Double Edged Sword » rappelle l’efficacité diabolique des AT THE GATES, alors qu’à l’opposé, le long et oppressant « Fate Sealed by Faith » se replonge avec délectation dans les tortures auditives de l’orée des nineties. Le meilleur des deux mondes donc, pour une synthèse sympathique d’une histoire extrême peu commune.
Aussi suédois qu’il puisse l’être, ce troisième album de la horde d’Umeå est une reprise de contact très crédible, et une façon de rassurer les fans sans ambages. D’aucuns diront que les DAEMONICUS se contentent de reprendre leurs recettes sans prendre de risques, mais les fans apprécieront cette tranche de violence bien préparée et qui laisse repu.
Titres de l’album:
01. To Poison Everything
02. Reform or Die
03. The Double Edged Sword
04. Heretic Trials
05. The Grand Inquisitor
06. Sacred and Secular
07. You Know My Name
08. Fate Sealed by Faith
09. Termination
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