Groupe formé en 2015 par le duo Rapha Decline (BICEPHALOUS) à la guitare et au chant et Maider Narbaiza à la batterie, les Espagnols vont affiner leur style aux contours Doom Death Metal pour se tranformer en un Death Metal inspiré d'OBITUARY sur lequel le chant d'un SIX FEET UNDER viendrait s'appliquer. Le trio a récemment recruté un deuxième guitariste, Ioritz Rosa Gutierrez (PANDEMIA) amenant une capacité à garder une forte intensité en live puisque ce dernier n'a pas participé à l'enregistrement mais on sent bien que l'album, Estasis Interrumpida, le troisième du groupe, a été réfléchi à deux guitares. On y retrouve ces riffs de guitare très direct sur des rythmes de batterie brise-nuque que l'on a l'impression d'avoir entendu 45 fois mais qui te donnent pourtant envie de secouer la tête afin de se faire percuter les 4 cheveux qui te restent dans un balai aérien aussi improbable que gênant pour les spectateurs de ce spectacle.

Au niveau de la production, tout à fait remarquable au passage même si les aficionados du genre pourront y trouver un manque de personnalité criant tant tous les codes du Death Metal des années 90 sont bien respectés, c'est l'incoutournable Javi Bastard (DECAPITATED CHRIST, DESTRÖYER 666, GRAVEYARD, NASTY SURGEONS) qui a opéré, un changement dans la vie du groupe de Bilbao et qui confirme surtout l'aspiration plus Death Metal visée sur ce nouvel opus qui déboule chez... Xtreem Music bien entendu, les spécialistes du Death espagnol par excellence !

Avec un chant en espagnol, on pourra avoir cette impression d'exotisme, mais c'est bien le seul élément qui pourra bousculer les amateurs de la scène habituelle, on retrouve cette batterie qui n'en fait pas de trop, qui reste sur l'efficacité, une basse bien présente bien cradingue et des guitares très profondes dans le spectre qu'elles occupent. Le début d'album oscille entre l'efficacité primaire d'un OBITUARY et l'ambiance macabre d'un ASPHYX dont on retrouve la trace de ces ralentissements sur l'excellent "Agua de Ruina", exemple typique de l'écriture pensée pour 2 guitares comme indiqué plus haut. Les quelques ambiances d'un "Cruz de la Desperenza" rappelleront les premières heures d'ENTOMBED également, un Death Metal efficace donc, mais loin d'être simpliste, très ancré dans la culture d'une tradition du style 90's du genre et les espagnols montrent là beaucoup de facilité à proposer un style intéressant sans faire pour autant du copier/coller.

Il faut pourtant mettre un bémol à un éventuel excès verbal, SÖNAMBULA a réussi à proposer un bien bel album mais on sent un "Fury 161" qui sent le réchauffé, tout comme "Pausa Solemne", malheureusement ces 2 titres s'enchainent et arrivent dans la deuxième partie d'album. Il faut dire que le chant guttural, très caverneux de Rapha est également assez monotone, ce qui va parfaitement sur des titres variés comme ceux qui apparaissent en début d'album mais qui, sur des titres plus basiques, ne ressort pas autant et participe même à cette impression de rouleau compresseur assez hermétique et sans surprise. La durée assez courte de l'album, moins de 40 minutes, permet toutefois d'éviter un sentiment d'ennui de pointer son nez et les espagnols marquent une véritable évolution dans la pertinence de son écriture que dans la production qu'il lui accorde. Un outsider que les amateurs les plus férus de Death Metal pourront découvrir avec beaucoup de plaisir.

Tracklist :

01. Última Superviviente
02. Respirando Muerte
03. Caos y Gloria
04. Oasis Lisérgico
05. Agua de Ruina
06. Cruz de la Desesperanza
07. Cuarentena
08. Fury 161
09. Pausa Solemne
10. Desolación
11. Estasis Interrumpida

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