Votre attention s’il vous plaît. Que les fans d’INCANTATION, de DISENBOWELMENT et autres créatures lentes de la nuit se présentent à l’accueil, avec leur certificat de maladie mentale dument signée par l’association de protection des amateurs de violence sourde. Cette chronique leur est directement adressée, et devrait correspondre en tout point à leur vice caché ou non. La lourdeur, l’oppression, le charme moribond et la rigor mortis, les riffs plombés qui sentent bon le vieux compost, les ingrédients sont tous là, et mélangés à dose absolument pas homéopathiques. Laissez-moi donc vous présenter l’imaginaire torturé d’un duo américain qui n’a rien de mieux à faire que de jouer le plus Heavy et sourd possible.
DUSSAGE est un nom qui aurait pu être celui d’une chaîne de luxe, d’une marque de maroquinerie ou d’un yaourt nature. Mais en l’occurrence, c’est le baptême choisi par Turner (guitare/basse) et Moran (batterie/chant) pour exprimer leur ressenti vis-à-vis d’un Death technique, fin et lettré qu’ils conchient de tout leur être.
Originaire de San Diego en Californie, le duo sonne plus volontiers comme la énième émanation gazeuse de Floride ou de l’Oregon. On imagine assez mal le soleil de Californie délicatement hâler la peau de ces deux musiciens, qui à n’en point douter doivent vivre dans une cave, une vieille grotte ou une mine abandonnée. Héritiers des plus vilains des bourrins, MORTICIAN en tête de liste, mais aussi Mories, l’écurie Sentient Ruin, les DUSSAGE ne sont ni sages ni Jean-Claude Dusse, mais des embaumeurs passionnés par le côté le plus sordide de l’existence, et surtout, sa fin inévitable.
Certainement fascinés par le marbre des tombes et la pierre des caveaux, les deux tourtereaux convolent en justes noces d’un Death vraiment lourd, malsain, qui exhale une haleine musicale fétide et lâche quelques flatulences post-mortem. On se sent vraiment chez soi en écoutant cet album, uniquement assemblé de cinq compositions qui atteignent quand même les quarante minutes de jeu.
Mais attention. Ces deux oiseaux ne sont pas des baltringues confondant bordel et boucan. Leur musique est riche, agencée, dense et torturée, et propose une vision des choses certes très concrète, mais non dénuée de quelques ambitions. Ainsi, la collection de riffs proposée est large, et l’objet est pétri de breaks, déviations, déviances et autres récupérations de premier choix. Ainsi, on rapprochera donc plus volontiers cet Etemmu Pt. 1 des légendes INCANTATION et GNAW THEIR TONGUES (dans une certaine mesure pour ce dernier), que des hordes underground rustres qui encombrent les couloirs des sorties de mois en mois.
La correction est sévère, et la fessée bien claquée. Et si tout est dit ou presque dès l’entame « Summoning Grotesque », le reste du tracklisting réserve quelques belles surprises, dont un « Prayers Of Judgement » très évolutif, aux mélodies hivernales et à l’humeur infernale.
D’ailleurs, le duo est vendu sous le label « Progressive Death/Black » sur les sites référentiels, et autant dire que cet étiquetage correspond à la réalité des faits. Quatre morceaux longs et développés constituent le corps de ce premier album, avant qu’une énorme déflagration de plus de onze minutes n’achève le tableau. Avec un beau travail accompli sur les percussions, un choix de lignes de guitare variées, DUSSAGE ne se moque pas du monde, et prouve son talent aux plus dépravés des vicieux déchaînés.
On repassera pour le côté joyeux, mais le monde décrit par ces deux maniaques est décidément très séduisant, pour peu que vous ayez le vice du Death bien gras et insistant dans la peau. Peau qui sera arrachée par ces licks à la MORBID ANGEL intervenant dans un cadre de Funeral Death poisseux et moisi, avant d’être tannée en mode Ed Gein sur une lampe de chevet ayant appartenu à ENCOFFINATION.
La bande-son parfaite pour séduire une jolie fille morte depuis plusieurs jours, et dont le corps commence à réclamer une mise en terre bien méritée. Alors, nécrophiles et phages de tout poil, réjouissez-vous, votre heure est venue. « Abomination Unto Lord » incarnera à n’en point douter l’apogée de votre playlist actuelle, évidemment dédiée à toutes les abominations les plus abjectes du Darknet musical.
Etonnamment digeste, surprenant de ses envies techniques, Etemmu Pt. 1 qui appelle évidemment une suite logique de son nom est une excellente surprise, et la confirmation d’un talent naissant.
Naissant et empestant déjà la mort. Quelle ironie.
Titres de l’album:
01. Summoning Grotesque
02. Sha Etemmu
03. Prayers Of Judgement
04. Black Hembane
05. Abomination Unto Lord
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