La Bulgarie, ça fait du bruit. Les bulgares de CONCRETE ont l’air particulièrement remontés au moment de sortir leur quatrième album, qui vient à point nommé sanctionner leurs dix ans d’existence. Dix années pour quatre longue-durée, et si le cycle de deux ans par album a été rompu en l’occurrence, il n’y avait aucune baisse de régime à craindre, ni de déviation vers un style plus abordable. Les originaires de Shumen ont en effet gardé le cap sur l’ile bourrin, avec encore une fois, une sacrée salve de boulets de canons qui explosent toute coque sur leur passage, même celles des sous-marins.
CONCRETE, c’est la garantie de passer un sacré bon moment chaotique en compagnie d’esthètes d’un OLDM certes respectueux des codes, mais méchant comme un mâtin privé de son kilo de viande matinal. En trois albums, les dresseurs de mort ont joué les redresseurs de tort, et nié toute évolution du genre depuis sa définition dans les grandes lignes par SUFFOCATION.
Dawn of Revival était une entrée en matière assez musclée, Chambers of Afterlife confirmait l’exploration des grottes de la violence, et Domain of Untold Horrors s’enfonçait dans l’ossuaire de l’anti-musicalité d’un pas leste et d’un geste agreste. Quatre ans plus tard, le groupe se présente sous un jour à peine modifié et un nouveau batteur, Pavlin Nikolov (ex-ITSI, ex-COUNTERBUFF, ex-ETERNAL SCENE, ex-MURDER OF CROWS, ex-SEGMENTED) à l’expérience assez conséquente pour savoir où placer les blasts et les décélérations qui brisent les cervicales.
Avec toujours aux commandes les deux membres d’origine que sont Zhivko Stoyanov (basse) et Kalin Kolev (guitare/chant), et le soutien du second guitariste Peter Dimitrov, présent depuis 2014, CONCRETE continue de faire honneur à son patronyme en proposant un Death Metal en béton, de celui que l’on coule sur un cadavre qu’on souhaite planquer dans les piliers d’un pont ou sous les fondations d’un building. Le béton qui durera des centaines d’années, et qui cachera de sa neutralité en couches des odeurs suspectes de mort louche, et qu’on prend un incroyable plaisir à déguster en pleine face. Car la musique des bulgares n’a pas changé d’un iota, et sa philosophie non plus : du in your face instantané, du brutal corsé, pour se sentir malmené de tous les côtés.
Le côté formel justement de la musique du quatuor ne surprendra personne, puisque l’optique old-school est privilégiée depuis les débuts, mais ce nouvel album semble encore plus dense et bestial que les précédents. Bestial, mais chirurgical, sans pitié, et animé d’un esprit revanchard assez admirable. Une belle collection de riffs au rasoir vous attend en traquenard, et si les structures sont d’un conventionnel poussé à son paroxysme, l’efficacité de cette crise de rage est si intense qu’il convient de faire quelques pauses pour ne pas finir maboule. Succession de démonstrations techniques et de poussées dans les mach, mash-up des divas d’outre-tombe pour ne pas rester fixé sur une seul idole, CONCRETE assoit sa réputation avec une belle fermeté, et des titres qui ont de faux-airs de bourrasque emportant une petite ville sur son passage (« Omnivorous Eradication »).
Aussi classique qu’une copie carbone des grandes années peut l’être, Ethereal Atrocities n’est évidemment pas si atroce que son titre le laisse supposer, mais réserve de beaux segments Heavy, des cassures qui font mal au dos, et des cris de bête qui impressionnent toujours dans un contexte urbain. Et si les mauvaises langues vous diront que de « Thinning The Veil » à « Cinder Deity » le chemin est trop bien tracé pour réserver la moindre surprise, rendez-vous service, coupez leur la leur, et faites la bouillir avec des légumes de saison. Car ce quatrième chapitre de la saga, aussi linéaire soit-il dans son refus de l‘évolution, représente le meilleur du Death de qualité, joué par des esthètes barbares qui connaissent leur métier.
Certes, la double grosse caisse est immanquablement insupportable, mais les guitares tourbillonnent, les soli rappellent l’importance de la dissonance wagnérienne de Trey A, et la section rythmique à l’abattage impressionnant créé un malaise permanent qu’aucune pilule ne saurait soulager.
Epuré de toute graisse, Ethereal Atrocities n’est rien de moins que trente minutes de sprint pour échapper à un médecin psychopathe qui vous poursuit le scalpel à la main, accompagné par une sorte de monstre difforme aux intentions aussi cruelles que ses fonctions cérébrales ne sont réduites au minimum.
Titres de l’album:
01. Thinning The Veil
02. In Darkness They Exist
03. Crowning The Grotesque
04. Omnivorous Eradication
05. Into Lifeless Slumber
06. Thorns In Utopia
07. Symbiotic Hatred
08. The Strain-Ridden Kind
09. Cinder Deity
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36