One-man-band originaire de l’Arizona, THORN est le jouet personnel de Brennen Westermeyer (PARANOIA APPARITION, ex-FLUIDS, ex-AMERICAN STANDARDS, ex-MAW OF POSEIDON) qui depuis trois ans nous expose sa vision d’un Death Doom vraiment glauque avec une régularité exemplaire. Trois années pour trois albums, et une première avec cette signature sur Transcending Obscurity Records, signe que le projet a acquis une notoriété enviable.
THORN n’est pas vraiment le genre de groupe qui s’invite dans les playlists de soirées cool ou de longue traversée routière. Sa musique est aussi cryptique que son inspiration, qui se plante en plein milieu des champs Death et Doom, quelque part dans un marigot de sang et de boue, les bottes enfoncées dans la gadoue et la mine renfrognée. Il y a de quoi en observant la dérive d’un monde à l’agonie, mais autant dire que pour un 1er janvier, Evergloom n’est pas vraiment le son le plus approprié.
Omniprésent et omnipotent, Brennen Westermeyer prend évidemment en charge toutes les responsabilités envers sa propre créature, composant, écrivant, enregistrant pour en garder le contrôle et lui offrir la meilleure éducation possible. Une éducation toutefois assez étrange, la bête ne s’exprimant que par borborygmes indiscernables et autres crises de colère en riffs sombres et poisseux.
La bestiole n’est donc pas des plus aimables, mais elle est pourtant très attachante. Attachante car brute de décoffrage, sans manières, véhémente et cruelle, de celles que l’on croise parfois dans ses cauchemars et qui vous obligent à vous réveiller subitement en sueur. Et en termes d’atrocités musicales, Evergloom en connaît un rayon, à peu près autant qu’un serial-killer opérant depuis des décennies.
Certes, le moyen d’expression est assez classique. Lent, lourd, oppressant, suintant, rampant, s’insinuant sous la peau, y pondant ses œufs pour contempler le résultat d’une hybridation entre l’humanité et ses traumas les plus sévères. Aussi profond qu’une fosse commune agrandie après une épidémie, aussi sale qu’une cave de torture dans laquelle des dizaines de victimes ont péri, ce troisième album de THORN évoque le pire d’une réalité qui rejoint petit à petit la fiction, et qui finira par prendre la forme d’une nuit de souffrance éternelle.
Le Death/Doom est un style qui ne se pratique pas à moitié, et Brennen l’a bien compris. Il insiste sur la bestialité crue, il appuie sur les plaies auditives, double son chant pour le rendre encore plus traumatisant, et s’offre quelques séquences plus rapides pour emballer les débats. Le meilleur du Death de tous les horizons, pour une expérience éprouvante. Mais l’homme est doué, il tricote des riffs assez catchy pour alléger l’atmosphère, sans y sacrifier ses obsessions.
De fait, Evergloom ressemble à ces B-movies tournés pour pas grand-chose dans les déserts américains et les grandes étendues sauvages australiennes. Ces films qui collent de pauvres touristes dans les pattes de psychopathes rustres et aux couteaux énormes, et qui réservent toujours de belles séquences de torture filmées à l’arrache avec une vieille caméra fatiguée. Sorte de road-trip sans retour, Evergloom reste fidèle à une recette simple, qui oppose des plans lourds et subtilement acides à des embardées d’ultraviolence, pour mieux nous laisser espérer avant de nous faucher à la porte de la cabane.
Si la famille de Leatherface a toujours été dans la viande, Brennen Westermeyer a toujours fait dans le massacre systématique. Aucune empathie pour notre santé mentale, mais un paquet d’hymnes à l’attention des sociopathes indécrottables, qui n’aiment rien tant que faire mal sur fond de guitare insistante et de vocalises gutturales.
Classique mais crade, traditionnel mais glauque, ce troisième album de THORN incarne ce qu’on est en droit d‘attendre de la part d’un label comme Transcending Obscurity. Une monstruosité qu’on prend dans ses bras pour mieux la faire gigoter, avant que ses vilaines dents ne se plantent dans notre âme.
Et si Phoenix, Arizona n’est pas connu comme étant l’épicentre de la folie meurtrière américaine, elle n’en reste pas moins le berceau d’une génération de musiciens qui n’ont cure des convenances et de toute forme de complaisance.
Titres de l’album:
01. Spectral Realms of Ethereal Light
02. Xenolith of Slime
03. Hypogean Crypt
04. Gaze of the Seer
05. Wastelands Dimly Lit
06. Phantom Noose
07. Sapien Death Spiral
08. Farron's Covenant
09. Thanatos Basileos
10. Evergloom
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