Les adorateurs du culte mélodique seront aux anges en ce mois d’avril. En effet, l’un de leurs messies est revenu propager la bonne parole sur terre, via un quatrième album que personne n’attendait. Ou presque. Les fans l’espéraient justement, et depuis longtemps. Mais MECCA n’a jamais été un exemple de régularité, de nombreuses années de silence s’incrustant entre ses interventions.
Neuf entre Mecca et Undeniable, et sept entre III et cet Everlasting. Largement de quoi ronger son frein et s’impatienter. Mais qu’est la quantité au regard de la qualité, et le groupe de Joe Vana a toujours privilégié le premier, préférant se faire rare et manquer à son public plutôt que d’occuper le terrain au risque de provoquer une overdose et une indifférence polie. Mais qui dit longue absence ne dit pas forcément changement. Et malgré les sept années de hiatus depuis III, MECCA n’a absolument pas changé de visage, et peut toujours être envisagé comme aux jours de sa prime jeunesse au début des années 2000.
Toutefois, depuis III, la tête pensante a effectué un véritable retour aux sources d’un AOR majestueux, tel qu’il le glorifiait sur son premier album. Un resourcement qui va plaire à de nombreux afficionados, et qui rappelle à quel point le projet est ancré dans une tradition nostalgique révérencieuse d’années 80 inoubliables. Et dire qu’Everlasting est une mine de hits est un euphémisme presque grossier. On connaît l’attachement de ces musiciens au décorum et au cœur même de leur œuvre, et ce quatrième longue-durée vient justement à point nommé rappeler que l’AOR n’est pas qu’une simple affaire de copie, mais bien un art complet à part entière dont les codes ne sont pas si faciles à appliquer.
La cuvée 2023 de MECCA est fabuleuse, ne le cachons pas plus longtemps. Car même si le fruit est toujours aussi mur, la récolte abondante et la pression peaufinée, on reste toujours surpris par la robe, le corps, et les arômes. Ici, les fruits sont rois, mais les épices aussi, ce qui produit une impression en bouche robuste, mais délicate à la fois. Tournant autour d’une équipe solide et fameuse (Joe Vana - chant, Sven Larsson - guitare, Mitia Maccaferri - basse, Alessandro Del Vecchio - claviers et Mirko De Maoi - batterie), et accueillant une pléiade de guests (Tommy Denander, Christopher Börjars, Stefano Lionetti, Vivien Lalu, Stefano Mainini, Pete Alpenborg), Everlasting est un retour de flamme d’un amoureux tout sauf éconduit, et qui séduit à chacune de ses apparitions, distillées avec une parcimonie très intelligente.
Evidemment produit par la référence maison Alessandro Del Vecchio, ce quatrième album est un modèle du genre, de ceux qu’on étudie encore des décennies après leur sortie. Un disque qui aurait fait les beaux jours des charts US d’il y a trente/quarante ans, avant que le style ne tombe en désuétude et se voit remplacé par le Rap, le R n’B et le Rock Alternatif. Mélodies à tomber par terre, chant velouté, instrumental ciselé, technique individuelle mise au service d’un collectif, le travail est parfait, mais garde cette patine passionnée que l’on cherche toujours sur ce genre d’œuvre.
La voix de Joe, toujours aussi puissante et précise survole les débats d’un instrumental posé comme jalon, pour que ce retour soit célébré en grandes pompes. En grandes pompes dans les faits certes, mais toujours aussi humble dans l’acceptation des remerciements. Il y a du SURVIVOR là-dedans, du JOURNEY évidemment, du Jami JAMISON, immanquablement, mais surtout, de la fraîcheur, de l’envie, et un art consommé pour toujours trouver la petite harmonie qui fera la différence, et qui permettra à une chanson de devenir un futur classique de scène. Ainsi, « I Won’t Walk Away », posé en troisième de couverture nous ramène aux plus belle heures de la légende AOR, quelque part entre Raised on Radio et KING KOBRA, pour dessiner un décor de sitcom heureuse et joyeuse, dans la plus grande tradition américaine de partage des valeurs fondamentales.
Mais la qualité principale de l’AOR proposé par MECCA est de refuser de sombrer dans la mélasse ou dans la soupe, en mettant toujours les guitares en avant. Ainsi, pas de soucis à se faire au niveau crédibilité Rock, mais pas non plus de désir de sombrer dans le Hard-Rock trop basique et prévisible.
Et en quarante-cinq minutes presque pile, le tracklisting égrène ses clins d’œil et accolades amicales, entre deux regards amoureux et un sourire qui en dit beaucoup. Trépidant sur l’élastique « The Mistakes We Make », médium mais convaincant sur « These Times (Are For Heroes) », romantique et velouté sur « Your Walls Are Crumbling Down », Everlasting parcourt toutes les nuances, et nous rallie une fois encore à sa cause romantique mais musclée. Même en faisant preuve d’une subjectivité absolue et déplacée, il est impossible de nier la perfection d’un nouveau répertoire qui se hisse sans problème à la hauteur des classiques du groupe, entre nostalgie jaunie (« Everlasting »), et nappage de claviers sur entremêlement de voix (« Falling »).
Quel parcours incroyable, et quelles retrouvailles agréables. MECCA nous a donc refait le coup du hat-trick en onze coups, et délivre avec ce quatrième album l’une de ses prestations les plus solides. En revenant aux sources du mythe et en se lovant au creux de l’épaule du Mecca 2003, Joe réalise une bonne opération et avance sans vraiment chambouler ses plans.
Avancer sans trop se répéter, se réinventer en acceptant sa nature, tels sont les deux paramètres que MECCA prend en compte à chaque fois, et si nous devons accepter que ce quatrième long ne connaîtra de suite que dans quelques années, il est facile de reconnaître qu’il contient assez de bonne musique pour patienter sans grogner.
Titres de l’album:
01. And Now The Magic Is Gone
02. The Rules Of The Heart
03. I Won’t Walk Away
04. The Mistakes We Make
05. These Times Are For Heroes
06. Your Walls Are Crumbling Down
07. Everlasting
08. Falling
09. Endless Days
10. Living in Fear
11. Your Way
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