Mighty Music vous propose un voyage dans le passé avec la réédition de l’unique EP du groupe EVIL, gloire nationale dans les années 80, qui incarnait l’interprétation nordique des canons Heavy Metal en vogue en Europe et aux Etats-Unis. Fondé en 1983, le quatuor n’aura existé qu’une paire d’années, le temps pour lui de publier une première démo, et un EP solide, avant de disparaitre corps et âme dans les limbes de la légende danoise (légende prétendant que le grand KING DIAMOND lui-même aurait joué de la guitare sur cet EP, ce qui est évidemment faux).
Alors, qu’est ce qui peut bien intéresser un label au point de déterrer un obscur moyen-format accusant les trente-six ans d’âge ? La curiosité ? La fierté nationale ? La contemporalité avec les premiers efforts de MERCYFUL FATE (le groupe a partagé la maison de disques Rave-On Records qui avait publié le fameux Nuns Have No Fun un an plus tôt) ? La qualité de la musique proposée ? Un peu de tout je suppose, mais en écoutant cette pièce historique, on se rend compte à quel point la nouvelle génération nostalgique pousse le mimétisme dans ses derniers retranchements, et il est toujours agréable de redécouvrir un produit d’origine qui nous ramène à la mémoire nos véritables passions adolescentes.
Ce sympathique quatuor (Kim Xmas - guitare, Pearl Angel - chant, Pete Hurricane - basse et Freddie Wolf - batterie) était alors méchamment en place et agressif, toujours à la lisière entre le Heavy d’un JUDAS PRIEST et la folie Speed d’un CROSSFIRE, et préfigurait l’explosion commerciale des PRETTY MAIDS, sans tomber dans l’excès de mélodies. On pense même à une version plus vitaminée d’un GRAVE DIGGER, ou à un brouillon habile des HELLOWEEN période mini-LP, mais on se laisse en tout cas entrainer avec bonheur sur cette pente savonneuse de Metal pur-jus, fidèle aux dogmes de brutalité de l’époque.
En cinq morceaux seulement, le quatuor danois damait le pion à bien des formations établies de leur temps, et sans rivaliser avec les productions titanesques de l’époque (Powerslave, Don’t Break the Oath, etc…) jouait crânement sa carte NWOBHM transfigurée par une énergie nouvelle venue des Etats-Unis, et symbolisée par le premier effort des californiens encore inconnus ou presque de METALLICA, qui prenaient un malin plaisir à s’approprier le langage des SWEET SAVAGE, de DIAMOND HEAD et BUDGIE.
Dès l’instrumental « Evil’s Message », nous sommes saisi par la fougue des jeunes danois, qui foncent dans le temps et ne prennent même pas le temps de temporiser. Il fallait attendre en 1984 le quatrième morceau, « Son Of The Bitch » pour que le Heavy classique s’impose entre deux broncas Speed, et autant admettre que cet EP avait bien des qualités musicales. Remanié pour l’occasion par le passionné Tue Madsen (THE HAUNTED) au Antfarm Studio, Evil’s Message bénéficie donc d’un remastering impeccable, qui apporte une nouvelle lumière aux chansons sans dénaturer leur son d’origine. On se croirait donc replongé trente ans et quelques en arrière, lorsque le Heavy Metal entamait sa conversation la plus frappante, et on savoure avec délice ces morceaux francs du collier qui passent en revue toutes les tendances de l’époque, des cavalcades à la MAIDEN en passant par les crises de virilité de JUDAS PRIEST, sans oublier un brin de mysticisme à la MERCYFUL FATE (léger cela dit).
Je ne cacherai pas que la redécouverte est plaisante à défaut d’être essentielle, mais cette sortie s’accompagnera bientôt de la réédition des démos du groupe accompagnées de titres live, sur un album qui permettra de brosser un tableau plus exhaustif de la carrière d’EVIL. EVIL qui s’est d’ailleurs reformé à plusieurs reprises, sortant même un LP en 2015 sous l’impulsion du batteur Freddie Wolf, qui a écrit, composé, et interprété le plutôt moyen Shoot the Messenger, lâché en 2015 par…Mighty Music. C’est donc une longue histoire d’amour qui lie le label au groupe, et la sortie de ce premier EP historique ne fait que renforcer cette impression que les pays du nord avaient bien des choses à dire dans les années 80, sans bénéficier de l’exposition de leurs voisins européens.
Un EP sympathique, une musique traditionnelle, de la fougue, du talent, de quoi investir quelques deniers dans cette remasterisation léchée, qui vous permettra de renouer avec certaines de vos racines.
Titres de l’album:
01. Evil’s Message
02. Evil
03. The Devil Wants Me
04. Son Of The Bitch
05. Take Good Care (Of Your Balls)
Beaucoup l'ont connu accolé avec l'ep de Sortilège. Preuve de sa qualité, on ne zappe jamais la partie Evil avant d'arriver à celle des français !
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
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