« Non mais sérieux, c’est quoi ce bordel dans la grange ???
« C’est ton oncle, il saigne le goret. »
« Non mais j’avais bien compris, je l’entends couiner jusque dans ma bagnole. Mais le barouf à côté ça vient d’où ? »
« Ton oncle essaie en même temps de fabriquer un hachoir à ionisation séquentielle »
« Ah ok. »
Voici résumé en quelques lignes de dialogue imaginaire le premier EP des strasbourgeois de BEYOND THE VOID. En gros, et pour ceux ne sachant pas lire entre les lignes, cet EP se savoure comme une grosse tranche de Death tartare, avec des couverts en argent pour cause de prétentions techniques affichées au grand jour. En substance, du gros Death un peu effilé, mais largement suintant, qui grogne comme un porc affligé, mais qui tronçonne comme une machette aiguisée. C’est alerté par l’un des protagonistes de cette affaire que je me suis intéressé de près à ces cinq bas morceaux+apéritif, suivant le lien mentionné dans un mail roublard. Et l’homme savait certainement à qui il avait affaire, même si son but initial était purement promotionnel, puisqu’il s’est adressé à la bonne personne. En effet, le gras c’est la vie, c’est pas moi qui le dit mais Karadoc, mais c’est tout comme. Niveau bio, sachez que BEYOND THE VOID s'est formé fin 2018 autour d'Antoine (guitare - AS WE AWAKE, ex-GUITY OF REASON ex- BLOODY PRIDE) et Maxime (batterie - ex-NOCTURNAL HORDES). Ils furent rapidement rejoints par Laurent (basse - APOPLEXY) et Pascal (guitare). Le dernier arrivé fut justement Seb (voix - ex-INHUMATE), histoire de transformer le tout en quintet compétitif. Et autant dire que les deux guitaristes guitarent bien, que le batteur cogne comme un forcené sur son kit tout en aménageant des espaces de respiration, et que Seb grogne, vitupère et régurgite juste comme il faut pour que ce premier EP, Ex Nihilo Nihil fasse suffisamment de bruit pour attirer l’attention sur lui.
Pas de méprise, le tout est classique, bien emballé dans une pochette idoine, largement assez bon pour que vous y consacriez votre attention, sans prétendre révolutionner quoi que ce soit. Selon la légende, toujours vraie puisque narrée par Seb lui-même, les premiers échanges furent consacrés au style pratiqué, Antoine, le fondateur mentionnant les noms de CYNIC, ATHEIST et NECROPHAGIST, et Seb lui répondant immédiatement par un tonitruant MASSACRE et AUTOPSY. Ainsi furent posés les jalons, le reste de l’histoire pouvait commencer, le but étant de ne pas trop traîner dans les locaux de répète pour ne pas se produire avant des années ni ne rien publier. C’est donc à peine plus d’un an après sa formation que le groupe déboule fièrement et bruyamment avec « Hymns Of Annihilation », qui met les choses clairement au point. Entame franche et brutale, batterie en contretemps, riffs qui cisaillent, production clean, pour un vomi vocal dans la plus pure tradition des vraies voix Death qui conchient les effets et autres dénaturations insupportables. En se calant sur la ligne du parti des grogneurs Death de tradition, Seb assure la liaison, et garantit à la musique de son groupe une caution « authentique ». On se laisse donc prendre au jeu de ce Death éminemment violent, mais subtilement technique, qui louvoie avec intelligence entre les pièges Brutal Death et Techno Death, pour se situer dans une moyenne tout à fait respectable.
Il est d’usage de dire que l’écueil principal de ce genre de réalisation est la linéarité, mais les récifs de l’ennui sont brillamment évités grâce à une multitude de plans qui s’entrechoquent à grande vitesse, et par une variation des ambiances qui passent de l’ultraviolence à la lourdeur suffocante. En quelques minutes, les morceaux condensent les idées dans risquer l’overdose, ce qui nous permet d’apprécier la cohésion bestiale de l’impeccable « Awakening Of The Carrion God », qui ose même quelques riffs Thrash du meilleur aloi. Les amateurs de Death à variations apprécieront évidemment l’éventail de capacités en termes de composition, mais aussi la place laissée à la basse de Laurent, qui peut s’exprimer pleinement sur le stratosphérique « On My Side Of The Screen », le meilleur morceau du lot selon votre humble serviteur. Blasts impitoyables à la CANNIBAL CORPSE/SUFFOCATION, sifflantes, harmoniques, chant au phrasé ininterrompu, pour une décharge d’adrénaline qui fait du bien à la frustration. En vingt minutes, le groupe démontre tout son savoir-faire, les musiciens à la barre étant tout sauf des amateurs. C’est ainsi qu’on sent le métier sur le terminal « Among The Ruins Of Dead Civilisation » qui nous gratifie d’une épiphanie finale sentant bon le sang et la sueur, les guitares se lâchant dans un festival de glissando à la MORBID ANGEL, pour mieux mériter l’appellation old-school tout sauf galvaudée. Gardons pour la bonne bouche les couinements sadiques et stridents de Seb, et une atmosphère générale de liesse dans les fesses, ravis d’en prendre autant que les oreilles. Et sans savoir si le hachoir à ionisation séquentielle de tonton Jean-Luc va vraiment fonctionner sans tous nous envoyer les étoiles, soyez assurés que Ex Nihilo Nihil est aussi efficace que l’égorgement d’un goret aussi impitoyable soit-il.
Titres de l’album :
1.Intro
2.Hymns Of Annihilation
3.Awakening Of The Carrion God
4.Beyond The Void
5.On My Side Of The Screen
6.Among The Ruins Of Dead Civilisation
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