Il n’y a aucun mal à s’exciter un samedi matin lorsqu’on refuse d’aller au marché. Après tout, il y a d’autres occupations que préparer le repas pour la venue du fils chéri et de sa ribambelle de chiards insupportables, ou de se vautrer dans les pilates comme les Caraïbes sur les pirates. S’ambiancer avec un premier album par exemple ? C’est un choix tout à fait raisonnable, et cautionné par votre serviteur qui utilise cette astuce quotidiennement. Et ce samedi matin m’a réservé une belle surprise justement pour m’exciter malgré une libido morte et enterrée. Le premier album des finlandais de TORMENTOR TYRANT.
Fondé en 2020, ce power-trio de l’extrême (S.Envenom - guitare/chant, M.Malignant - basse/soli/choeurs et J.Carnage - batterie) n’avait jusqu’à présent pas vraiment bougé son séant, ne proposant à sa jeune fanbase que des singles et un petit EP. Il était donc temps de changer la donne en se creusant un peu plus le ciboulot, histoire d’accoucher d’un longue durée qui l’hiver tient chaud.
C’est chose faite, et soutenue par Everlasting Spew Records. Un bon parrainage donc, pour un disque cruel, rapide, impitoyable et catchy en diable. Composé et produit par le groupe lui-même, Excessive Escalation Of Cruelty sonne comme l’hommage old-school qu’il est, et développe de très belles qualités nostalgiques. Et colle à son titre comme un parasite à des cellules n’ayant rien demandé. Mais cette compagnie, aussi envahissante soit-elle est plutôt agréable, les trois musiciens s’y entendant à la perfection pour faire ressurgir le souvenir de groupes majeurs des eighties/nineties.
CANNIBAL CORPSE, MALEVOLENT CREATION, SKELETAL REMAINS, les références passent, mais jamais l’enthousiasme ne trépasse. Dans un registre vintage très prononcé, la bande se vautre dans la fange de l’ultra brutalité, pour nous concocter huit hymnes à la débauche, au son performant, et à la rage palpable.
Toutefois, les vilains n’en n’ont pas moins des manières. Ainsi, ils ne rechignent pas de temps à autres à glisser une pauvre mélodie qui n’avait rien demandé dans une structure bestiale éprouvée. De temps en temps à la limite d‘un Brutal Death saignant et blessant, Excessive Escalation Of Cruelty ne semble pourtant pas trouver la cruauté de sa démarche excessive, puisqu’il s’en gargarise à s’écorcher la gorge pour l’éternité. Une dualité vocale qui évidemment salue DEICIDE en prenant bien soin de ne pas trop tendre son bras, une accumulation de plans assez conséquente, des borborygmes de goret pas vraiment prêt pour la saignée, l’ambiance est bon enfant comme dirait Marc D, et le plaisir décuplé.
En intégrant des variables Thrash à l’équation brutale, TORMENTOR TYRANT parvient à sonner barbare et soigné à la fois. Cette dualité est exploitée à son plein régime, et les morceaux passent comme un train sous les yeux d’une vache éberluée. Il faut dire que la vitesse d’abattage est au moins équivalente à celle d’un équarisseur sous perfusion de café corsé, rythme indispensable pour que la guitare lamine grand large sans oublier le moindre petit morceau de bidoche.
« Capital of Pain », « Torture Divine » prennent à la gorge immédiatement après une intro de circonstance, et à partir de là, les choses dégénèrent assez vite. Cette passion pour un Death Metal lapidaire et bourrin a quelque chose de vraiment touchant, TORMENTOR TYRANT s’appuyant sur une technique avancée pour rendre son histoire encore plus enlevée.
Vibrato hyperactif, HPI malsain de bourrin malin, aisance dans la démence, ce premier album jouit de toutes les qualités possibles, et ne se contente pas de marcher sur les pieds de la mariée. Il l’entraîne aussi dans une sarabande infernale, faite de harangues populaires et d’accélérations funéraires, entre la boucherie de quartier et l’abattoir de halles dévastées. Le résultat est donc enivrant, le rendu aux gros grumeaux, et l’humeur badine, bien que le final impérial de « Heavy Death Bombardment » assume des prétentions plus sérieuses et prospectives.
TORMENTOR TYRANT est méchant, vilain, sale, et tout ce que vous pourrez lui jeter à la face comme reproche. Mais il est aussi très intelligent, et a très vite compris que le Death de méchant se devait d’être bref et constant. Ici, la qualité est calibrée, la brutalité maîtrisée, et pourtant, une atmosphère de folie se dégage de l’ensemble qui sonne comme une fête organisée sur le pouce dans un sanatorium quelconque.
Du sang, des tripes, de l’amusement. Et comme en plus ça ne tâche pas, tout va bien. Pour un samedi matin en tout cas.
Titres de l’album:
01. Intro – Upheaval of Tyranny
02. Capital of Pain
03. Torture Divine
04. Tartarean Iron Grip
05. Crueler Tomorrow
06. Pit of Anguish
07. Cosmic Wild Hunt
08. Terminal Revelation
09. Heavy Death Bombardment
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11