Voilà un retour dans l’actualité qui me fait vraiment plaisir. Quatre ans après m’avoir bluffé avec leur premier album, Vox Populi, les américains d’INTENT m’en remettent une couche avec Exile, confirmant tout le bien que je pensais déjà d’eux. Pourtant, rien de révolutionnaire dans cette approche du Thrash, beaucoup de classicisme, mais une férocité incroyable, entre un retour en grâce d’une ancienne idole et l’appétit d’une nouvelle génération.
Exile est donc comme son frère aîné une petite bombe qui explose quelque part entre EXODUS, SLAYER et FORBIDDEN, et nous ramène aux heures les plus dangereuses de la première et seconde ligue Thrash des années 80. En mettant toujours l’emphase sur la vélocité et l’épaisseur, le quatuor peste et rage comme jamais, enterrant la concurrence sous une épaisse couche de chaux vive. Et parvenir à convaincre tout en assumant sa nostalgie n’est pas chose facile, les cent et quelques sorties Thrash old-school du mois en témoignent.
Plus conséquent, plus épais, plus Thrash que jamais, INTENT nous démontre que la passion prévaut parfois sur l’ambition, et bande ses muscles pour nous assommer d’une attaque sonique en règle, de celles que le SLAYER le plus en forme des années 2000 a pu nous infliger. Au rayon des nouveautés, quelques ajustements de line-up, avec cinquante pour cent du groupe renouvelé. Jeremy Lambert (guitare/chant) et Garrett Loper (batterie) sont toujours fidèles au poste, mais secondés en 2022 par Laithan Bellavance (guitare) et Patrick Murphy (batterie). Visiblement, le glissement n’a pas chamboulé l’histoire, puisque la musique est restée la même, et l’ambiance générale est à la colère, parfaitement illustrée par le morceau d’ouverture « Victims of Conquest ».
Entre ENFORCED et WARFECT, INTENT s’affirme donc comme un leader potentiel de la nouvelle scène Thrash mondiale, et enfonce le clou bien profondément dans le cercueil du vintage éphémère. Ce groupe-là est fait pour durer, et on le sent de la production à l’exécution, terme qui convient d’ailleurs très bien à la majorité des morceaux.
Toujours entre rapidité impitoyable et écrasement fatal, INTENT se montre à l’aise sur tous les terrains, et nous pulvérise même rapidement d’un emphatique et cruel « Shallow Earth ». Incroyablement conséquent, et enrobé dans une production impeccable, Exile vient même parfois se frotter à un Death larvé, tout en gardant une patine Techno-Thrash subtile. J’avais déjà souligné le potentiel de ces musiciens il y a quatre ans, et le remplacement de deux d’entre eux n’a pas modifié mon jugement.
Très bien construit, ce second chapitre conchie la facilité pour se souvenir des œuvres les plus conséquentes des années 80/90. Avec un centre d’album radical et méchamment Heavy, INTENT nous épargne le coup de mou ou la redite trop facile, et livre une prestation de haute volée sur « Primal Instinct », invité surprise à la table de TARGET, NUCLEAR ASSAULT et TESTAMENT. Entre ces mélodies amères et cette rythmique en rouleau compresseur, le groupe passe d’un thème à l’autre en toute fluidité, et convainc sans problème de sa versatilité.
Du traditionnel donc, mais préparé amoureusement par de vrais passionnés. Saccades, contretemps, mesures impaires, riffs killer, voix méchamment éraillée, soli capables, les ingrédients sont miraculeusement dosés pour ne pas nous donner l’impression d’écouter la même chanson sans interruption. Il n’est donc pas difficile de discerner les similitudes et différences entre chaque titre, qualité qui fait souvent défaut aux chantres du passéisme à outrance.
« Verbatim », copie honnête d’une boucherie allemande de l’époque 87/88, laisse sa double grosse caisse nous aplatir comme des hérissons sur une route de campagne, alors que « Changing the Axis » joue le contrepied en faisant preuve de finesse Heavy savoureuse. On peut même, par moments fugaces, se rappeler des débuts de MESHUGGAH, lorsque le combo suédois hésitait encore entre Thrash très élaboré et réflexes conditionnés robotiques et mathématiques.
Seul petit reproche à formuler, mais pas des moindres. La seconde partie de l’album, excellente au demeurant, retient ses BPM par le col pour s’embourber dans un Heavy sombre et agressif. On aurait aimé plus de fulgurances et d’accélérations pour être totalement comblé, mais nonobstant cette remarque somme toute mineure, le monstrueux « Changing the Axis » nous permet d’occulter cette légère gêne sans faire preuve de complaisance.
INTENT tient la corde, ne baisse jamais en régime, et termine la course à l’armement avec les missiles les plus efficaces. En quatre ans, le groupe n’a rien perdu de sa hargne, et nous offre un deuxième album largement à la hauteur du premier. Certes, il faut accepter le fait que le schmilblick n’avancera pas plus vite, mais la nostalgie si pénible d’ordinaire, devient ici largement supportable, et même plus.
INTENT ne connaîtra donc ni désaveu ni exil forcé, et restera fermement debout sur le podium des révélations old-school de ces dix dernières années.
Titres de l’album :
01. Victims of Conquest
02. Exile
03. Shallow Earth
04. Primal Instinct
05. Verbatim
06. Changing the Axis
07. Time
08. 5th Column
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20