Moi, dès qu’on évoque certains noms, je m’emballe, mon cœur palpite, ma bouche réclame du boeuf, et mes pieds commencent à accumuler de la mousse. J’ai les bras qui s’agitent, les poils qui poussent, je me sens une envie de saumon et de vie dans les bois. Genre une vieille cabane complètement perdue dans une forêt de l’Oregon, avec personne aux alentours pour m’emmerder et mettre son nez dans les affres louches de ma solitude voulue. Alors, lorsqu’un label provoque ma misanthropie de références qui me collent une crise de priapisme grognon, je m’éveille, je hurle et gesticule. Ainsi, les retords de Pulverised Records savaient très bien ce qu’ils faisaient en comparant ce groupe à SUFFOCATION, ROTTREVORE, DEMIGOD et CONVULSE. Ils savaient qu’ils allaient me gratouiller dans le bon sens et me décider à frapper les touches de mon clavier. Et ils ont bien fait les marsouins, car ce premier EP des brutes épaisses de NOXIS est savoureux jusqu’à la dernière tranche. Dans une mouvance de Death cryptique sentant bon le salpêtre et la moisissure, Expanse of Hellish Black Mire est un nouveau point de repère, et le quatuor risque fort de se voir convoqué à la table des grands, qui dégustent la nostalgie en carpaccio de bruit. Fondé en 2019, ce quatuor de bourrins (Andrew Armstrong - chant, Ray Conde - batterie, David Kirsch - basse et Grant Mastropieri - guitare) n’a pas vraiment laissé le temps faire son affaire en proposant une première démo l’année même de sa formation, avant de lâcher un simple avant-coureur, annonciateur de ce premier EP dévastateur. Humble, NOXIS n’hésite pas à balancer une palanquée d’influences (DEFEATED SANITY, GORGUTS, ORIGIN, CANNIBAL CORPSE, OPETH, TOMB MOLD, ARTIFICIAL BRAIN, IMPERIAL TRIUMPHANT, DEMELICH, BLOOD INCANTATION, KRYPTS, CRYPTOPSY, DECAPITATED) pour situer sa démarche, mais croyez-moi : ne lisez pas cette liste. Expanse of Hellish Black Mire se doit d’exister par lui-même et non au travers du miroir de son inspiration.
Le Death des originaires de Cleveland est tout ce que le Death devrait toujours être. Grave, sourd, méchant, compact, morbide, underground, mais aussi précis, technique, groovy, et méchamment collant sous les tympans. Car si les NOXIS SONT Death Metal, ils sont le meilleur, celui qui lâche des riffs poisseux et rances, qui fait confiance à sa rythmique pour emballer le tempo en blasts quand il le faut, celui qui laisse un grogneur de première catégorie vomir les débats, et qui ne s’embarrasse pas de soli pourris et autres ornements de façade. Les quatre morceaux proposés ici reviennent donc sur les fondamentaux du Death le plus incorruptible, et avec une intro du calibre de « Dream Infested », inutile de sortir la pelle pour aller déterrer du cadavre : elle est déjà fournie. Quatre minutes pour se mettre dans l’ambiance, quelques secondes glauques pour planter le décor, une mélodie funèbre, et le générateur se met en route via une basse gravissime. Les sagouins savent exactement ce qu’ils souhaitent obtenir comme effet, et lorsque la guitare et la batterie rentrent conjointement en scène, le massacre est total, et les images dessinées parfaites. Changements de rythme qui tombent pile, guitariste qui sait tirer le meilleur parti de ses cordes, chanteur qui n’articule pas ses histoires d’horreur, et on est sous le charme. C’est évidemment terriblement rural dans l’esprit, circulaire dans le rendu, et il est impossible de ne pas éternuer sous la poussière en écoutant ces quatre hymnes à la débauche la pus cru et passée de date.
Et après avoir collé la grosse baffe d’entame, NOXIS n’a plus qu’à dérouler les sifflantes, les blasts, les passages en BPM de mitrailleuse, et passer en revue toutes les (dé)composantes d’un style qu’ils manipulent à merveille, et le petit quart d’heure en leur compagnie passe aussi vite que le meurtre d’une pauvre victime innocente perdue dans les bois de l’Ohio. « Contorted Bowels Warm » réchauffe les boyaux de son épaisseur, mais c’est véritablement « Guts Liquify » qui assène le coup de grâce, mettant en musique des tripes qui s’échappent d’un abdomen ouvert sur une vieille table en bois, avec la mamie qui commence à faire chauffer la marmite et les couteaux qui font un bruit délicieux en s’aiguisant sur la meule. On devient vite un psychopathe en écoutant Expanse of Hellish Black Mire, mais tel est le but recherché. Et puis, de temps à autres, les autres justement deviennent si gonflants qu’on a envie de débarrasser la terre de leur présence. Et ce premier EP est la bande son parfaite d’un massacre global annoncé.
Titres de l’album:
01. Dream Infested
02. Contorted Bowels Warm
03. Incubated Disgust
04. Guts Liquify
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