Tu cherches une bonne raison de t’extirper de ton pieu pour aller bosser? Ta flemme légendaire te colle aux draps comme un mouchoir aux doigts ? Fais un petit effort, allonge ton bras un minimum, et appuie sur la touche play de ton lecteur préféré. Mais méfie-toi. La sauce qu’il va envoyer n’est pas douce comme un café chaud et des croissants au beurre. Non, elle ressemble plutôt à un vase éclaté sur la tronche accompagné d’un peu d’eau croupie qui rentre par les narines.
Explications.
Deux « musiciens », Caroline du Sud, Godz Ov War Productions. Avec ça, on peut déjà tirer quelques conclusions, et se dire que les intentions sont tout sauf bienveillantes. En tout cas pour le commun des mortels, puisque les masochistes sont déjà prêts et le bras levé. PRIMITIVE WARFARE fait l’appel, et convie à ses côtés les plus allumés des frappés, pour leur inculquer les bases d’un Black Death/Grind sans pitié, et aux médiums bien abimés. Et pour un premier album, le choc est rude, même lorsqu’on est rompu à l’exercice des tympans en folie.
Pu239: Atomic Matter Battery and Operatic Moral Torment
U235: Desecrator of Fate's Strings and Sonant Nuclear Discharge
Voilà pour le line-up que je reproduis tel quel, pour l’amour de la formule. Deux voix, une guitare, une batterie vraie ou fausse qui rentre dans le lard en permanence, pour des riffs prétextes à faire passer MORTICIAN pour un orchestre banjo/didgeridoo. Ces deux lascars lancés sur le Nascar sont donc de gros inconscients qui font chauffer le moteur à tout moment pour dégager le plus de fumée possible avant de s’encastrer dans la tôle de tous les autres participants.
Après une première démo qui présentait les arguments, puis deux splits partagés avec COMPLOT! et BOG BODY, PRIMITIVE WARFARE s’est donc dit qu’il était temps de lâcher un produit sous son seul nom, afin de rameuter tous les accros à la boucherie populaire, aux murs sombres, au plafond dégoulinant, et aux deux « serveurs » bien saignants.
En résulte le Black Death/Grind le plus puissant du marché. Gras, électrifié au maximum, glauque et monolithique, Extinction Protocol est un petit manuel à l’usage des millénaristes qui souhaitent savoir dans quel ordre les derniers au-revoir doivent être présentés. Et dès l’explosion de « Pulpit of the Conqueror (Mutually Assured Desecration) », on se prend à rêver d’un affrontement massif entre la Russie, la Corée du Nord, la Chine et le reste du monde, par jolie ogives interposées.
Un Wargames moins teenage, moins fun, et surtout, beaucoup plus concret. La réalité peut faire peur, mais refuser de l’affronter relève de l’inconscience. Très proche de ce que SUFFOCATION, CANNIBAL CORPSE et la clique de Godz Ov War peuvent produire d’année en année, ce premier long qui finalement est assez court prône des valeurs classiques de bestialité clinique, et teste notre résistance à grand renfort de blasts, de régurgitations, d’accélérations fumeuses et de ralentissements qui tassent les cervicales.
A vous de voir donc ce que vous êtes capable de supporter sans tourner de l’œil.
Mais les plans Heavy sont bien placés et très performants, la puissance globale arrache les toitures et fait valdinguer les voitures, et la production, graveleuse, enrobe la catastrophe naturelle pour qu’elle détruise le maximum de biens sans que les assurances ne prennent en charge. « Heretic Crusade », final qui synthétise tous les arguments précédents, « Iron Sight Omnipotence » aussi sale qu’une guerre gratuite, « Nuclear Regression » qui balance les missiles comme une poêle le pop-corn, l’ambiance est surchauffée, et le résultat torride.
Sans chercher à se démarquer autrement que par sa violence, le duo PRIMITIVE WARFARE est une guérilla professionnelle qui se délecte de paysages désolés et de villes entièrement rasées. On aplanit d’abord dans les grandes largeurs, et puis on passe à la machette tout ce qui dépasse encore.
Du travail carré, pour un espace libéré. Alors sincèrement, aller bosser après ça, pour quoi faire ?
Titres de l’album :
01. Pulpit of the Conqueror (Mutually Assured Desecration)
02. Nuclear Regression
03. Engulfed by Satanic Might
04. Spears of Emission
05. Witness!
06. Extinction Protocol
07. Iron Sight Omnipotence
08. Heretic Crusade
Voyage au centre de la scène : Dans le secret des dieux / Interview Sylvain Bégot
Jus de cadavre 01/09/2024
Voyage au centre de la scène : Le Metal français des années 80' / Seconde partie
Jus de cadavre 10/06/2024
Je ne souscris en aucune manière à cette blague de fort mauvais goût sur un sujet aussi tabou et sérieux que les tueurs en série Simony... ... ...
13/09/2024, 08:41
Je confirme : un putain d'album pour un putain de groupe !!
11/09/2024, 20:54
J'aurais adoré, j'aime beaucoup ce fest, mais ça risque d'être chaud cette année hélas...
10/09/2024, 22:39
Bonjour Trooper Je viens de lire ton commentaire Peut-être on se connait puisque je suis un des protagonistes de cet album et donc de Cour Cheverny Dans l'attente
08/09/2024, 22:29
J’étais passé à côté comme un gland et ça fait un bien fou de les retrouver en bonne forme.
08/09/2024, 20:10
J'ai apprécié ce que j'ai écouté. Achat de l'album fait. A voir dans la durée.
08/09/2024, 19:52
Quelle banalité, c'est vraiment du pilotage automatique et peu/pas inspiré.
07/09/2024, 20:42
Bah honnêtement c'est plutôt une réussite.De toute façon pas difficile que de faire mieux que le dernier voir les derniers, j'ai lâché après le troisième
07/09/2024, 17:07
Les deux morceaux en écoute sont plutôt bon et, surtout, le retour du growl, pinaise !!! Événement métal de l'année 2024 , devant Gojira aux JO ! ( Bon, j'espère que ce sera pas seulement sur un morceau....)
07/09/2024, 10:39
je retiens le final du groupe mexicain C.A.R.N.E. ( cli d'oeil à Depraved des débuts?) :-)
06/09/2024, 13:32
Un groupe qui a beaucoup compté pour moi à une époque, une bien triste nouvelle en effet !
05/09/2024, 01:56