S’il faut que ça braille, alors que ça braille. C’est assez simple comme raisonnement. Il ne faut pas toujours chercher la petite bête ou essayer de résoudre la quadrature du cercle, puisque certains artistes vous donnent directement ce que vous voulez. Et si vous voulez quelque chose qui braille, alors ruez-vous dès février prochain sur le nouveau EP des allemands de DYSANGELIUM.
Auréolés de deux succès en longue durée, les DYSANGELIUM se faisaient discrets depuis la sortie en 2019 de leur deuxième album, Death Leading. Mais leur habitude de rester tapis dans l’ombre n’a étonné personne, et c’est sans doute pour ça que six ans plus tard, leur fanbase est déjà dans les starting-blocks. Il faut dire que le quintet au verre pilé ne déçoit que très rarement. Les cinq musiciens (A.N.L. – batterie/chœurs, C.H. – guitare, Cruor – basse, Sektarist 0 – chant et T. – guitare) ont donc rassemblé leurs forces avant une attaque plus conséquente (pour 2026 peut-être ?), pour revenir sur le terrain et constater le no man’s land qu’ils ont laissé derrière eux.
Et qui irait piétiner leurs plates-bandes ? Il faudrait être inconscient pour se laisser aller à une revendication quelconque ou à une guerre de territoire, le groupe de Kiel étant des plus vindicatifs, et très à cheval sur la propriété. Une propriété défendue par un Black âpre, efficace, classique mais puissant, et surtout, suffisamment éloigné des armées old-school pour se distinguer sur le marché.
Exxekratus n’est pas surprenant, et coule même de source. De sang bien sûr, avec ces riffs congelés qui craquent les chairs, et cette rythmique polyvalente en congères qui tombent tout sauf au hasard. Mais une fois de plus, c’est la combinaison entre cet instrumental impitoyable et la voix incroyable de Sektarist 0 qui fait merveille. Le chanteur vomit ses tripes, et pourrait sans le savoir incarner un leader Power Electronics tout à fait viable. On a même parfois le sentiment d’écouter un side-project de l’infâme Jonathan Canady, tête pensante du traumatique DEATHPILE, s’il n’y avait ce background Metal très prononcé et très sentencieux.
Abomination structurée, piège bien préparé, Exxekratus suinte le blasphème et transpire la méchanceté. Froid comme un hiver à Berlin, puissant comme une tempête s’écroulant sur l’Europe, catastrophique comme un équilibre financier instable, ce nouvel EP donne vraiment envie d’en savoir plus sur la suite des évènements. Mais en attendant ce jour de colère, ces quatre nouveaux titres enthousiasmeront les fanatiques d’un Black Metal ancré dans le Metal classique, qui se permet des déviations accrocheuses, mais aussi des breaks à faire suer un porc ventru.
Ainsi, « Whispering Knives (Manifest II) » lâche une cassure nette comme une plaie au scalpel, et puissante comme une annonce de mort imminente. Les lignes de chant qui ne lâchent pas leur proie, ces deux guitares qui tergiversent entre riffs surgelés et boucles mélodiques enchantées, et ce batteur qui se met au service du collectif entraînent une addiction bien réelle, et pas totalement rassasiée par un métrage tronqué.
Digne descendant de Death Leading, Exxekratus est une ode à la cruauté musicale perverse et une magnifique façon d’exorciser son moi le plus exécrable et irritable. Même la basse s’invite aux agapes, en semant quelques boucles en harmonies plus souples. L’équilibre est donc très stable, et repose sur le même principe d’efficacité dans la singularité.
De longues suites violentes et perverties par un sens de l’à-propos affuté, Exxekratus ressemble à un résumé de la carrière des allemands, mais aussi à une projection vers un avenir qu’on pressent fertile. Si le troisième album de DYSANGELIUM est calqué sur ce tracklisting sans failles, il faut s’attendre à une œuvre définitive et fondatrice. En perpétuant l’esprit germanique d’un Black sentencieux et rigoureux, le quintet fait honneur à son rang, et nous braille dans les oreilles son message véhément.
On repassera pour l’esprit de Noël, mais on gardera ça au chaud pour une apocalypse qui viendra peut-être plus tôt que prévu. Et si « Delirious Transcendence » ne vous rappelle pas HELLHAMMER, je ne peux plus rien pour vous. Même pas vous ouvrir vos huîtres.
Titres de l’album:
01. Of The Burning Throne (Manifest I)
02. Trachea
03. Whispering Knives (Manifest II)
04. Delirious Transcendence
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30
Un bouquin est sorti là-dessus, "The Tape Dealer" de Dima Andreyuk ( fanzine Tough Riffs)...
10/02/2025, 15:31
Toute ma jeunesse.Mais franchement, je ne regrette pas cette période : Le nombre d'heures "perdues" à remplir des K7s et faire les pochettes bordel... ... ...
10/02/2025, 10:16
Um som genuíno e nostálgico.Eu olho para Um poema morto, com grande carisma, com a esperança de que a boa e velha desgraça dos anos 90 ainda respire. Abstract Existence, talvez, seja o &(...)
09/02/2025, 11:22