XTASY fut à la base conçu comme un projet de studio par Silvia Idoate (chant, claviers) et Jorge Olloqui (guitare, basse, claviers), mais après avoir composé un paquet de chansons entre 2011 et 2013, le tandem se rendit compte qu’un véritable groupe serait plus viable en tant que vecteur d’expression. C’est ainsi que le duo se transforma en quintet, et sortit son premier album en 2014, bénéficiant d’un mixage et d’un mastering du maestro mélodique Erik Martensson (ECLIPSE, W.E.T., NORDIC UNION). Après une bonne fournée de concerts et des premières parties de HELIX, DARE, TIGERTAILZ ou BARON ROJO, le groupe se remit au travail pour compléter sa discographie d’un second effort, Second Chance, toujours peaufiné par Erik Martensson. Sa réputation commençant à se répandre comme une traînée de poudre, le groupe bénéficia encore de supports de tournée non négligeables, partageant la scène avec des valeurs aussi sûres que HARDLINE, ECLIPSE, ou AMMUNITION, ouvertures leur permettant d’agrandir leur public et d’élargir leur portée. C’est donc trois ans plus tard que nous retrouvons les originaires de Pampelune avec ce troisième et critique album, Eye of the Storm, qui leur permet une fois encore de gravir quelques marches et d’atteindre celle enviable de valeur sure de la scène métallique espagnole, déjà relativement fertile. Ce nouvel album a une fois de plus été chaperonné par Martensson, qui une fois n’est pas coutume ne s’est pas contenté de superviser artistiquement et de mixer, mais qui a aussi co-écrit pas mal de morceaux, offrant au groupe une caution non négligeable en termes de crédibilité. Et c’est donc sans surprises que cet Eye of the Storm sonne si professionnel et varié, portant immanquablement la touche de Martensson, véritable gourou du Heavy mélodique moderne à la scandinave…
Toujours en formation quintet, XTASY (en sus des deux têtes pensantes on retrouve Chema Herrero à la guitare, David Clavero à la basse et Gari Irazu à la batterie) nous livre donc ses impressions sur un Metal mélodique moderne, aux aspirations légèrement symphoniques et électroniques, très en phase avec les impératifs de son temps, et apte à fédérer un public ibère toujours friand de mélodies et de puissance. Dans les faits, pas grand-chose ne distingue les espagnols de leurs homologues suédois ou américains, si ce n’est cette petite touche d’exotisme au niveau des harmonies, et cet accent si charmant qui empêche Silvia de pouvoir se prendre pour une véritable anglophone. C’est d’ailleurs sa voix qui visiblement représente le talon d’Achille de l’entreprise, avec ses inflexions qui sonnent un peu forcées, et ses lignes vocales étrangement noyées dans le mix. On le sait, la voix dans un groupe est faite pour être mise en avant, et c’est assez bizarrement que la sienne se retrouve souvent noyée dans les guitares, comme si le mixage avait délibérément cherché à atténuer sa présence. Musicalement, aucune surprise à avoir, le groupe espagnol porte les stigmates de STRATOVARIUS, d’AMARANTHE, d’ECLIPSE, avec un Hard Rock mordant tirant sur le Heavy moderne et décomplexé, truffé de mélodies et de passages à reprendre en cœur, soit la quintessence d’un Rock turbo chargé en énergie, mais toujours à même de fédérer les masses avec ses refrains collégiaux. Qu’on apprécie ou pas ce genre de musique qui semble un peu surfaite, on est obligé de reconnaître les qualités en osmose d’un groupe qui ne s’investit pas à moitié, et qui a bien retenu la leçon des grands noms qu’il a eu la chance d’accompagner.
En quarante minutes et onze morceaux, le quintet ne perd pas de temps et laisse les fillers au placard, imitant ses cousins nordiques incapables de trousser autre chose qu’un hit, et nous assomme de son mid tempo global survolté par des riffs certes entendus, mais toujours efficaces. Tout est d’ailleurs plus ou moins dit avec l’intro explosive de « Die Young », qui s’il n’a pas grand-chose à voir avec le classique d’ALICE IN CHAINS, montre le visage d’un groupe hautement professionnel qui sait exactement ce que son public attend de lui. Rythmique en place avec cette double grosse caisse parcimonieuse mais bien présente, guitares qui lâchent les watts sans attendre, et envolées vocales proches d’un NIGHTWISH plus commercial. On se sent en terrain connu, et cette sensation ne nous lâchera pas tout du long, chaque morceau étant composé pour respecter les poncifs tout en se les appropriant. « Play With Fire » de son côté calme un peu le jeu et joue celui d’un Hard-Rock moderne, gonflé aux entournures, avec toujours en exergue ces couplets cassés de percussions tonitruantes, menant sur un refrain séduisant. C’est radiophonique juste ce qu’il faut, traditionnel dans les faits, mais complètement professionnel dans le fond, sans surprises, mais efficace en diable. Il est d’ailleurs assez difficile de placer un titre plus en avant que les autres, tant tous jouent sur la corde mélodique sensible, et « Eye Of The Storm » d’enfoncer un peu plus le clou avec son entame digne d’ACCEPT. Pour être tout à fait honnête, Eye of the Storm n’est pas exactement le genre d’album qui donne envie de se relever la nuit, mais qui procure un plaisir certain, spécialement lorsque le tempo devient plus jumpy et s’adapte d’une atmosphère Pop jouée Metal (« Perfect Stranger », qui porte vraiment la patte de Martensson). Alors on déroule, on découvre, on constate que certains morceaux prônent un adoucissement plus marqué (« Crashing Down »), tandis que d’autres au contraire font monter la pression (« The War », « Flesh & Blood »).
La recette est clairement connue, mais fonctionne à merveille, et le résultat, à défaut d’être transcendant, est largement satisfaisant. Certes, au bout d’un moment, les similitudes sont de plus en plus flagrantes, et les titres commencent à se répéter (« Crashing Down »), mais nul n’est obligé de tous les écouter à la suite sans discontinuer. Continuant l’avancée entamée avec les deux premiers albums, XTASY ne nous fait pas atteindre l’extase, mais nous procure un plaisir certain, avec des burners purement Hard-Rock mélodique (« The Clock »), pour peu que vous parveniez à supporter la voix très spéciale de Silvia, un peu agaçante sur la durée. La chanteuse se montre beaucoup plus convaincante sur les passages modulés que sur les grandes envolées, et gagnerait à nuancer un peu plus pour nous éviter cette emphase de Castafiore qui en définitive, dessert plus son talent qu’autre chose. Un groupe de son époque, conscient des impératifs, qui n’ose pas grand-chose, mais recycle avec flair, sans prétendre autre chose que distraire.
Titres de l’album :
01. Die Young
02. Play With Fire
03. Eye Of The Storm
04. Perfect Stranger
05. Welcome To My World
06. The War
07. Flesh & Blood
08. Crashing Down
09. Nowhere To Run
10. The Clock
11. Silent Heroes
Dieudonné adore la pochette.
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