Troisième rencontre avec les américains de LEAVING EDEN, alors même qu’après ma première chronique les concernant, j’étais certain de ne plus jamais les croiser dans les couloirs de la toile. Il faut dire que je n’ai jamais été un fan acharné de leur musique, et encore moins de leurs pochettes. Celle de The Agony of Affliction était salement vilaine, celle de Dream With Me méchamment moche, et celle de Fable ne fait pas exception la règle en étant atroce. Je ne sais pas qui est responsable de leur artwork, mais il semblerait que cette personne n’ait pas que des intentions bienveillantes à leur égard. Alors, par pitié, ne laissez pas vos yeux traîner trop longtemps sur ce montage digne des skyblogs adolescents des années 2000 au risque d’y laisser votre rétine. Une fois encore, le groupe fait fort et ose nous sortir un machin que Brennus n’aurait pas daigné utiliser pour une pochette de SATAN JOKERS.
Bref.
Nonobstant cette constatation plus résignée que réellement revancharde, les américains s’en reviennent donc pour nous présenter le fruit de leurs dernières réflexions, et si leur style ne s’écarte jamais de cette pluralité qui le définit si bien, ce nouvel album propose donc une musique excentrée une fois encore, riche d’expérimentations mélodiques, produite de façon un peu amateur, mais exhalant d’un parfum de naïveté assez touchant. Je l’avoue je ne signerai jamais l’hagiographie de LEAVING EDEN, mais une fois encore, je dois reconnaître que certains de leurs morceaux m’ont touché de leur mélancolie sincère, à l’image de ce très Folk et harmonieux « Detached ». Moins connoté Alternatif que certains de leurs anciens chapitres, ce Fable semble vouloir nous raconter une histoire différente, comme si les MAMAS AND PAPAS étaient revenus à la vie dans les années 90 pour y réapprendre la musique au contact des CONNELLS ou des SMASHING PUMPKINS. Si d’ordinaire, la musique des originaires de Boston s’oriente vers des thèmes électriques et éclectiques, Fable semble marquer une rupture avec les directions autrefois empruntées pour se montrer plus contemplatif et introspectif. Rassurez-vous, le Rock y est quand même largement présent, le Hard aussi d’une certaine façon, mais après plus de dix ans de carrière, le groupe a essayé quelque chose de différent qui ma foi…lui va plutôt bien.
Il faut dire que les musiciens naviguent depuis un certain temps, et qu’ils commencent à savoir ce qu’ils veulent. Alors après avoir enchaîné sans discontinuer les albums (Tied & Bound, en 2011, Between Heaven and Hell en 2012, Welcome to my World en 2014, Pinnacle en 2016, Out of the Ashes en 2017, Descending en 2018, The Agony of Affliction en 2019, Dream With me en 2020), et lâché une production par année depuis 2016, le quintet (Eric Gynan à la guitare, basse et chant, Jake Gynan à la batterie, aux synthés et à la programmation, Eve au chant, Alyssa Bailey White aux claviers et Rich Chouinard à la basse) se propose donc de légèrement dévier de sa trajectoire compos/reprises faciles pour oser un LP qui se rapproche parfois d’une version sage et Pop de PEARL JAM (« Might as Well Get Stoned »). Mais une fois encore, comme toujours avec eux, ce sont les morceaux les plus dilués et aérés qui retiennent l’attention, au détriment des titres plus accentués un peu trop convenus. Alors, en soixante minutes, le combo à largement le temps de se perdre dans le dédale de son imagination, et il incombe au fan de faire le tri dans ces quatorze morceaux, loin d’être tous indispensables.
Comme je le disais plus en amont, ce sont les inserts les plus abordables et mélodiques qui se taillent la part du lion, comme si les bostoniens avaient souhaité montrer un visage plus affable et abordable. Ainsi, la reprise du magnifique « The Rose » de Bette Midler, sans bénéficier de la puissance vocale de l’original parvient à séduire sans trop forcer, proposant une sorte de digression adolescente sur cette sublime chanson. Mais ce mélange de morceaux originaux et de reprises pourra une fois encore rebuter ceux qui ne connaissent pas l’univers de LEAVING EDEN, groupe décidément à part sur la scène. A la manière d’un bar band ne sachant pas faire la différence entre son répertoire de reprises et ses titres originaux, le quintet continue donc son chemin de combo à la limite de l’amateurisme, mais nous livre pour une fois un disque plus homogène.
J’avoue avoir pris plus de plaisir que d’habitude à écouter leur musique, très automnale et en demi-teinte, avec des morceaux comme « Fable » qui reprend à son compte les recettes du Rock gothique pour les confronter à celle d’un Pop Rock un peu désabusé et triste. La production, un peu hésitante, a encore du mal à doser le chant et la puissance des guitares, mais l’ensemble tient debout, et incarne le meilleur d’une démarche de guingois qu’on a encore un peu de mal à suivre.
Plus renfermé sur lui-même, le groupe bifurque donc, mais lâche de temps à autre un titre plus convenu et symptomatique des nineties alternatives. C’est « Broken » qui joue ce rôle en 2021, et sans être un hit, concédons-lui une efficacité à la BREEDERS. LEAVING EDEN, décidément très à l’aise s’égare même sur le chemin du progressif gothique et folklorique, avec le long « Amen », chanté d’une voix grave et qui rompt un peu le schéma tout en respectant la ligne de conduite. Moment agréable, qui rappelle un peu le NIGHTWISH de transition de Dark Passion Play.
Alors, sans me fédérer à sa cause qui lui est propre et que je n’ai pas encore réussi à décrypter totalement, LEAVING EDEN propose pour une fois une œuvre plus complète et moins erratique. Et sans adhérer immédiatement à leur fan-club, je peux peut-être espérer que dans les années à venir, le quintet de Boston saura faire la part des choses et solidifier sa musique. Et surtout, virer son graphiste avec un bon coup de pied au cul.
Titres de l’album:
01. Born Inside of Me
02. The Eyes of a Curious Man
03. Broken
04. Detached
05. Borrowed Time
06. If It Feels Alright
07. Might as Well Get Stoned
08. In a World That’s Lost
09. The Rose
10. Fable
11. The World is Yours
12. Who I Am
13. Amen
14. Black Wolf
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09