Après le Metal mélodique, l’AOR tendance Pop et le pur Heavy Metal, Frontiers nous offre un peu de Metal Progressif, via le premier album des espagnols d’AFTER LAPSE. Une tempête qui prend sa source dans les agitations vécues par le monde du Metal à la fin des années 80, via l’avènement de DREAM THEATER. Toutefois, ne prenez pas cette œuvre pour un simple succédané, puisque ces ibères savent tirer leur propre épingle du jeu et nous offrir un crossover global des plus savoureux.
Rubén Miranda (chant), Jorge Escudero (guitare), Pablo Sancha (claviers/chœurs), Javier Palacios (basse) et Roberto Cappa (batterie) affrontent donc un gros grain, celui de sortir un premier album sur un label référentiel. Autant dans ce cas-là avoir les arguments de son mérite, et les onze morceaux développés prouvent que les espagnols ont abordé ce premier virage sereinement, mais avec beaucoup de professionnalisme.
Faisant partie de la frange dure du Progressif classique, AFTER LAPSE s’appuie sur un sens de la composition aiguisé, et des performances individuelles notables. L’album dévoile son tracklisting avec beaucoup d’intelligence, abordant tous les secteurs de jeu, et pas seulement celui d’une technique affutée. Nous avons droit aussi à des intermèdes beaucoup plus calmes, qui ne sont pas sans évoquer un MARILLION pastoral, via le sublime et cristallin « Beyond The End », point d’orgue d’un milieu d’album qui ne souhaite pas pâtir d’une baisse de régime.
Que remarque-t-on au prime abord en écoutant un album comme Face The Storm ? La maîtrise collective évidemment, mais aussi le soin particulier apporté aux mélodies pour ne pas rester à la surface du problème. Le Metal Progressif étant l’un des genres les plus exigeants du spectre musical, il convient de se livrer à fond, tout en gardant une certaine pudeur pour ne pas sombrer dans l’autosatisfaction. Ne comptez donc pas sur le quintet pour se gargariser de ses propres performances, les quelques acrobaties développées tenant plus de l’impératif de jeu que de la démonstration gratuite.
Ici, tout est parfait, des riffs aux arrangements synthétiques, de la souplesse de la rythmique au velouté vocal, et le voyage est des plus agréables. Se montrant allusif à toutes les époques, le groupe développe un argumentaire béton, qui passe du classique pur et dur de « Thrive » aux audaces plus sensibles de « The Lie ».
Pas de longue digression interminable, et un sacré compromis trouvé entre le Progressif de légende et un Néo-Prog plus efficace. On trouve le parangon de cette approche sur « Through This War », moment de nervosité extrême qui rappelle évidemment le DREAM THEATER d’Awake, en version plus costaud, et le tropisme d’AFTER LAPSE est donc assez évident et logique au vu de leur génération : unir tous les publics, et ne pas se contenter de refiler des plans déjà tièdes au début des années 2000.
On aime la grandiloquence théâtrale, les riffs thrashy, l’envie qui respire la sincérité, et la propreté de l’ensemble qui toutefois ne gomme pas les aspérités. Mais avec seulement deux morceaux dépassant les six minutes, le quintet a fait le choix de la concision, ce qui pourra décevoir les amateurs de longues suites agencées et libres.
Les autres se réjouiront de cette option, et savoureront des titres modernes, bien dans leur époque, et toujours porteurs d’une ou deux idées accrocheuses. Le chant traité et la basse roulante de « More » qui s’accommodent très bien d’une optique agressive qui bouscule les sens, les syncopes diaboliques et entêtantes de « Facta Non Verba », et autres éléments qui permettent de faire la différence avec le reste de la production actuelle.
Non que Face The Storm provoque un séisme de grande amplitude, sa colère étant somme toute assez classique, mais ce premier album reste une référence dans le paysage Progressif international, pour sa façon d’actualiser des thématiques anciennes afin de leur faire épouser les contours d’une inspiration moderne. Passionnant de bout en bout, l’album cache en son sein de jolies surprises, parfois très brèves comme l’interlude cristallin « Heal », parfois plus choc comme ce title-track qui joue sur les ambiances et la polyrythmie.
Doté d’un son incroyablement pur et précis, Face The Storm est un modèle du genre, entre haute couture et prêt à porter de luxe. Si bien sur la performance vocale de Rubén Miranda est le point de focalisation le plus évident, le travail en arrière-plan de Pablo Sancha permet d’alléger un instrumental assez dur, sans tomber dans les travers d’un synthé dégoulinant aux sonorités obsolètes.
De son côté, Jorge Escudero se laisse aller à des interventions pertinentes et techniquement affolantes, sans négliger les harmonies pour autant. Assez proche de John Petrucci, le guitariste ibère livre une prestation de haute volée, tout en laissant la musique respirer.
Une élégance dans le propos, mais une puissance de héros. Telle est la combinaison proposée par ce premier album, déjà très mur pour son jeune âge. Les prémices d’une belle carrière, pour un besoin atavique de renouveau histoire de ne pas faire de surplace.
Titres de l’album :
01. Thrive
02. Where No One Cares
03. Come Undone
04. Face The Storm
05. Beyond The End
06. The Lie
07. Through This War
08. More
09. Facta Non Verba
10. Heal
11. Along The Way
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