Voilà exactement ce qu’il me fallait. Un bon coup de pied au cul. A force de se regarder le nombril en se plaignant de futilités sans aucune importance, on a tendance à verser dans l’auto commisération, et à chouiner pour pas grand-chose. Dans ce cas-là, on se recentre, on fait appel à un coup de boost extérieur, et on continue d’avancer, malgré l’adversité. Et ce boost là est brésilien en l’occurrence, et en format trio.
SURRA est un trio de Santos qui a déjà un sacré background. Deux albums, une myriade de formats courts et de prises en concert, largement de quoi vous faire les dents sur une discographie aussi riche qu’enthousiaste. En à peine plus d’une décennie, les trois lascars se sont établis comme la référence absolue du Crossover sud-américain, celui qui racle aussi bien que le nord-américain, et qui est aussi fun que violent musicalement. Parfois à la limite d’un Thrashcore tenace, Falha Crítica est un défouloir magnifique pour âmes tourmentées et autres esprits chagrinés.
Mais ne vous laissez pas abuser par cette superbe pochette aux tons très années 80. Si les joyeux (Guilherme Elias - basse/chant, Victor Miranda - batterie et Leeo Mesquita - guitare/chant) donnent le sentiment d’être des dilettantes passant leur temps à jouer aux bornes d’arcade, ils n’en ont pas moins travaillé leur musique pour qu’elle soit compétitive sur le marché ? Lequel ? Celui de la brutalité euphorique et totalement géniale, entre S.O.D., RATOS DE PORAO et ENFORCED, soit la quintessence de la vitalité instrumentale sublimée par un duo de voix très habiles et très MADBALL.
On reconnaît bien là la patte brésilienne. La révolte, le professionnalisme, et l’attachement à des valeurs séculaires, le tout emballé comme un gros paquet de Noël. Redoutablement bien produit, composé avec la tête mais joué avec les tripes, ce troisième album est un modèle du genre, de ceux qu’on écoute dix fois d’affilée pour ne pas avoir à ingurgiter un ou deux anxiolytiques.
Thérapie artistique imparable, Falha Crítica passe en revue tous les critères inhérents au Thrash joué Punk et Hardcore. Les riffs assassins, la rythmique de diablotins, les accélérations infernales et les envolées fatales, en hommage à ce mouvement né à la fin des années 70 et transcendé de Metal au milieu des années 80. Rarement l’équilibre entre les ingrédients aura été si juste. Si le son en appelle au Metal le plus incorruptible, l’attitude résulte d’une anarchie organisée que le Brésil a bien connue il y a quatre décades.
Musiciens habiles, compositeurs faciles, les SURRA gagnent à être (re)connus. Machine de guerre live, le groupe a réussi à retranscrire sa folie douce en studio, en agençant ses efforts et en variant son propos. Ainsi, la lourdeur de « Liberdade Eliminando o Mundo » contraste avec la vélocité de « Calma, Caralho », exercice de style pur Hardcore emballé par la batterie affolée de Victor Miranda. Il y en a donc pour tous les goûts, pour tous les caractères, et les quelques blasts qui enflamment le tout tiennent plus de la colère Hardcore que de la folie Grind, même si les trois pingouins feraient de très honorables furieux.
Avec quelques titres passant la barre des trois minutes, et tous les autres restant sagement en dessous, Falha Crítica (défaillance critique pour les français) est une virée dans les méandres d’une existence difficile, soumise à l’hypocrisie des politiques, à l’avidité des patrons, et à la subjectivité des journalistes, comme le souligne avec beaucoup de puissance « Nunca Foi Tão Justo », concentré de rage à faire passer AGNOSTIC FRONT pour un groupe de Shoegaze contemplatif.
Hystérique mais cohérent, diabolique mais prenant, concerné mais enthousiasmé, ce troisième né est sans conteste le haut fait d’une jeune carrière, et une véritable réussite qui honore le statut critique du troisième album. On ne peut pas résister à ces assauts en règle, à ces couplets abrasifs qui nous coupent les tifs (« Um de Life »), à ces interludes aussi ludiques que catchy (« 200gr de PMA », plus sexy que ce riff, c’est Mike Muir avec un bandana comme cache-sexe), et à cette démence qui se concrétise en une poignée de secondes terrifiantes (« Imperativo » du NAPALM DEATH lusophone qui rend aphone).
M.O.D, CRYPTIC SLAUGHTER bien coiffé, DEATHBOUND moins grognon, et la scène Crust suédoise réchauffée, SURRA est un petit miracle dans ce paysage musical si prévisible et tristounet. Les trois brésiliens ne ratent pas le coche et passent à un niveau supérieur. Celui réservé à ceux qui maitrisent totalement les vocables Thrash, Punk et Hardcore, et qui ne crachent pas sur un brin de Death et de D-Beat à l’occasion.
Voilà exactement ce qu’il me fallait. Un bon coup de pied au cul. Maintenant, laissez les SURRA vous botter le vôtre. Et réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard.
Titres de l’album :
01. Operação Morre e Cala a Boca
02. Murro em Ponta de Faca
03. Plano Infalível
04. Amanhã eu Faço
05. Calma, Caralho
06. Liberdade Eliminando o Mundo
07. Nunca Foi Tão Justo
08. Um de Life
09. 200gr de PMA
10. Imperativo
11. É Proibido Ser Pobre
12. Viral
13. Estado Terminal
14. Serviu de Aprendizado
Je confirme : un putain d'album pour un putain de groupe !!
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51
Je suis sur le dernier de mon côté, Malignant Worthlessness, sorti cette année. Du tout bon, même si il n'y a plus l'effet découverte "c'est qui ces tarés !?"
01/05/2025, 22:41
Tout le monde voyait bien ces difficultés dans l’activité de la salle depuis la pandémie, et j’étais au courant par plusieurs biais des soucis d’un autre ordre. Les lecteurs de Metalnews savent bien que je suis un habitué des lieux depuis vingt(...)
01/05/2025, 21:22
Je sais bien que je tourne en rond mais le principale problème c'est le manque de renouvellement du public, autant j'ai maudit ces courant type metalcore/deathcore, ils apportaient un nouveau public. Je suis trentenaire et parfois je me sens jeune dans un concert black/death meta(...)
01/05/2025, 19:06