Cosmopolite, international, coalition, alliance, hors de toute frontière, tout ce que vous voulez, mais de qualité. Une fois encore, Frontiers fait fi du concept de limites énoncé par son propre nom et rapproche les peuples via les partenariats, en acceptant cet assemblage mondial de pointures dans leur domaine. ARCHON ANGEL, nouveau supergroupe de l’écurie italienne ? En quelque sorte, mais beaucoup plus que ça à la base. Ne comptez pas sur Fallen pour brosser dans le sens du poil les amateurs d’équipes bigarrées, puisque le projet trouve ses fondements ailleurs. Le groupe est simplement né d’un désir, celui partagé par le guitariste/producteur Aldo Lonobile (SECRET SPHERE) et l’ancien chanteur de SAVATAGE et CIRCLE II CIRCLE Zak Stevens, qui en travaillant de concert sur l’album Return To Eden de Timo Tolkki se sont rendu compte que bosser ensemble sur des morceaux inédits ne serait pas une si mauvaise idée que ça. Des morceaux certes, inédits d’accord, mais non sans arrière-pensée. Car lorsque Aldo a proposé ses premières idées à Zak, il en avait une derrière la tête ; celle de se rapprocher le plus possible du son du SAVATAGE de grande tradition, celui de Edge Of Thorns et Gutter Ballet. Emballé par cette idée, Serafino a donc cautionné le projet, et les deux hommes ont entamé leur collaboration sous les meilleurs auspices de nostalgie. Et après tout, pourquoi pas ? Le dernier véritable album de SAVATAGE, Poets and Madmen datant de 2001, il était largement temps d’essayer de retrouver cette approche lyrique et virile qui nous avait tant fait aimer Hall of the Mountain King ou Dead Winter Dead, et c’est exactement ce que s’ingénie à faire Fallen. Proposer des morceaux de pur Heavy Metal animé d’un esprit subtilement progressif, le tout enjolivé d’une interprétation emphatique et passionnée.
Mais ARCHON ANGEL dans le fond, qu’est-ce que c’est ? Deux chose, d’abord, un line-up qu’il a fallu compléter, avec trois autres membres, dont Yves Campion de NIGHTMARE à la basse, mais aussi Antonio Agate aux claviers et Marco Lazzarini à la batterie, soit un quintet aguerri, rompu à l’exercice du Metal le plus noble, et prêt à en découdre. En s’assurant la participation d’Alessandro del Vecchio, le groupe a donc pu compter sur l’expérience du producteur/arrangeur maison, qui une fois n’est pas coutume a laissé sa place aux claviers. Ensuite, ARCHON ANGEL, c’est un concept, celui de cet ange moderne, qui délivre à Dieu un message des hommes. Nous suivons donc les pérégrinations quotidiennes de ce médium qui doit protéger l’humanité de tous les problèmes possibles, dans une époque perturbée et profondément traumatique. Un tel précepte de départ exigeait évidemment une mise en musique à la hauteur de ses ambitions divines, et autant dire que Zak Stevens et Aldo Lonobile ont mis le paquet pour nous replonger dans une époque magique, celle qui portait le Heavy Metal au pinacle et qui n’avait en tête qu’une seule chose : proposer au public d’énormes chansons aux arrangements nobles, à l’incarnation absolue. On accepte donc la filiation directe avec le SAVATAGE le plus respecté, mais on tolère aussi les nombreuses allusions à DIO, RAINBOW, et d’autres plus discrètes au HM américain des mid eighties, mais aussi au Hard allemand de la même époque. Une sorte de melting-pot géant donc, qui loin de se perdre dans ses obsessions se focalise sur le plus important, les morceaux.
Ces morceaux oscillent entre le dramatisme de circonstance et l’accessible admissible, spécialement lorsque l’ambiance se détend un peu et joue le mid tempo accrocheur (« Faces Of Innocence », le tube de l’album, radiophonique en diable). Mais si vous souhaitez connaître immédiatement la dominante de Fallen, fiez-vous à son premier titre éponyme : il résume à merveille les intentions de ses auteurs. Tout est là, de l’intro aux notes de clavier délicates en passant par l’énorme riff qui n’oublie pas la mélodie en route, jusqu’au solo pour faire connaissance avec le maître des lieux. La voix de Zak, toujours aussi puissante et modulée fait merveille dans ses nuances, avant de s’ancrer dans une puissance en vibrato à la Ronnie James/Jorn Lande. Derrière, les autres ne moulinent pas dans le vide et assurent une assise solide en rythmique, tandis que les synthés allègent un peu le formalisme dramatique. C’est évidemment très bien et fait, mais aussi très vivant. Pas question de laisser la nostalgie pure dominer les débats, puisque le groupe souhaite aussi marquer son époque. C’est ainsi que les poussées de double grosse caisse de « The Serpent » nous éloignent d’un classicisme trop connoté 80’s, même si le timbre de Zak trahit sa fascination pour cette époque. Jamais avares d’une prouesse technique glissée avec beaucoup de finesse, les musiciens se donnent à fond, et parviennent même à mixer la densité de DREAM THEATER avec l’efficacité de STRATOVARIUS sur le trépidant « Rise ». Les plus pointilleux regretteront un parti-pris médium au niveau de la cadence, mais les plus esthètes applaudiront ce choix de traditionalisme qui réveille le fan de Heavy royal qui sommeille en nous (« Under The Spell », évidemment très SAVATAGE, lui-même très DIO, etc…).
Certes, l’ensemble est très respectueux des codes, mais l’ambiance est vraiment prenante, et guerrière. On aime ces intros tout sauf gratuites qui plantent le décor (« Twilight », qui pendant quelques instants fait même penser à MERCYFUL FATE et KING DIAMOND), ces adaptations rythmiques ludiques qui relancent la machine et transcendent le Hard-Rock le plus éprouvé (« Hit The Wall »), mais surtout cette capacité à envouter l’auditeur avec le mysticisme lyrique du SAVATAGE de Gutter Ballet sur le final homérique de « Return Of The Storm ». Ce dernier titre offre un final à la hauteur des ambitions et achève de conférer à Fallen un statut iconique, loin de la copie carbone que l’on était en droit de craindre. En adaptant d’anciennes méthodes à des exigences modernes, ARCHON ANGEL transpose les influences les plus évidentes et les transcende, trouvant toujours le juste équilibre entre des claviers chevaleresques et une guitare preste, qui lâche des riffs gigantesques, soutenus par une section basse/batterie solide et inventive. Du sur mesure cousu par des orfèvres du genre, et l’un des albums de pur Heavy Metal de l’année 2020.
Titres de l’album :
01. Fallen
02. The Serpent
03. Rise
04. Under The Spell
05. Twilight
06. Faces Of Innocence
07. Hit The Wall
08. Who’s In The Mirror
09. Brought To The Edge
10. Return Of The Storm
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04