Encore un groupe qui ne fait pas les choses à moitié et qui flambe plus d’une heure de jeu sur son premier album. Je suis admiratif de cette audace, néanmoins, le risque est toujours grand pour l’auditeur de se retrouver face à un trop plein roboratif l’empêchant au final d’apprécier un combo à son plein potentiel. Je comprends tout à fait l’envie de tirer toutes les cartouches pour un carton groupé, mais treize morceaux et soixante-trois minutes de musique, lorsqu’on ne s’appelle pas DEF LEPPARD, est un pari sacrément risqué et presque condamné à l’échec avant même d’avoir été validé/invalidé. Spécialement lorsque vous évoluez dans un créneau Hard/Glam qui d’ordinaire se contente des quarante minutes syndicales et d’une poignée de hits soulignés de quelques fillers habiles. Mais saluons donc le culot des anglais de ROXVILLE, qui de leur patronyme rendent hommage à leur ville natale, terre du Rock, spécialement dans les sixties. Pas vraiment les rois du Sleaze, les anglais occupent donc le terrain depuis quelques années, et juste après le choc de MÄDHOUSE, apprêtez-vous à vous prendre une bonne calotte à l’anglaise, faite d’une paume de riffs solides et d’un dos de main aux os très saillants.
ROXVILLE en gros, a connu plusieurs existences et plusieurs incarnations. Fondé par deux compositeurs habitués de la scène londonienne, Rocco Valentino et Chaz Jones, guitaristes de leur état en 2011, le groupe a d’abord cherché ses marques et ses complices, avant de se stabiliser en 2017 via l’adjonction d’autres requins de scène redoutables. C’est ainsi qu’il y a quatre ans, ROXVILLE est devenu ce qu’il est dès l’arrivée de Jamie Sloane au chant, de Geos Letona à la basse et de Jerry Sadowski à la batterie.
En résulte donc un premier album qui est le fruit de nombreuses années de pratique et de réflexion. En l’état, Fallen from Grace n’a rien de bien surprenant, puisqu’il évolue dans un créneau de Hard-Rock à l’américaine, rehaussé d’un peu de fun Glam européen. On pense à un équilibre bien trouvé entre les fardés écossais de TIGERTAILZ et les plus légers SLAUGHTER, avec une pointe de mélodie scandinave pour attirer les jolies groupies romantiques. Le mélange est donc savamment dosé, et les morceaux aussi efficaces qu’un gros bisou prometteur d’une nuit torride. Avec un son très professionnel, gonflé juste ce qu’il faut, le quintet joue donc sur du cuir flambant neuf, mais la patte talentueuse de Rocco Valentino et Chaz Jones se ressent au détour de chaque riff et refrain. J’en prends pour exemple « Let You Go », qui aurait fait éclater des clubs comme le Roxy ou le Go-go dans les années 80, alors que les trottoirs étaient jonchés de créatures de la nuit.
Rois du gimmick qui reste dans la tête, les anglais ont bien retenu les leçons des charts ricains de la période bénie 86/89. Pas d’esbroufe déplacée, une distorsion juste assez sale pour les fans de Sleaze, mais une connaissance approfondie du lexique Rock californien. Et si parfois, les titres rebondissent sur la même idée ou le même plan, l’énergie déployée et le timbre de voix accrocheur de Jamie Sloane font que les redites passent très bien, d’autant qu’elles sont toujours modulées d’une harmonie ou d’un break bienvenu. « Gone », pour exemple, aurait pu se partager entre DEF LEPPARD et le POISON de Flesh & Blood, tandis que « Whipped », nous rappelle la magie des FASTER PUSSYCAT, et cette façon inimitable de ramener l’urgence des DOLLS au centre des débats. De la simplicité donc, mais pas de facilité, puisque tous les morceaux sont des hits calibrés, avec plans de basse qui roulent et chœurs qui n’amassent pas mousse.
Adepte d’une franchise de ton, le quintet n’hésite toutefois pas à développer parfois son propos et à se laisser aller à quelques humeurs plus nuancées. C’est ainsi que le long « Solitaire » se frotte à un Hard mélodique tirant sur l’AOR, permettant à Jamie de faire preuve de plus de retenue dans ses lignes de chant, alors que les sempiternels « oh-oh » alimentent l’arrière-plan. On se souvient alors des moelleux BONFIRE et leur art pour accommoder la sauce américaine à l’Europe, surtout lorsque « Electric », aussi évolutif que sentimental poursuit sur cette lancée, offrant à l’album des pauses subtiles bienvenues.
Mais ces cassures qui rythment un longue-durée très long n’empêchent pas les anglais de confirmer leur allégeance à un Hard-Rock velu et très rythmé. Les inserts plus brefs et nerveux nous entraînent dans le sillage des souvenirs des GUNS (« Blues Fever »), ou sur la trace d’un CULT survitaminé à la bonafide KIX (« Bad Blood »). Et l’un dans l’autre, après avoir égrené toutes les pistes de Fallen from Grace et digéré une heure de jeu complète, on se rend compte que les deux compositeurs du groupe en ont dans les jambes et dans la tête. Alors qu’on s’attendait à un crash en plein vol pour cause de manque de carburant, ROXVILLE nous amène à bon port, traversant l’Atlantique pour nous offrir un aller simple Londres/Los Angeles. Le soleil est bien présent, les jolies blondes délicatement halées aussi, et le voyage a été des plus agréables, dépaysant, et la décade de préparation choisie par Rocco Valentino et Chaz Jones leur a permis de développer un répertoire impeccable. Si parfois, mes conseils ne valent pas preuve d’achat, sautez sur l’occasion cette fois-ci, histoire de humer une fois encore l’air de la Californie de votre adolescence. Celle que vous avez vécue par procuration, mais qui procure aujourd’hui les mêmes plaisirs des sens.
Titres de l’album:
01. Crash n' burn
02. Come Alive
03. Let You Go
04. Gone
05. Whipped
06. Desert Storm
07. Turn It On
08. Beyond Repair
09. Solitaire
10. Bad Blood
11. Blues Fever
12. Electric
13. Had It Coming
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