Je vous disais récemment que l’Indonésie était the next country to be en matière de Hardcore, Powerviolence et extrême de tout poil. Les multiples chroniques consacrées à la production locale abondaient en mon sens, et je me dois aujourd’hui d’en rajouter une à ma collection personnelle, en traitant du cas des RAVAGE.
Les RAVAGE sont quatre (Wulan – chant, Agus – guitare, Permana – basse et Nirwana – batterie), viennent de Batu, ont déjà une démo à leur actif parue en avril 2016, et semblent fascinés par une forme très sombre de Hardcore violent, à la limite du Powerviolence mais sans y mettre les deux pieds dedans.
Ne disposant que d’un Bandcamp, les quatre punks ne distillent que peu d’informations sur leur genèse et leur carrière naissante, et laissent donc la musique parler d’elle-même.
Alors parlons-en justement.
Vous connaissez mes travers, et savez pertinemment que les groupes Core à chanteuses me font salement craquer. RAVAGE ne fait pas exception à la règle avec sa hurleuse en chef Wulan, qui donne salement du gosier pour porter à bout de cordes vocales écorchées l’instrumental violent couché sur bande par ses partners in crime.
Ceux-ci, loin de se contenter d’un bordel lapidaire et éculé avant d’avoir été joué, multiplient les influences, fricotent avec le Darkcore, tâtent du Grind et du Power, mais restent toujours fidèles à une éthique Hardcore crue et ténébreuse.
En privilégiant évidemment des morceaux courts mais percutants, les RAVAGE jouent la montre et la tendance, mais en blindant ces mêmes compos de plans se succédant à une vitesse folle, ils défient la tradition et se portent même en chefs de file de la nouvelle école Core asiatique qui ne vole plus en rase-mottes, mais survole un passé musical pour tracer la piste de son avenir.
Et une fois de plus, ça fonctionne. Les guitares sans pitié savent rester attachées à une source Rock’n’Core assez prononcée, mais lardent les titres de riffs tronçonnés à la moindre occasion donnée. La rythmique est polyvalente, et aussi à l’aise en mid qu’en up, tandis que Wulan module ses invectives pour ne pas rester cantonnée dans un registre hurlé.
Six morceaux, homogènes mais pluriels, pour une poignée d’hymnes qui restent dans la tête après écoute. Je dois avouer avoir ma petite préférence pour le final « Falling Apart » qui fait la jonction entre le Hardcore historique et la violence contemporaine, et qui aménage un sacré passage en mid terriblement accrocheur, tout en admettant aussi une inclinaison pour le très crusty « I Want To Forget » et ses allusions Powerviolence/Fastcore truffées de saccades très bien amenées.
Ne le nions pas, outre une osmose générale assez remarquable, les riffs proposés par Agus sont mémorisables et inspirés, et le travail rythmique conjoint de Permana et Nirwana est convaincant, dans un registre chaotique à l’assise pourtant solide. Breaks tout sauf téléphonés, parties distinctes se fondant dans une globalité qui se veut parfois assez originale (« Suggest », presque Grind dans l’esprit et pourtant résolument Crust, avec de diaboliques roulements qui prennent les devants), pour un EP bien chargé qui prouve donc s’il en était besoin que l’Indonésie est le nouvel eldorado du Hardcore.
Cet EP est disponible en tape via les services de l’excellent label local Tarung Records, qui distribue pas mal de choses et qui se bouge pour les faire avancer.
Retrouvez lez donc sur leur page Facebook si vous êtes intéressés.
Souhaitons avoir rapidement des nouvelles des RAVAGE qui risquent d’en faire pas mal dans nos contrées si leur bonne parole est suffisamment propagée.
Mais j’ai fait ma part du boulot, maintenant, à vous de jouer et…d’écouter !
Titres de l'album:
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