La première fois que j’ai mis les pieds dans l’antre du Thrash suédois, c’était en découvrant The First Defiance d’AGONY en 1988. Il faut dire que si à l’époque, le pays était prolixe en joueurs de tennis au lift meurtrier, les musiciens s’adonnant à la joie de la violence instrumentale étaient plutôt rares. Depuis, la Suède s’est bien rattrapée, devenant même l’une des références 2K du genre, et les albums se bousculent sur les platines virtuelles. Dernière découverte en date, le troisième EP des DETONATOR, sept ans après In Solitude - Reborn, et cinq depuis The Burning Inferno. Far From Fallen est donc une belle surprise pour les fans du groupe, qui commençaient à trouver le temps long et s’interroger sur l’éventuelle survie de leurs héros. Mais les faits sont là, et loin d’être tombés au combat, les membres de DETONATOR affichent une belle santé, mais continuent de repousser l’instant fatidique du premier long, qui couronnerait pourtant une longue carrière. Car malgré une discographie assez éparse et uniquement constituée de démos et de formats courts, le groupe existe bel et bien depuis bientôt vingt ans, ce que nous précisent ses deux membres fondateurs Anders Elfving (guitare) et Viktor Sheffield (chant). Rejoints en 2013 par le guitariste soliste Joakim Lindström, et en 2015 par le bassiste Henrik Ryftenius, DETONATOR a toujours été considéré comme un hobby par ses membres, ce qui expliquerait cette production erratique et ce vide de sorties entre 2001 et la première démo de 2010.
Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, ce sont ces cinq nouveaux morceaux présentés sous une pochette abstraite, et qui renvoient à l’école de violence modérée des années 80. D’ailleurs, il est assez inexact de ne placer les suédois que sous une égide Thrash, puisque leur musique tient tout autant du Heavy malgré des saccades très prononcées. Difficile aussi de situer leurs influences, même si on sent en filigrane un peu de MAIDEN, un peu de HELLOWEEN, du AGONY justement, mais aussi du METAL CHURCH ou du TESTAMENT, et même un brin de SANCTUARY/NEVERMORE pour la touche de fantaisie.
Un peu plus de vingt-trois minutes de musique, pour cinq chapitres conséquents, qui louvoient entre les approches juxtaposant des refrains hautement mélodiques et chantants et des refrains plus puissants. Les arguments, de bonne foi, sont exposés dès « Conquer », l’un des morceaux les plus costauds du lot, qui de son entame prouve que les originaires de Stockholm n’ont pas peur de taquiner les riffs les plus velus. Rythmique classique, petits gimmicks en saccades inventives, chant versatile, parfois posé et harmonieux mais souvent hargneux, guitares en roue libre, l’énergie et là, et comble facilement le manque d’originalité. Quoi que le groupe ne se prive pas de placer des breaks atmosphériques bien sentis et terriblement nineties, avant de nous exploser au visage d’un refrain dynamité. C’est agréable en oreilles, formel, traditionnel juste ce qu’il faut, d’une vitesse raisonnable, et tout est carré, le groupe refusant de se vautrer dans la fange de l’ultraviolence. On peut regretter parfois ce manque de témérité, mais heureusement, certains titres passent la rampe et accélèrent légèrement le tempo, à l’image du final « Next to the Precipice », qui tente de justifier le vertige de son titre de BPM plus soutenus. Le mariage des voix fonctionne à merveille, les ambiances éthérées aussi, et le mixage des approches est assez malin, même si on sent encore un manque de culot évident.
Mais en partant du principe que DETONATOR est toujours considéré comme un à-côté agréable par ses deux têtes pensantes, il ne reste plus qu’à concevoir Far From Fallen pour ce qu’il est, à savoir une façon de se faire plaisir en faisant plaisir aux fans les plus raisonnable d’un Thrash sautillant et musical. Entre lourdeur oppressante (« Inside »), et légèreté de l’agressivité (« Parabolica »), ce troisième EP des suédois est une pause salvatrice dans la densité de production mondiale actuelle, et se déguste entre deux grosses sorties, pour se reposer un peu les tympans. Pas de quoi se réveiller la nuit, mais de quoi raviver quelques souvenirs agréables de jeunesse. Espérons que les amis du nord se lâchent un jour et nous offrent un premier LP, mais d’ici là, le format court leur sied encore à merveille.
Titres de l’album:
01. Conquer
02. Slaves to the Sun
03. Parabolica
04. Inside
05. Next to the Precipice
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