Il y en a eu, il y en a toujours. Depuis les girls groups de la Motown, qui restaient encore de jolies poupées manipulées par leur label, les femmes se sont emparées du Rock pour en faire un vecteur d’expression autre qu’un machisme fatiguant de supposés héros sans hic. Je ne les listerai pas toutes ici, mais quelques noms sont d’importance. Les RUNAWAYS, GIRLSCHOOL, Joan JETT, Suzi QUATRO, les L7, BIKINI KILL, mais aussi PHANTOM BLUE, MEAN STREAK, et plus récemment les MAID OF ACE, PLUSH, NERVOSA, nos WITCHES, etc, etc…Des filles ? Non, des rockeuses, et un point de vue différent sur la société. Dans cette longue lignée s’inscrivent les VULVARINE, sorte de petites sœurs des DONNAS et de THUNDERMOTHER, adeptes d’un binaire efficace en diable, rehaussé de mélodies bien troussées.
Cool.
Leur premier album avait déjà fait mouche, mais la suite se faisait attendre. Unleashed annonçait la couleur dès sa pochette, et ses sillons étaient gorgés de riffs implacables et de lignes de chant impeccables. En 2025, le groupe n’a pas changé, et les quatre musiciennes en ont encore sous les bottes, largement de quoi tourner avec un répertoire aussi solide qu’un gros caillou de Stonehenge. Suzy Q au chant, Sandy Dee à la guitare, Robin Redbreast à la basse et Bea Heartbeat à la batterie donnent de leur personne pour accoucher d’un album simple, sobre, mais terriblement accrocheur. Fast Lane a été produit entre Vienne et Wiener Neustadt, en collaboration avec trois producteurs : Thomas Zwanzger (Stressstudio), Dietmar Baumgartner (Sonar Music Productions) et Engel Mayr (Studio Mäusepalast). Le son est donc là, profond sur les basses, aiguisé sur les médiums, et les licks lâchés par Sandy Dee paient autant leur tribut à Keith Richards qu’aux RAMONES. L’entre-deux le plus idéal donc, pour une déclaration d’intention qui tient de la philosophie de vie : vivre vite, mais longtemps. On n’est plus aux grandes heures du Punk nihiliste, ni du « hope I’d die before I get old » de Roger Daltrey.
Fast Lane incarne le tourbillon de créativité et d’énergie qui nous unit en tant que groupe. L’album résulte d’un processus intense mais exaltant, durant lequel nous avons repoussé nos limites, travaillé avec des personnes incroyables et mis tout notre cœur. Signer avec Napalm Records est une étape majeure, et nous sommes prêtes à aborder cette nouvelle aventure pied au plancher !
Voici qui est fort bien dit, et qui est souligné très justement par une bordée de morceaux captivants, excitants, révoltés, mais assouplis d’une volonté de séduire un plus grand nombre de fans. Tout en se jetant dans la bataille, les quatre musiciennes aménagent quelques espaces plus calmes, pour éviter l’écueil du vite joué/vite emballé. Ainsi, « Alright Tonight » a tout du tube majeur pour classement mineur, de sa basse roulante et de sa guitare par intermittence. Il permet aussi à Suzy Q de moduler son chant, pour dévoiler des capacités certaines en matière de nuances, lorsque les accents attendent le refrain pour se manifester. Néanmoins, le single « Fool » fonctionne lui aussi très bien en tant qu’échantillon gratuit pour attirer le chaland. Moins de deux minutes et trente secondes, pour un hymne à la limite du Rock, de la Pop et du Punk, et une sincérité qui fait plaisir, les mains de Cherie Currie et Brett Anderson serrées dans un élan de féminisme indispensable à toute réalisation de son époque.
En quarante minutes, VULVARINE fait l’état des lieux entre dégustation de chocolatines et fierté de vulve. Sans glisser sur la pente Riot grrrl, le quatuor reste accroché à son Rock branché, poli mais ferme, et nous sert encore chauds des thèmes d’enfer, à l’image de l’intro ternaire de « Polly the Trucker ». Groove, boogie, sueur et envie, les qualités sont nombreuses, et à l’égal de cette humilité qui pousse à renforcer un refrain pour le rendre irrésistible. « The Drugs, the Love and the Pain » annonce les couleurs sans ambages, et place immédiatement les filles sous l’égide d’un Hard-Rock généreux et sincère.
En alternance de morceaux conséquents et de saillies fugaces, Fast Lane n’est rien de moins qu’un go-fast Rock sur la file de gauche, les cheveux agités dans tous les sens, et la sueur de croiser la maréchaussée au détour d’une aire d’autoroute surveillée. « Dark Red » agit comme régulateur de vitesse, pour ne pas se faire remarquer, alors que « Equal, Not the Same » adopte l’attitude inverse : la route dégagée, on accélère à fond les ballons pour profiter d’un manque de contrôle routier.
Mais la seule drogue que ces filles trimballent, c’est l’adrénaline. Une dose de cheval qui réanimerait un macchabé, et qui l’enverrait en enfer (« Demons »).
Un enfer avec tisons et charbons ardents, qui font sautiller pour ne pas se griller les arpions. « Cheri Cheri Lady » en donne le beat avec application, mais toujours avec ce sourire Pop qui permet de ne pas trahir le Rock sans accuser le coup. Une double grosse caisse soudaine et étonnante, et quelques arrangements de guitare malins, donnant envie de bouger en mode cretin hop.
One, two, three, four ?
Non, plus que ça quand même. Pas encore le postulat définitif, mais une déclaration réfléchie, et spontanée à la fois. VULVARINE évite les questions existentielles, musicalement parlant, pour se concentrer sur un cocktail relevé. Et ce deuxième jet est de ceux qu’on réécoute juste pour l’ambiance, et pour se réchauffer, un matin d’hiver. La voie rapide. La seule fréquentable quand on joue cartes sur table.
Titres de l’album:
01. The Drugs, the Love and the Pain
02. Ancient Soul
03. Heads Held High
04. Demons
05. Alright Tonight
06. Equal, Not the Same
07. Fool
08. Polly the Trucker
09. Dark Red
10. Cheri Cheri Lady (feat. Filippa Nässil)
11. She’ll Come Around
Bandcamp officiel
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11