Quintet leader de la scène revival suédoise des années 2010, AIR RAID (sans la sirène) revient nous raconter des histoires de bataille que Bruce Dickinson aurait pu chanter, et pas seulement à cause de son surnom. Quatre albums certes, mais avec un sacré trou dans l’emploi du temps, puisque la dernière livraison de la formation remontait à 2017 et la parution de l’extraordinaire Across the Line, encensé par la critique et très apprécié des fans. Le challenge était donc difficile à relever, spécialement après six ans d’absence, et si l’on est un peu déçu après la découverte de ce Fatal Encounter, on réalise quand même qu’il représente le haut du panier de la portée old-school.
AIR RAID n’est pas connu pour être un modèle de stabilité, puisque depuis 2009, seul le guitariste fondateur Andreas Johansson est encore fidèle au poste. On retrouve à ses côtés Fredrik Werner (chant) et Magnus Mild (guitare), tous deux en poste en 2017, ainsi qu’une nouvelle section rythmique, composée du bassiste Jan Ekberg et du batteur William Seidl. Deux nouveaux arrivants pour un timing quasiment égal à celui de son prédécesseur, Fatal Encounter reste donc dans la norme, mais se permet deux reprises, ce qui est rarement bon signe sur un même album.
Mais, car il y en a un, le résultat reste brillant et d’un même niveau de qualité que les trois chapitres déjà feuilletés. AIR RAID n’a perdu en rien sa capacité à pondre de petits hymnes Heavy plein de fougue, à tel point qu’on a toujours eu du mal à les situer sur la frontière le séparant du Power Metal. Car lorsque le tempo accélère, et même si les mélodies prédominent, le groupe adopte des postures popularisées par le PRETTY MAIDS de la fin des années 80, ou le BLIND GUARDIAN le moins chargé en épices. La comparaison est certes flatteuse, et AIR RAID la mérite amplement, tant son répertoire se veut immaculé et enragé.
Et si la pochette de ce dernier né est une copie plus ou moins une habile de celle du Hungry For A Game des danois de SKAGARACK (Suède, Danemark, soyons bons voisins), et si le style musical est d’un traditionalisme assez évident, et si les refrains tapent dans le mille d’un art de vivre à la suédoise, on reste quand même admiratif de ce savoir-faire artisanal, qui certes copie, mais le fait avec panache. Et lorsqu’en plus, on ose lâcher un instrumental baroque aussi pur et brave « Sinfonia », c’est qu’on est forcément de bonne éducation.
So, are you ready for the show?
Evidemment, et plutôt deux fois qu’une. D’autant que le show démarre sur les chapeaux de roue, avec un tonitruant mais fluide « Thunderblood », avant d’enchaîner avec le survolté et speedé « Lionheart ». Le ton est donc immédiatement donné, et l’énergie toujours aussi électrique. Sans dénoter dans la discographie des suédois, AIR RAID continue le travail entrepris sur les harmonies, et conserve cet art du chorus qui tue, et qu’on reprend comme un seul homme. Ou femme. Ou les deux.
Car Fatal Encounter s’adresse à tout le monde. Les nostalgiques, les accros, les moldus du riff, les gloutons mélodiques, les guitaristes glisseurs de manche, les admirateurs de WHITESNAKE, IRON MAIDEN, PRETTY MAIDS, et même RAINBOW pourquoi pas, parallèle qui vient à l’esprit en découvrant la fougue et le lyrisme de « Edge of a Dream », l’un des morceaux les plus épiques du lot.
Et comme en sus, l’album est remarquablement produit, la magie opère à plein régime, et on frise le chef d’œuvre dans le genre. Car même en mode décalque des eighties, AIR RAID affirme sa personnalité en composant des chansons vraiment universelles, qui parleront à tous les clans de la grande famille du Metal. S’il est évident que les plus extrêmes n’y retrouveront pas leur pentagramme, les autres se satisferont très bien de cette foi affichée en un Heavy Metal noble et racé, parfois proche d’un DIO très inspiré (« Let the Kingdom Burn », on peut presque sentir l’haleine flambée du dragon mal embouché), ou d’un EUROPE des débuts, en version vitaminée et délicatement frisée (« One by One »).
Je parlais des deux reprises en soulignant la facilité du principe, mais les cinq suédois nous ont réservé un choix de roi en allant fouiller dans les archives du temps qui passe. Si le nom de MAKE-UP parlera aux fans du Hard-Rock nippon des eighties (cinq albums impeccables, à découvrir absolument), celui de TRAZY ne s’adressera qu’aux collectionneurs acharnés ou aux scandinologistes indécrottables, puisque le groupe n’a gravé pour la postérité qu’un unique titre présent sur la compilation Rock Of Sweden Volume 1. AIR RAID aurait donc presque pu les faire passer pour des originaux, ce qui nous permet de redécouvrir deux chansons très valables, et assez fidèles à leur version d’origine.
Voilà donc un bilan plus que satisfaisant, rompant avec un silence de six ans, pour mieux revenir dans une forme éblouissante. Fatal Encounter n’est donc pas de ces rencontres malheureuses qui entraînent des conséquences fâcheuses, mais bien des retrouvailles festives, joyeuses, avec l’un des groupes les plus attachants de sa génération.
Titres de l'album :
01. Thunderblood
02. Lionheart
03. In Solitude
04. See the Light (TRAZY cover)
05. Sinfonia
06. Edge of a Dream
07. Let the Kingdom Burn
08. One by One
09. Pegasus Fantasy (MAKE-UP cover)
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