Le label Frontiers, c’est plus qu’un label de qualité, c’est une AOC. Mieux, une foi sans faille dans ce que le Hard Rock peut proposer de moins en prise avec la mode, non par désuétude, mais par amour, celui d’une musique simple, essentielle, qui touche au cœur et nous réjouit pendant des heures.
Ainsi, lorsque le légendaire label Italien a signé le « supergroupe » PRIDE OF LIONS pour un premier album éponyme en 2003, je suis pratiquement certain que comme à chaque fois, ils avaient misé sur le long terme, et pas parié sur un simple coup de pub…
La preuve ? Quatorze ans plus tard, le groupe et la maison de disques avancent toujours main dans la main, et les POL en sont aujourd’hui à leur cinquième LP studio, confirmant un tonitruant début de carrière par un nouvel effort qui va encore satisfaire les plus exigeants amateurs d’un Hard-Rock de grande classe tirant une fois de plus sur l’AOR d’orfèvres.
PRIDE OF LIONS en 2017, ce sont toujours les pivots Jim Peterik (chant, guitare, ex SURVIVOR, WORLD STAGE, LIFEFORCE) et Toby Hitchcock (chant), accompagnés de la crème des musiciens du créneau, avec un line-up réunissant les forces d’Ed Breckenfeld (batterie), Klem Hayes (basse), Mike Aquino (guitare) et Christian Cullen (claviers). Mais c’est surtout un retour en fanfare, cinq ans après la sortie de leur petit « plus si dernier » dernier disque Immortal, paru en 2012 et qui hante encore les mémoires.
On sait les membres du groupe très occupés et impliqués dans des projets annexes/principaux, et nous ne leur en voudrons donc pas de nous avoir fait languir soixante mois et des poussières pour pouvoir suivre leurs aventures de nouveau, puisque celles-ci s’avèrent toujours aussi passionnantes, mélodiques, mordantes et atypiques, et il est pratiquement avéré que ce Fearless rejoindra ses aînés sur les étagères de l’histoire…La petite ou la grande d’ailleurs, peu importe, les légendes se construisent parfois patiemment, en imbriquant de petits éléments, sans grands coups d’éclats, bien que cette cinquième livraison en soit assurément un…
Les forces en présence sont les mêmes, l’approche n’a pas changé, et nous retrouvons donc ce Hard Rock flamboyant qui paie son tribut au Rock FM des années 80, dont il retrouve d’ailleurs le son, étoffé de la puissance actuelle qui fait ronfler les basses, étinceler les claviers, et qui polit la voix pour la rendre plus douce qu’une toile de velours. Notons. Outre les talents de compositeurs du duo de base, Toby n’a jamais aussi bien chanté, modulant ses inflexions pour rendre tel ou tel titre plus hargneux qu’une lionne en chasse, et d’autres plus caressants qu’une brise de printemps sur le visage. Il partage d’ailleurs les vocal duties avec Jim bien sûr, et si l’histoire affirme que leurs parties ont été enregistrées en moins de deux jours, le résultat n’en est encore que plus impressionnant. Mais si les détracteurs ne poseront pas leurs armes à l’écoute de cet album qui n’a peur de rien, il est certain que les fans vont encore plus fondre sous le soleil de ces douze titres qui ne relâchent jamais la pression. Car en l’état, et en substance, Fearless pourrait bien incarner un pic de qualité dans la carrière de ce groupe qui n’a pourtant jamais déçu. Mais cette fois-ci, il semblerait que les années passées loin de leur projet les en aient encore plus rapprochés, puisque les hits s’accumulent avec une facilité déconcertante…
Comment est-ce possible ? Il semblerait que Jim lui-même ait une réponse à apporter…
« Nous avons toujours essayé de nous dépasser. Cette fois-ci, je me suis replongé dans notre discographie, pour en retirer tous les points les plus forts de nos précédents albums, tout ce qui fonctionnait, et tout ce qui pouvait en être amélioré. Et finalement, Fearless reprend la structure de notre premier album, tout en explorant de nouvelles possibilités, avec même ce petit violon à la KANSAS joué par Andrew Ohlrich sur le single « All I See Is You » »
Dès lors, le mot d’ordre de Fearless est assez simple et clair. Enregistrer le meilleur album de PRIDE OF LIONS possible en se replongeant dans son propre passé, tout en naviguant une fois de plus sur les eaux du Rock à tendance Fm des années 80, pour un hommage en grandes pompes, qui commence d’ailleurs par ce morceau imparable dont Jim parlait à l’instant, ressuscitant les moments les plus flamboyants des KING KOBRA, SURVIVOR, REO SPEEDWAGON et autres BRIGHTON ROCK ou JOURNEY. Mélodie sublime, duo vocal chatoyant, guitare hurlant en arrière-plan, arrangements riches pour trois minutes et quelques de magie mélodique dont peu de musiciens peuvent approcher la perfection.
On trouve aussi des traces du FOREIGNER le moins perfectible sur « The Tell », qu’on croirait échappé des ondes d’une station US de la même époque, ou d’un épisode de Miami Vice, avec toujours en exergue ces petites interventions de guitare en solo qui soutiennent un chant velouté mais puissant. En deux interventions, Jim et Toby nous prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur savoir-faire, et qu’ils assument toujours autant leur amour pour une musique certes calibrée, mais élaborée avec soin…
Certes, tout ça caresse toujours dans le sens du poil. Mais parfois, la machine s’emballe et nos héros s’énervent, piétinant la frontière séparant l’AOR du Heavy Metal saignant, et lâchent quelques up-tempi diaboliques, qui font fumer les manches et brûler les baguettes, à l’instar de ce terrassant « Fearless » ne ménageant aucun effort pour convaincre du potentiel agressif d’un combo multicartes.
Morceaux longs, presque tous entre les quatre et cinq minutes fatidiques, abondance d’hymnes de stade, mais aussi quelques moments de romantisme flamboyant inévitables, avec les ballades « Everlasting Love » et « Unmasking The Mystery », qui clôt d’ailleurs le disque sur une note de lyrisme lacrymal qui pourtant évite tous les poncifs d’usage.
Notons pour la fine bouche quelques incursions un peu ambivalentes, comme ce « Silent Music », qui rappelle autant MAGNUM que FOREIGNER ou Richard MARX , « Rising Up », qui ose catapulter des harmonies somptueuses sur un up tempo rageur, sans se départir de ses claviers oniriques, ou ce très emphatique et surprenant « The Silence Says It All », qui débute comme une blue song émouvante avant de dégénérer en fiesta Hard-Rock/AOR multipliant les chœurs séduisants et les riffs saignants.
Finalement, comment critiquer un album qui justement ne souffre d’aucune critique possible ? En soulignant justement son côté prévisible et formaté ? En affirmant qu’il reste coincé entre des balises fermement plantées dans une terre Heavy FM que l’on a déjà foulée du pied des centaines de fois depuis trente ou quarante années ? Alors finalement, on ne le critique pas. On l’apprécie, et c’est tout, comme tel, comme un des meilleurs disques de son style, comme une étape de plus sur le parcours royal de ces lions décidément très fiers…
Tiens, même Toby s’en trouve surpris. Il affirme :
« Lorsque je me suis retrouvé avec Jim à Chicago pour enregistrer l’album, tout s’est enflammé »
Et notre cœur et nos oreilles aussi par la même occasion. Comment voulez-vous qu’avec une bordée de chansons pareilles, ces musiciens éprouvent la peur ? Avec ça, ils ont de quoi voir venir le public du monde entier vers eux les crocs acérés, et les tailler en pièce comme un steak saignant sur n’importe quelle scène, de Paris à Milan.
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09