Et si nous nous levions tous pour danser sur une chanson qui était un tube avant que votre mère ne soit née ? Après tout, la tradition du bal est profondément ancrée dans la culture française, ces petits bals du dimanche où le vin blanc coulait à flot et où les amourettes naissaient sous un clair de lune à Maubeuge…La tradition du music-hall est elle aussi profondément enracinée dans l’histoire de notre pays, et les numéros les plus séduisants ont toujours été le fruit défendu d’artistes capables de fusionner comique troupier et prétentions de diva comme en témoignent certains parcours de stars de l’époque. Et si les feuilles mortes se ramassent à la pelle en automne, les meilleures blagues attendent le mois d’octobre pour voir le jour et transformer le notre en nuit sans fin, avec danseurs en patins à roulettes, personnages de manga devenus entités bien réelles, et parcours du combattant dans les rues d’une ville de jeu vidéo.
La série du moment, Squid Game propose ainsi une transposition des jeux de notre enfance dans un univers dystopien où les laissés pour compte et les endettés mettent leur vie entre les mains des sales bourgeois en manque de distractions mortelles. C’est assurément le phénomène de cette rentrée, qui finalement, sera haute en couleurs et plutôt…imprévisible. Et si la série sud-coréenne méritait une B.O d’exception au vu de ses qualités narratives et graphiques, elle chercherait du côté de la France pour trouver délire à la hauteur de ses ambitions.
L’imprévisible est en effet notre pain quotidien en musique. On ne compte plus les dadaïstes refusant les barrières de genre, et préparant le ragoût comme personne en mélangeant des ingrédients à priori peu compatibles. Des pommes de terre, des chamallows, de la gélatine industrielle, quelques morceaux de viande de premier choix, du poivre, du sucre glace, et un secret qu’on ne divulgue à personne. Les cuistots musicaux de notre beau pays ne partagent pas le mystère de leur génie, mais assument un héritage né de la folie des DEVO, des RESIDENTS, de CAPTAIN BEFFHEART, ZAPPA, et autres transgenres (artistiques) qui passent les limites de la tolérance avec un détachement non feint.
IGORRR, CARNIVAL IN COAL, RUFUS BELLEFLEUR, PSYKUP, et évidemment, nos amis du jour de 6:33, l’heure à laquelle on se lève à Paris pour choper la ligne 154. Ces artistes, profondément traumatisés par des influences variées, et surtout par le travail de stakhanoviste de Mike Patton, mais aussi par la French Touch (de façon plus discrète), ne crachent pas sur une soirée animée par David Guetta et DJ Moule, se lancent en plein milieu de la piste, et finissent par comprendre que la fusion des deux écoles est la solution à la morosité ambiante. Et six ans après la surprise Deadly Scene, le collectif revient avec une envie folle de transformer les longs mois de confinement et de doutes en party all night long, avec Synth-Pop à la clé, et bande-son 8-bits gonflée en 16 millimètres.
Rorschach continue donc de s’agiter en avant-scène comme si la Commedia Dell Arte avait les yeux et les oreilles rivés sur lui. Sa bande, au travers des années a quelque peu changé, avec divers glissements de rôles et de râles progressif de plaisir, mais le résultat est toujours le même : une hallucination auditive totale qui vous faire voir les sons et entendre les couleurs, à l’image de cette pochette absolument sublime et du Proto-Disco incomparable de « Hot Damn Chicas ».
Avec un transfuge de MALEMORT à la batterie, un rôle plus important confié à la belle Bénédicte Pellerin, une basse qui troque ses graves au plus offrant, et un collectif renouvelé dans le délire, 6:33 reste la proverbiale alarme qui vous réveille bien trop tôt et trop fort, mais pour de bonnes raisons. En étant franc, on ne trouve rien dans cet album qui impose la surprise absolue dans nos petits cœurs. Le groupe a déjà prouvé par le passé qu’il était capable de tout dans le grand n’importe quoi, et Feary Tales For Strange Lullabies – The Dome ne fait aucunement exception à la règle dans la progression logique. Il se contente de synthétiser les meilleures idées du groupe pour mettre en place un nouveau décor, entre l’Alcazar et Nintendo, sans oublier le plus important au moment de présenter son dernier tour de magie : le Prestige.
Avec plusieurs morceaux en cadeau, les frenchies avaient préparé le terrain pour ne pas trop nous déstabiliser par la somme d’informations de ce nouvel album. On connaissait donc déjà la folie de « Wacky Worms », groove magique qui encule les vilains SILMARILS dans les backrooms d’un club louche, en écoutant Barry White, Bootsy Collins et SPINA BIFIDA. On chope vite la trique en découvrant la crise de priapisme de « Holy Golden Boner » qui exhibe un chibre turgescent aux yeux choqués d’un golden retriever qui passait innocemment par là. Entre java de bombe atomique, cabaret de l’étrange, et partouze entre initiés, ce nouvel album est une fois encore une tuerie de masse, de celles qui relèguent les stars d’aujourd’hui au rang de victimes de panne d’inspiration d’hier. Beaucoup auraient beau jeu de parler de Patton avant tout, mais l’importance du baroque des DIABLO SWING ORCHESTRA a aussi sa place au tableau d’honneur (alors même que leur nouvel album doit aussi voir le jour très bientôt, c’est cadeau).
Plus synthétique, plus souple, plus mélodique, et surtout, plus fou, Feary Tales For Strange Lullabies – The Dome joue avec toutes les limites, imite MINISTRY, KMFDM avec beaucoup de talent, en diluant la rigueur dans la démence d’un Devin Townsend passé à l’ouest (« Rabbit In The Hat »). Le travail hallucinant produit par la bande laisse l’air hagard, persuadé d’avoir assisté à un spectacle unique, mis en scène par de véritables amoureux de la Fusion, et non une simple bande d’iconoclastes en soif de trophée « kings of nonsense ». DEPECHE MODE sur « Release The He-Shes », SPINESHANK sur « Party Inc. », MR BUNGLE sur « Act Like An Animal », toutes les influences y passent, mais le groupe ne trahit pas pour autant son public Metal, plus ouvert qu’il n’y parait, et prêt à danser jusqu’au bout d’une nuit de débauche et de folie, durant laquelle tu danses, tu danses, tu danses, ce refrain qui te plaît.
Les 6:33 tapent, tapent, tapent, c’est leur façon d’aimer. Parce que dans leur ile on est fou comme on est musicien. Welcome to the show.
Titres de l’album:
01. Wacky Worms
02. Holy Golden Boner
03. Prime Focus
04. Party Inc.
05. Hot Damn Chicas
06. Rabbit In The Hat
07. Release The He-Shes
08. Downtown Flavour
09. Flesh Cemetery
10. Act Like An Animal
11. Hangover
Quel sacré bon disque !!! Je suis tombé dessus par hasard, je ne savais pas que le groupe existait encore. Je suis passé directement de "The Stench Of The Swelling" avec Arno Strobl à celui-ci et me suis pris une énorme claque. L'électro Synth-Wave etc rajoutée à la musique du groupe pimente la sauce de façon jouissive, l'enrobe de manière délicieuse. Par ailleurs, je trouve que 6:33 a (un peu) épuré sa musique. Les chansons sont plus abordables, moins dispersées même si elles restent complètement folles et incroyablement riches. "Holy Golden Boner" est pour moi le tube de l'année ! Et bon courage à qui que ce soit pour composer une chanson plus addictive que celle-ci ! Bref, un album excellent composé par des musiciens au top de leur inspiration ! Une histoire qui va tranquillement finir dans mon top annuel !
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