Sincèrement, qui n’aimerait pas que le Père Noël descende vraiment par la cheminée pour l’accueillir avec un bon feu fourni ? Le regarder cramer avec ses cadeaux pourris, l’entendre agoniser dans les flammes serait certainement un spectacle beaucoup plus jouissif que la messe de minuit ou les sempiternels bêtisiers dont on nous abrutit chaque année…Oui, je sais, on va encore m’accuser de ne pas avoir l’esprit festif, mais j’assume totalement, et les temps sont venus de passer à autre chose que des queues interminables dans des temples du consumérisme pour trouver le jouet à la mode à offrir à un chiard qui de toute façon, le mettra au placard au bout d’une semaine.
J’assume, Noël me gonfle, la cinquantaine me rend aigri, mais j’attends une toute autre apparition qu’un vieillard obèse sur les chaises d’un supermarché, se faisant prendre en photo avec des lardons qu’il tripote d’une façon douteuse. J’attends un jugement divin, celui qui nous renverra auprès de notre créateur, qu’il soit Dieu ou Satan, pour peu que son monde soit un peu plus enthousiasmant. Je pense sérieusement aller hiberner dans une caverne lointaine pendant un mois, en attendant de pouvoir revenir lors d’un mois de janvier propice aux désillusions et aux suicides.
Mais je ne serai pas seul durant mon exil choisi.
Je serai même en excellent compagnie.
Celle des américains d’APPARITION. Car voilà l’apparition que j’attendais, celle de truands bruitistes avides de sensations vraiment fortes et réalistes, et maniant les outils comme un dépeceur de l’Xtreme. Fondé on ne sait quand mais à Los Angeles, APPARITION ne reflète absolument pas le décor ensoleillé et hédoniste de sa région polluée. La Californie, ses plages et ses palmiers, ses souvenirs chamarrés d’une scène multicolore est aujourd’hui un temple du veau d’or comme les autres. Et c’est sans doute pour ça que le ton a changé, et que les groupies ne font plus la queue sur les trottoirs pour s’en prendre une. Aujourd’hui, la Californie chantée par notre frisotté Julien Clerc laisse émaner de ses égouts des odeurs fétides, que ce quatuor formalise merveilleusement bien au travers de sa musique.
Après un court EP offert en guise d’amuse-gorge l’année dernière (Granular Transformation), APPARITION passe à la moitié de la vitesse supérieure avec un premier longue-durée qui ne fait pas traîner les choses. A peine une demi-heure de bruit viscéral, de tripes qui se nouent et de cadavres qui sortent de leur tombe, c’est peu, mais largement assez pour penser à autre chose que la cravate à pois de tonton David.
En mélangeant les influences, les californiens nous proposent donc de fourrer la dinde avec un peu de MORBID ANGEL, une farce à la SUFFOCATION, tout en louchant du côté de la sauce Doom/Death vraiment suintant d’IMMOLATION. Et le tout, sans perdre ce groove qui fait des produits old-school des emballages plastique d’aujourd’hui. La performance est donc notable, au moins autant que la musique n’est savoureuse et avariée.
L’affaire est donc corsée, intense, le son épais mais clair, et les coups de caisse claire d’Andrew Morgan nets et secs. Et si les guitares restent souvent en terrain de marais putrides connus, l’ambiance générale, glauque et confinée est totalement adaptée à notre époque, nous renvoyant au meilleur des névroses qui agitent notre petit cerveau. L’atmosphère est irrespirable, mais étrangement, les petons s’agitent comme la tignasse lorsque les riffs se veulent plus saccadés et fluides, ce qui créé une dichotomie de mort par la vie totalement fascinante.
Enregistré et mixé par Taylor Young au studio The Pit, masterisé par Nick Townsend, et emballé dans un superbe artwork d’Abomination Hammer, Feel permet donc de ressentir la peur à nouveau, de ressentir cette claustrophobie moderne qui nous isole les uns des autres, via un Death conséquent, et vintage juste ce qu’il faut. Clairement sous perfusion nineties avec ce petit plus Doom que l’on aime tant, Feel est un petit bijou de Death old-school qui sent clairement la décomposition, et affiche ses intentions sans jamais dévier de sa direction.
On encaisse alors les coups, on se met l’âme en berne, on se souvient des affrontements permanents entre les écoles suédoise et américaine, et on accepte ce legs bien tartare, qui donne à la viande humaine un arrière-goût de poulet moisi.
Un album trouvé par des plongeurs lors de la recherche d’un cadavre dans une région isolé de Californie, ou bien dans les égouts même de la ville, après un suicide quelconque. Celui du Père Noël par exemple, qui en clairement marre de ses rennes et des caprices de petits branleurs gâtés et pourris.
Titres de l’album:
01. Unequilibrium
02. Drowning In The Stream Of Consciousness
03. Nonlocality
04. Perpetually Altered
05. Entanglement
06. Feel
Excellent death metal ! J'adore la prod !
@ Jus de cadavre : Totalement d'accord - Validé !
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30