Ils sont quatre, viennent de Karlovac, Croatie, et jouent une sorte d’Emocrust à tendance Darkcore, tout en sachant pertinemment que les étiquettes sont vaines et que seule la musique parle d’elle-même. Et la leur est en effet très sombre, mais pas dénuée de mélodies pour autant, même si sa brutalité et son agressivité sont palpables tout au long des sept pistes de ce premier EP.
Aux commandes de PATH OF CESTODA, nous retrouvons donc Adrian (chant), Bruno (guitare et chœurs) et Luka (batterie et cris lointains), qui après une première démo en 2016 nous offrent donc leur première sortie officielle en version digitale. Avec cet EP enregistré, mixé et masterisé par Domagoj Rade, et caché sous une pochette à la photo prise par Helena Lesić, le trio se distingue donc et rejoint les rangs serrés du Hardcore sombre de l’est, l’un des plus abrasifs et ténébreux qui soit.
Pour autant, et sans non plus tomber dans l’éloge gratuit, le leur à ce petit quelque chose qui les différencie de la masse, principalement à cause de l’ouverture d’esprit dont font preuve les musiciens.
Si la tonalité générique reste dans des balises Darkcore et Crust solidement plantées, certains titres font montre d’un feeling un peu plus Punk que d’ordinaire, sans toutefois tomber dans le sommaire cru et facilement bâclé.
Entre des riffs puissants mais légèrement joueurs sur les bords (« The Unyielding Mist »), et des progressions compressées et lourdes comme des ciels d’hiver soudainement striés d’une lumière pale (« Raise The Forlorn » et son break en son clair totalement imprévisible), Fermented In Jaws Of Time joue la carte de la diversité, et maintient la pression pendant le quart d’heure qui lui est imparti.
On note évidemment une utilisation fort pertinente des vocaux partagés, entre la voix très rauque et grave d’Adrian et les hurlements époumonés impromptus de Luka, mais aussi des interventions éparses de dissonances presque Indus sur les bords, souvent sur les intros, mais aussi parfois au sein même des morceaux qui voient leur monochrome accentué. Et comme les PATH OF CESTODA ne crachent pas non plus sur une polyrythmie un peu bancale (« Lurid Depths », qui s’écarte quand même un peu du tempo…), l’écoute s’en trouve bonifiée et évite la redite d’un Darkcore trop prévisible. Certes, j’en conviens, le classicisme d’ensemble est indéniable, mais en tant que carte de visite « professionnelle », Fermented In Jaws Of Time fait largement l’affaire, et ne dénote pas parmi la qualité globale de la scène de l’est, dont les groupes Russes, Polonais et Ukrainiens sont les plus fidèles représentants.
Mais la Croatie a donc sa carte à jouer, et nous en sommes conscients dès « Pit Of Woe », qui après une entame assez sourde et à peine perturbée par quelques coups de ride, lâche un thème lourd et oppressant qui nous rappelle même le NEUROSIS le plus cathartique. « Womb Of Iriy » confirme la bonne impression et s’autorise des enchevêtrements de voix assez terrifiants, dans une optique limite BM qui pourtant découle sur un up-tempo purement Punk Hardcore. La vitesse s’invite de temps à autres au banquet de violence, et « Wrown Has Fallen » de nous déverser des torrents de Crust boueux qui a du mal à s’imposer sur la durée, et qui finit par laisser place à un Core très tendu, un peu dans la même veine que la trademark NYC de l’aune des 90’s, avec ce petit plus à la AGNOSTIC FRONT qui brouille un peu plus les pistes.
D’ailleurs, difficile de classer les PATH OF CESTODA dans un créneau bien précis, tant ils aiment noyer le poisson dans les eaux saumâtres de la brutalité multiple, osant même parfois fricoter avec un gros Punk fédérateur, toutefois embrumé d’une guitare qui décidément ne parvient pas à choisir son camp.
Et finalement, Fermented In Jaws Of Time ressemble beaucoup à sa pochette, dont il copie la dualité. Cette silhouette vue de dos, qu’on imagine soit résignée soit animée d’une colère contenue, faisant face à la beauté de la nature, qui pourrait d’ailleurs symboliser la solitude extrême d’individus par forcément à l’aise dans leur époque.
Une interprétation à la disposition de chaque sensibilité, mais qui trouve écho dans l’ombre des arbres se reflétant sur la surface de l’eau. Une musique à plusieurs dimensions, avec des troubles de ricochets, des barbelés qui empêchent toute intrusion, mais aussi de grands arbres qui cachent une forêt de sensibilité. C’est du moins ce que j’ai cru y voir, mais comme toute analyse étant personnelle, je vous laisse seuls juges de ce vous croirez trouver dans ce premier EP.
Et plus simplement, il reste un excellent premier jet de Hardcore multidirectionnel, qui n’ose pas encore emprunter une direction bien précise.
A moins que cette fausse impression d’errance soit un choix en lui-même. Violence, mélodie, stridences, le programme est vaste et la promenade en noir et blanc.
Titres de l'album:
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30