Ils sont trois (Necropervert « Decapitator » – chant/guitare, Witchkiller – basse et Nuctemeron – batterie), aiment les chaînes et les clous, et jouent un Thrash bestial empesé de Black bien lourd et crade. Ils existent depuis la fin des années 90, ont déjà sorti une démo (Fuck The Church) et un LP (Hill Of Crosses), et se présentaient au départ comme un one-man-band, mené en 1997 par Decapitator. Leurs influences se situent dans la norme de classiques comme SODOM, VENOM, GEHENNAH, BULLDOZER, RAZOR, TORMENTOR, POSSESSED, KREATOR, SLAYER, INFERNO, SAVAGE DEATH, et FLAMES, ils nous en viennent de Grèce, et leur pochette est à l’image de leur musique.
Avec un tel préambule, je pourrais stopper net cette chronique en étant pratiquement certain que vous avez déjà tout compris à l’affaire. Mais je vais quand même tenter d’en dire un peu plus, même si ce laïus est largement suffisant pour appréhender le second album des allumés de CHAINSAW, Filthy Blasphemy, qui ne dit rien de plus que ce que son titre et son imagerie laissent entendre. Oui, Filthy Blasphemy est l’énième album de Thrash old-school du mois, et n’offre pas grand-chose de plus que les quatre-vingt-dix-neuf autres que vous risquerez d’écouter en octobre, et pourtant, la bonne humeur brutale qui s’en dégage pourrait vous intéresser, spécialement si les références précitées font partie de votre quotidien bruitiste.
Pas vraiment des débutants ces grecs, qui font face à la morosité ambiante de leur pays en se consacrant à leur passion pour un Thrash démoniaque et bien excité. Pas foncièrement plus violent que la moyenne, le trio se souvient surtout des riffs de DESTRUCTION, du son global de POSSESSED et VENOM, de l’attitude frondeuse des SODOM, et de la paillardise crue des BULLDOZER. Un melting-pot donc, qui lorgne du côté de l’Angleterre, des USA, de l’Allemagne et de l’Italie, et même de leur pays natal en citant les FLAMES, l’une des fiertés locales, qui s’était quand même payé le luxe de publier six LP avant de disparaître dans la cheminée.
Tout ça nous donne donc presque quarante minutes de musique sinon élaborée, du moins joliment régurgitée, et basée sur l’impétueuse personnalité de son leader, qui multiplie les motifs circulaires, les harangues vocales rauques et les textes emprunts de blasphème gentillet. Difficile de se montrer précis ou exhaustif quant à cette sortie, qui se complait dans un Metal bouillant plaçant l’efficacité avant l’originalité, mais qui fait preuve d’une belle méchanceté pour nous asséner dix coups de trique Thrash avant de céder la place. Pour en avoir un aperçu précis, il convient d’imaginer une union fugace entre le DESTRUCTION de Sentenced Of Death/Infernal Overkill et le VENOM des jeunes années (Black Metal), qui aurait donné naissance à un bébé balbutiant ses incantations BULLDOZER/POSSESSED tout en faisant le signe du diable avec ses petits doigts. Ceux des CHAINSAW sont plutôt agiles, et parcourent leur manche et leurs toms dans un ballet certes outrancier, mais restant dans des limites d’agressivité contrôlées. Inutile de vous attendre donc à un ersatz de Thrashcore défoncé, ici, la musicalité a gardé prise avec la réalité, même si la production étonnamment compacte a tendance à gonfler des morceaux déjà bien ballonnés.
Le schéma de base se répète à l’envi, avec cette rythmique en up qui toutefois sait calmer ses ardeurs, mais parfois, le Heavy parvient à se faire une petite place, notamment sur l’intro de l’ironique « Judas Double Trader », qui de fait devient l’un des morceaux les plus puissants de l’ensemble. La seconde partie de l’album donne d’ailleurs lieu à quelques variations, principalement des ambiances plus travaillées et plus souillées, durant lesquelles le trio se permet de s’écarter de son chemin bien tracé. Ainsi, lorsque le tempo ralentit sur « Hooves at Your Door », l’attention est redoublée, enfin satisfaite de traquer des victimes de façon plus sadique et organisée. Mais Filthy Blasphemy n’en est pas pour autant la retranscription musicale des « Chasses du Conte Zaroff » et court plus qu’il n’accule, même s’il se montre efficace dans sa traque. On déplorera par contre des automatismes un peu flagrants, les mêmes que l’on dénonçait à la grande époque chez tous les acteurs de la série B, ou presque, cette façon d’uniformiser des rythmiques et de regrouper des riffs par thématiques.
Même le final « Demolition Team » se montre étrangement raisonnable pour un épilogue, même si les mélodies amères et délétères qui animent ses couplets et son refrain permettent enfin d’espérer des lendemains moins prévisibles.
Mais c’est très efficace, à défaut de proposer quoi que ce soit de neuf, et même si un bon tiers des morceaux sont fondus dans le même moule de cartouchières. Tout ça respire le Metal de clous un peu rouillés, le cuir par la sueur collé et les salles de répètes ou personne ne passe jamais le balai. C’est certes euphorique, jusqu’à un certain point, mais on aimerait vraiment que de temps en temps, le trio grec se sente un peu plus confiant pour proposer des saillies Heavy moins à l’avenant d’un Thrash un peu trop persistant.
Nonobstant ces critiques somme toute bien modérées, ce second album des CHAINSAW s’écoute sans réel déplaisir, même si Filthy Blasphemy s’oublie une fois ses derniers effluves évanouis. Pas garanti qu’on s’y replonge avec envie, mais largement de quoi passer quarante minutes de votre vie à vous souvenir des pionniers, qui eux, avaient au moins le mérite de s’y coller avant tous leurs héritiers. A vous de voir si le centième album de Thrash old-school du mois mérité d’être exhumé de sa crypte virtuelle. Mais notez quand même qu’en plus d’une sortie dématérialisée, il bénéficiera d’une distribution en vinyle de la part de Diabolic Might Records, et d’un joli CD proposé par Vulkan Records.
De quoi agrandir la collection, qui doit aujourd’hui atteindre de sacrées proportions…
Titres de l'album:
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