On peut faire du boucan à trois, mais on ne peut pas faire trois boucans à trois. Si, on peut faire du boucan à trois, mais on ne peut pas faire trois boucans à un. En gros. C’est la devise de nos frenchies du jour, qui après six ans de silence reviennent de manière fracassante dans les charts underground, armés d’un nouveau longue-durée. Le temps commençait à être long pour les fans de MASSIVE SELF KILLING - MSK pour les intimes, comme DSK mais moins par derrière - mais heureusement, le trio s’est repris en main pour continuer son travail de sape des fondations de la civilisation moderne.
Full power and massive energy in their purest form.
Rarement accroche aura mieux défini une réalité. Alors que beaucoup s’estiment plus puissants, plus violents, plus compacts et méchants, et ne sont finalement que de gros nounours mal léchés au pelage soyeux,
Yannick (basse/chœurs), Alain (batterie) et Mitch (guitare/chant) sont de véritables bourrins, dans le sens le plus noble du terme, qui n’ont cure des tendances et du buzz, mais qui admettent quand même un petit esprit old-school. Grand bien leur en fasse, puisque cet esprit est un filigrane et non une philosophie de base.
Alors, que propose ce titanesque Final Legacy ? Un prolongement logique de Twelve Visions of Chaos ? Une autre piste ? Les deux ? Entre les deux ? La dernière option est la bonne, mais surtout, une musique ample, musclée, classique mais relevée, entre un Death Metal à l’américaine et un Thrash d’obédience allemande. Un Death Thrash immédiat, efficace, simple et sincère. N’attendez pas de gimmicks putassiers, de comparaison un peu douteuse ou de tutelle trop bien assumée, nos trois amis leur préfèrent l’honnêteté d’un travail bien fait, qui fait parfois penser à une percussion accidentelle entre WARFECT et DEMOLITION HAMMER.
Traditionnel sans l’être, ni swedish like, ni american obsessed, Final Legacy sonne comme un gros album de Hardcore enregistré par des musiciens de Death Metal. Cette gigantesque basse qui claque, cette batterie qui remplit l’espace, et ces riffs in your face sont symptomatiques de l’école de Boston, et pourtant, le mélange fonctionne et donne lieu à une démonstration de force impressionnante.
A l’image d’un culturiste torse nu ou d’un membre de gang exhibant ses tatouages en pleine rue, MASSIVE SELF KILLING est un drive-by shooting de masse, tuerie intégrale qui emporte les coupables comme les innocents. Mais reste-t-il encore des innocents à notre époque ? A la croisée des styles, le trio impose sans ambages son point de vue, celui d’un Metal torride, finalement débarrassé de toute étiquette et de toute classification réductrice. Et celle consistant à résumer toute l’affaire par un Death Metal légèrement nostalgique n’est vraiment pas suffisante pour cerner les débats.
Pour comprendre, rien de plus simple. Encaissez le monstrueux « You Are Not of My Kind » en pleine face, et tentez de rester stable sur vos deux jambes. L’exercice est difficile, pour ne pas dire impossible, tant le caractère Heavy de cette trempe est à même de défoncer n’importe quel mur bétonné. Et c’est l’osmose entre les trois musiciens qui permet au projet d’être aussi imperméable et indestructible, puisque la basse, la guitare et la batterie marchent dans un unisson global qui donne le frisson.
Capable de sublimer un riff de l’école de Stockholm pour en faire une attaque de Hardcore métallique, le trio se repose sur ses qualités propres, et nous écrase les pieds d’un « Too Late » qui en dit long sur nos options. Résolument mid et groovy, parfois proche d’une version barbare de MOTORHEAD (« Chemical Disaster »), Final Legacy est une seconde étape qui intervient tard, mais qui remet les pendules à l’heure. Le gras a été éliminé, la barbaque est tendre et goûtue, et le repas laisse sur le flanc, pesant sur l’estomac comme une enclume sur des abdos.
Parfois dans le rouge via une brutalité accrue (« Self Destruct », pas de quartier, enfin pas le vôtre en tout cas), souvent à la limite eu égard au volume sonore cru, Final Legacy joue la carte de la loi du plus fort, tout en élaborant des plans sur la comète lorsque les ambitions pointent le bout de leur inspiration. Ainsi, le diptyque final « Cerberus » ose quelque chose de différent, de plus pesant, de plus éprouvant, mais aussi de plus cathartique, et en phase totale avec cette philosophie de puissance brute.
Et si « Cerberus II » se passe de chant pour terminer le massacre, il n’en tombe pas pour autant dans la facilité de ton et reste accroché à ses convictions. De l’immédiateté dans la qualité, et de la cohérence dans la démence. Principalement rythmique, ce deuxième album fait honneur à ses créateurs qui se font pardonner toutes ces longues années à patienter.
Un conseil. Attendez l’heure de la débauche pour jouer cet album à plein volume. Vos voisins n’en seront que plus traumatisés, ce qui est quand même le but avoué.
Titres de l’album :
01. Chemical Disaster
02. Self Destruct
03. Last Breath of the Earth
04. Weather Rape
05. You Are Not of My Kind
06. Too Late
07. Destroy to Recreate
08. Cerberus I
09. Cerberus II (instrumental)
Le Metal est parfois sur le fil du rasoir de la beauferie... Voire tombe carrément dedans.
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