Attention, ceci n’est pas un nouvel album de MORTUARY, et pour cause, puisque le groupe a splitté depuis fort longtemps. Pour info, le groupe a vu le jour en 1991 à Kragujevac, Serbie, après avoir officié un an sous le nom de BRAINWASHERS. Assez peu connu du grand public extrême, MORTUARY est par contre une légende de l’underground, et l’un des groupes de Death serbe les plus populaires. Avec 2000 cassettes écoulées durant son temps de vie, le combo morbide s’est rapidement imposé comme le premier ensemble Death à émerger de Serbie, et alimente depuis les années 90 la passion des collectionneurs de tout poil, qui s’arrachent leurs quatre démos, publiées entre 1991 et 1993. Infected by Pollution, Dismembered Illusions et Void, toutes produites en 1991 avaient accéléré le mouvement, et imposé le nom de MORTUARY sur la scène, mais il avait fallu attendre 1993 pour que la dernière maquette ne voie le jour (Unspoken), avant que le combo ne jette l’éponge en 1994. Depuis plusieurs compilations sont apparues, dont la première en 1994, l’année de la séparation.
Neuf ans plus tard, les die-hard purent se repaître d’Epitaph: 1990-1993, plus complète et couvrant le répertoire in extenso, avant que les serbes de Grom records ne nous offrent ce Final Mortuary of Souls, quasiment équivalent à sa grande sœur. L’intérêt de cette réalisation, replacer le nom de MORTUARY sur l’échiquier mondial, et permettre à la nouvelle génération de découvrir une tranche de mort assez méconnue, mais terriblement odorante. Recoupant les diverses démos produites par le groupe, et y ajoutant une version 2006 d’un de leurs titres (« Corridors of Banishment »), Final Mortuary of Souls est donc un bon moyen de se remémorer un passé assez lointain, et de s’abimer les oreilles au son d’un Death Metal basique, franc, légèrement bancal, mais toujours agressif et même parfois, supersonique.
Soyons franc, la musique des serbes est totalement joussive. Dans une époque gangrénée par la normalisation des fréquences et le triggering de la batterie, dans une ère rongée par la fausse nostalgie recréée à grands coups de repompe et autres plagiats plus ou moins habiles, cette tranche de débauche casher fait un bien fou aux oreilles. Ce son si pur, fluctuant comme une tape passée sur un radiocassette fatigué aux piles défaillantes, ces morceaux totalement débridés aux accélérations en mach 3, ces riffs qui empestent les caves de répétition sont une véritable source de jouvence, et incitent clairement à acquérir le produit en question.
D’ailleurs, en tant que caution puriste, sachez qu’aucun travail de remastering n’a été effectué, et que vous pourrez apprécier ces tranches de violence baignant encore dans leur jus d’époque. Si les premiers morceaux se rapprochent d’un EP autoproduit des années 2000, dès « Infected by Pollution Part 2 », l’authenticité revient au galop, la guitare grésille, la basse se voit reléguée dans la pièce d’à côté, et on se prend de passion pour ces aigus prépondérants. Certes, en 2021, nous avons quelque peu perdu l’habitude de ces maquettes enregistrées sur un matériel de fortune, mais pour les quinquas comme moi qui ont connu les joies du tape-trading mondial, le plaisir est intact, d’autant que la bestialité très estampillée PESTILENCE des premières heures est toujours aussi savoureuse.
MORTUARY, concrètement, c’est de la sauvagerie en boite de conserve, une attitude bravache, et l’envie d’en découdre avec les plus grands représentants du genre. Défiant les plus solides sur leur propre terrain, les serbes jouaient crânement leur carte, avec un brio incontestable et une naïveté touchante. Pas étonnant dès lors qu’ils soient devenus avec le temps la référence absolue des racines Death serbes, puisque leurs démos émergent du passé comme des zombies d’un cimetière mal éclairé. En se plombant de « Dismembered Illusions », on replonge dans les premières années de l’agression morbide, quand les SADUS, INCUBUS, DEMOLITION HAMMER accéléraient le tempo, et trempaient le Thrash dans un sacré marigot de Death pour le rendre encore plus méchant et vil.
On pense aussi à un MERCYLESS encore plus vilain que d’ordinaire, mais certaines pistes, plus posées et structurées nous font entrevoir le futur qu’aurait pu connaître le groupe s’il avait tenu le choc un peu plus longtemps. Et un premier album débutant par un pavé comme « Promises of Merciless » aurait eu une sacrée gueule, et aurait collé une bonne torgnole aux fans d’un Death sans concessions ni artifices techniques.
Cette compile est donc d‘intérêt public, et lorsque le son change encore et devient plus grave et sourd sur « Storm », on jubile de sadisme en appréciant ces riffs compacts et lourds. Malgré sa durée qui pourra paraître rédhibitoire, Final Mortuary of Souls est un survol d’une carrière trop courte et unique, d’autant que les musiciens murissaient avec le temps sans perdre en puissance. Avec une approche plus mélodique et construite, « Mortgage Upon Epitaph » avait de quoi damer le pion aux NAPALM DEATH de l’époque Harmony Corruption, aux BENEDICTION, et même aux BOLT THROWER, dont ils partageaient le goût de la profondeur.
Disponible en tirage ultra limité à cinq cent exemplaires (cent pour la tape, on est roots où on ne l’est pas), dont quatre-vingt-dix copies soignées avec nouvel artwork, autocollants et cartes postales, et un autre édité à trente copies comprenant un collier, Final Mortuary of Souls mérite sincèrement de rejoindre votre collection personnelle, histoire de vous replonger dans la légende serbe la plus crédible de l’underground.
Titres de l’album:
01. Psychotic Genocide
02. Mortuary of Souls
03. Infected by Pollution
04. No Sense. . . For Romance
05. Infected by Pollution
06. Dismembered Illusions
07. Mortuary of Souls
08. Psychotic Genocide
09. No Sense. . . for Romance
10. Promises of Merciless
11. Cause of Subsistence
12. Affected Sufferance
13. Storm
14. Void
15. Corridors of Banishment
16. Massacrated Ego
17. Mortgage Upon Epitaph
18. Inwardly Voices
19. Injected into Subconscious
20. Corridors of Banishment (2006 Version)
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