Fire Meets Steel

Cannibal

08/08/2020

Autoproduction

Le nom de Jo Galipeau ne vous dira peut-être rien, pourtant, vous le connaissez sans doute sous son sobriquet favori de Jo Capitalicide. Et une fois vue sa dégaine combinant le flair des DAMNED, l’attitude de Sid Vicious, le bon goût des GENOCIDE et le combo cuir/coiffure de Duff McKagan vous ne pourrez plus l’oublier. A savoir que ce bon Jo est l’un des producteurs métalliques les plus prolifiques de la scène canadienne, actif au sein d’une dizaine de groupes, dont plusieurs se sont manifestés en 2020. En effet, Jo nous a offert en cette triste année les nouveaux témoignages d’EXPUNGED (Expunged, premier EP), d’ICE WAR (Defender, Destroyer), de SPECTRAL DANCE (une démo, Like an Avenging Spectre et un EP Eternal Suffering), et évidemment, ce premier EP de sa nouvelle créature CANNIBAL. Et même s’il est encore loin de l’omnipotence d’un

Rogga Johansson (lui aussi squattant tous les interstices en 2020), Jo assure dans les grandes largeurs et se présente comme le sauveur Metal du grand froid, multipliant les clins d’œil à la genèse du Heavy Metal, en appuyant la théorie affirmant que rien n’a été fait de mieux que ce qui a été créé entre 1981 et 1984. CANNIBAL ne fait bien sûr pas exception à la règle, et se pose même en synthèse de tous les principes du sympathique musicien, en tirant une ligne droite entre IRON MAIDEN, LIVING DEATH et THIN LIZZY. Alors, fans des premiers efforts du Hard français des KILLERS ou TITAN, accros au MAIDEN des premières années, et indécrottables défenseurs de la NWOBHM, acclamez comme il se doit vos nouveaux chevaliers en cuir et clous qui à l’approche des fêtes vous offrent l’album dont vous aviez rêvé.

Bien entouré par une horde hardante d’instrumentistes au long-cours, Jo laisse donc sa guitare déambuler dans les couloirs du temps, piquant à Robertson ce qu’il rend à Murray, pour mieux réunir sous une même bannière tous les mordus de Metal nostalgique. Avec une telle équipée, pas de tromperie, et ce premier sept titres offre une musique aussi passéiste que sa superbe pochette signée Raul Gonzalez, artiste espagnol. Nous retrouvons donc aux côtés de Jo, Gretchen Steel (ZEX, ESPIONAGE) au chant, B. Destroyer (MACHINE MESSIAH) à la seconde guitare, Andy Lust à la basse et Christ Disappointer à la batterie, assumant tous leurs déguisements nominatifs pour faire la fête au Heavy le moins corruptible.

Et tout est dit en deux morceaux, qui dévoilent le potentiel rétrograde de la formation. Mais en débutant leur effort par le tonitruant « The Warlock », les CANNIBAL se montrent vicelards en nous aiguillant sur la piste d’un Speed Metal échevelé et dramatiquement secoué. Courte intro en frotté de cordes, avant que la rythmique ne s’emballe, que les guitares ne rugissent tous riffs en avant, laissant notre esprit divaguer près des rives de la jeunesse de TANK, de LIVING DEATH, de RUNNING WILD, EXCITER, et tous les défenseurs de la cause violente de la première moitié des années 80. Même les chœurs dramatiques sont reproduits à l’identique, et l’impression est tenace. Pourtant, le quintet ne tarde pas à changer de direction pour aller se lover au creux d’un Metal plus tempéré, à défaut d’être modéré. Ici, tous les tics sont imités avec panache, à commencer par cette méthode de production qui nous ramène aux plus petits indépendants de l’époque. Mixé et masterisé par Dez D’Outre-Tombe, Fire Meets Steel ose donc le son casher jusqu’à la caisse claire, qui rappelle les deux premiers albums de MAIDEN avec ce bon vieux Paulo, et il n’est pas exagéré de dire que la bande à Steve Harris a méchamment influencé les canadiens. On le sent dès la cavalcade de « Skulls And Wings », dont les syncopes digitales rappellent les courses de la main droite de notre cher Steve, alors que l’ambiance délicatement mystique n’est pas sans évoquer les USA de MANILLA ROAD.

De là, l’équation est simple. Riffs traditionnels, morceaux ne dépassant pas les quatre minutes, attitude bravache et franche, et ruée dans les brancards d’une énergie juvénile totalement irrésistible. Le seul écueil à passer étant la voix légèrement faussée de Gretchen Steel, au timbre adolescent qui pourra rebuter les amateurs de vocalises plus franches et graves, mais cette voix confère justement aux titres une légère haleine Punk des plus agréables. Les soli sont rudimentaires mais honnêtes, l’axe basse/batterie n’en fait pas trop mais pilonne comme il faut, et le tout est agencé de façon à vous faire oublier que vous avez dépassé la date limite de péremption avec votre vieille veste à patches et vos badges un peu rouillés. Subtilement répétitif, l’effort se déguste donc sur le pouce, mais réserve quand même quelques poussées d’acné, sur l’hymne absolu « Fire Meets Steel » qui fait fondre l’acier sous la passion, ou sur le final fiévreux « Catacombs Of Hell » qui pourrait presque laisser croire que les ROCK GODDESS se sont reformées.

Un package qui mérite donc toute l’attention des maniaques de l’antiquité qui parait neuve, et qui permet à ce cher Jo Capitalicide de céder une fois encore à son vice le plus pardonnable. Scream for me Ottawa !!    

  

Titres de l’album:

01. The Warlock

02. Skulls And Wings

03. Gates Of Hell

04. On Your Feet

05. Fire Meets Steel

06. After All

07. Catacombs Of Hell


Facebook officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 17/05/2021 à 14:53
75 %    513

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Winter Rising Fest 2024

Simony 20/11/2024

Live Report

Mars Red Sky + Robot Orchestra

mortne2001 17/11/2024

Live Report

Benighted + Anesys

mortne2001 02/11/2024

Live Report

Dool + Hangman's Chair

RBD 25/10/2024

Live Report

Rendez-vous

RBD 21/10/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Excellent!

 

23/11/2024, 11:22

Simony

 

23/11/2024, 10:37

Simony

 

23/11/2024, 10:37

Moshimosher

Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)

21/11/2024, 18:01

Tourista

Quelqu'un sait s'ils sont confirmés au Anthems Of Steel ?

21/11/2024, 17:17

Simony

Oui j'ai mes commentaires qui se mettent en double des fois....   

21/11/2024, 09:20

Orphan

"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)

21/11/2024, 08:46

Jus de cadavre

Est-ce qu'ils seront au Anthems Of Steel 2025 ? Pardon Simo   

20/11/2024, 22:29

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Saul D

La relève de Manowar ( vu le look sur la photo)?

20/11/2024, 14:08

Tourista

Quand on se souvient du petit son des années 80...  Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique.   C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure. 

19/11/2024, 21:57

Jus de cadavre

Album jouissif ! Le pied du début à la fin !

15/11/2024, 17:19

MorbidOM

J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)

15/11/2024, 09:51

MorbidOM

@Gargan : ils n'ont pas pu jouer l'année dernière 

15/11/2024, 08:01

Gargan

Oh purée les « clins d’œil » au Hellfest et à Glaciation  

15/11/2024, 07:18

Gargan

Encore Magma!

14/11/2024, 20:20

Tourista

Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément.  (...)

14/11/2024, 09:20

Humungus

Ca c'est de la pochette !

13/11/2024, 09:18

Tourista

Ben voyons. Le mec qui planque des jetons sous la table !

12/11/2024, 17:51