Back to Boston, Massachusetts, ville de légende qui a vu naître tant de combos Hardcore qui eux-mêmes ont contribué à l’histoire musicale de leur pays…La vitalité de la scène locale est toujours aussi intense, et il ne se passe pas un mois sans que je ne tombe sur une nouvelle sortie d’un nouveau combo, bien décidé à capitaliser sur son riche héritage. Aujourd’hui, celui que je vous propose est mixte, et regroupe Sophie au chant, Cecelia à la guitare, Rory à la basse et Nate à la batterie, pour un petit quart d’heure de rage Core bien dosée, flirtant même avec un son métallique assez osé.
Ce qu’on remarque assez vite à l’écoute de ce 12’’ éponyme, c’est ce décalage entre une bande son très Core et le chant presque Death de Sophie, qui aurait sans conteste pu mener le devant de la scène pour un groupe comme ARCH ENEMY, sans paraître hors contexte. Mais à vrai dire, la vocaliste semble se placer à la hauteur d’une guitare qui tronçonne elle aussi bien grave, et d’une section rythmique loin de se contenter du beat up habituel des flingués du Hardcore de Boston. Un groupe bien dans sa ville mais qui louche quand même du côté de chez ses voisins pour rester chafouin, et qui ose donc tremper son Punk dans un Metal sombre et louche, pour aboutir à un résultat plutôt conséquent.
Nous sommes donc loin du fun outrancier local, puisque l’atmosphère globale est plutôt oppressante et pesante, ce que leurs deux premières démos semblaient indiquer d’un amateurisme éclairé. Depuis, les efforts accomplis sont tangibles, bien que la rage initiale n’ait pas laissé place à un professionnalisme stérile. La puissance du quatuor est impressionnante, et nous place même en convergence de plusieurs thématiques, hésitant entre la force de frappe Thrashcore et le nihilisme d’un Darkcore pas totalement assumé, mais qui pointe souvent le bout de son nez. Pas le temps de s’ennuyer, le temps passe très vite en leur compagnie, d’autant plus que les morceaux courts sont toujours dynamisés d’un bon paquet d’idées et de changements de tempo assumés, qui parfois nous font méchamment tanguer (« This City », je ne sais pas laquelle mais ça ne donne pas envie d’y vivre…), ou violemment pogoter (« Don’t Cross Me », j’ai bien pigé le message, merci.).
FIREWALKER, c’est donc un peu marcher sur des braises en empoignant des charbons ardents, tout en hurlant sa douleur à tout bout de chant. Pour autant, la violence est brillamment canalisée, et inutile de compter sur des débordements Powerviolence, puisque le groupe garde toujours un œil sur le thermostat. Ce qui ne l’empêche nullement de donner quelques solides coups de reins pour friser l’aiguille dans le rouge (« Scorcher », Thrash/Death/Core, presque inédit mais qui mord assez fort), ou de se montrer d’une rigueur métronomique et aligner deux brulots d’une minute pile (« Change », chaotique et frénétique, « Darken My Door », pas plus empathique).
Fire, walk with me ? Oui et non, nous sommes encore loin d’un univers Lynchien, et tout ici sonne réaliste et cru, et surtout grave dans la rue. Boston doit encore trembler des échos de ce Punk si malmené, qui déraille même de rythmiques heurtées (« Something In The Air », qui suffoque de son mid tempo étouffé, et de ses riffs ténébreux et boursouflés), et qui laisse les chiens aboyer même une fois la caravane passée (« Barking Up The Wrong Tree », salement souillé de déjections Darkcore et Thrash bien tassées). Pas vraiment du genre à respecter la tradition, les FIREWALKER avec ce premier EP/12’’ sous leur nom frappent fort et légèrement maladif sur les bords, mais incrustent leur nom dans la conscience collective qui finalement, a toujours apprécié les groupes qui osent défier.
Défier leur propre culture, mais aussi les avis trop sûrs qui pensent que n’importe quel gang de Boston va sonner d’une classe folle et lâcher des hymnes en cas d’école. On pense même à une vieille démo Death/Punk des eighties qui se serait perdue en route (« Fire Walk »), mais en fin de compte, on ne se pose pas trop de questions, et on subit l’assaut de front, qui nous laisse sur le cul, incapable de nous relever.
Une sortie qui mérite toute votre attention, et qui laisse augurer de lendemains qui déchantent encore plus. En faisant preuve d’audace et d’irrespect, ces américains bousculent la hiérarchie pour s’imposer, et distillent une musique à l’image d’une pochette qui vous latte la tronche en vous emportant dans son tourbillon de puissance.
La semelle dans la gueule, les cheveux dans le pit, this is Boston man, the NEW Boston. Et il n’est guère plus calme que celui que nous avons toujours connu.
Juste un peu plus…
Charnu.
Titres de l'album:
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51
Je suis sur le dernier de mon côté, Malignant Worthlessness, sorti cette année. Du tout bon, même si il n'y a plus l'effet découverte "c'est qui ces tarés !?"
01/05/2025, 22:41
Tout le monde voyait bien ces difficultés dans l’activité de la salle depuis la pandémie, et j’étais au courant par plusieurs biais des soucis d’un autre ordre. Les lecteurs de Metalnews savent bien que je suis un habitué des lieux depuis vingt(...)
01/05/2025, 21:22
Je sais bien que je tourne en rond mais le principale problème c'est le manque de renouvellement du public, autant j'ai maudit ces courant type metalcore/deathcore, ils apportaient un nouveau public. Je suis trentenaire et parfois je me sens jeune dans un concert black/death meta(...)
01/05/2025, 19:06
Le nouveau line-up est top ! Mais le morceau ne me fait pas grimper au rideau... Finalement j'aime Suicidal quand c'est plus Metal que Punk, avec les solis magiques de Rocky George. Bref, je suis un nostalgique, et même si je serai intéressé pour revoir le groupe sur(...)
01/05/2025, 17:54
Qui écoute encore cet album en 2025? Groupe que je découvre que maintenant... Quel album ! Tourne en boucle
01/05/2025, 16:57
Bah c'est très moderne en effet et malheureusement, je ne sais pas si le public de ce style en core est très assidu aux festivals. Au-delà du fait que le niveau de popularité des groupes soit un ton en dessous par rapport au passé glorieux du festival. Mais(...)
01/05/2025, 09:15
Il y a vraiment un problème de la place de la culture dans notre société...
01/05/2025, 09:11
C'est clair que ça fait mal au cul de voir la prog' du festival depuis quelques années... faut pas s'étonner hélas que le public se fasse de moins en moins nombreux, alors qu'avant le Covid l'affiche avait chaque année de la gueule !
29/04/2025, 13:37