Lorsqu’on s’enorgueillit sur son dernier album de featurings aussi connotés que ceux de Jürgen "Ventor" Reil (KREATOR) ou Thomas "Angelripper" Such (SODOM), c’est qu’on est conscient et fier de faire partie d’un univers que les enfants du Thrash boom de 1984 revendiquent amoureusement…Et en effet, les DARKNESS n’ont pas à avoir honte de leurs racines, partagées avec les deux références susmentionnées, et remontant peu ou prou aux mêmes années…Fondé en 1984, ce quintette efficace fait donc partie de la même lignée historique à laquelle SODOM, KREATOR, LIVING DEATH et autres DESTRUCTION et TANKARD ont donné ses lettres de noblesse, et c’est avec plaisir que nous les retrouvons en 2018 pour leur cinquième LP, et le second post reformation. Une reformation faisant suite à divers épisodes de retour, entre 2004 et 2012, puis définitivement sous leur patronyme de toujours en 2013, et la pérennisation d’un The Gasoline Solution en 2016 qui avait grandement séduit les masses en manque de reliques d’époque. Car sur la vague des groupes old-school qui n’ont de cesse de piller leurs aînés, surfent quelques gardes-chiourmes dont les DARKNESS font immanquablement partie, et il est toujours rassurant de constater que l’arrière-garde se rend parfois, mais ne meurt jamais, ou l’inverse. C’est donc armés d’une dizaine de nouveaux morceaux que les originaires d’Essen reviennent vers nous, et autant dire qu’ils restent fidèles à une recette éprouvée, qui n’avait pas toujours été prônée, notamment sur l’épisode technique Conclusion & Revival. Mais First Class Violence fait honneur à son nom, et nous offre ce qu’on est toujours en droit d’attendre d’un combo de la trempe de DARKNESS, à savoir un Thrash qui ne cherche pas Mille à quatorze heures, et qui assassine les tympans aussi efficacement qu’un live d’ASSASSIN.
Enregistré au Rambado Recordings studio, masterisé par Dennis Köhne, jouissant d’un splendide artwork traditionnel signé de la main de Timon Kokott, et distribué par les bons soins du docteur Massacre Records, First Class Violence est donc une affaire de famille, dont nous faisons tous partie pour peu qu’on le souhaite. Et comment ne pas avoir envie de s’asseoir à table en compagnie de ces cinq-là (Lacky - batterie, Arnd et Meik - guitares, Dirk - basse et Lee - chant), qui depuis plus de trente ans distillent un Metal non dilué, et toujours aussi intense…On retrouve donc au menu de cette nouvelle galette tous les ingrédients ayant contribué au succès des allemands, en termes génériques, puisque ce cinquième longue-durée est un véritable cas d’école de l’hégémonie de la sidérurgie germaine, alignant les plans héroïques et les attaques soniques, pour nous malmener d’un Thrash de puriste, qui ne crache pas sur quelques mélodies contemporaines pour être à l’aise dans son époque. Dans la plus droite lignée de The Gasoline Solution, First Class Violence est l’archétype d’album que l’on connait déjà par cœur avant de l’avoir écouté, mais qui nous séduit de sa franchise et de son classicisme assumé. S’appuyant sur des recettes éprouvées, le quintette ne cherche pas la petite bête, mais plutôt la grosse qui saura avancer et écraser, pour nous éclater les tympans de rythmiques radicales et de riffs fatals. Et dans le genre, c’est évidemment une réussite, puisque les musiciens connaissent leur métier et le font avec toujours autant de passion. Dès lors, pas étonnant de constater que Ventor et Angelripper sont venus taquiner les studios de leurs potes, puisque l’ombre de leur influence plane assez bas au-dessus de nos amis du jour, qui assument pleinement cette filiation.
Mais modérons quand même le propos, puisque même si les DARKNESS ont toujours été sous tutelle, ils n’ont jamais vraiment été de simples clones de leur famille d’accueil, se montrant toujours plus modérés que les deux bêtes précitées. Leur Thrash, aussi intense soit-il s’est toujours plus rapproché d’une vision décomplexée de LIVING DEATH, ou d’une traduction moins éthylique des TANKARD, se frottant aujourd’hui à une adaptation d’un KREATOR enfin apaisé, sans l’excès de mélodie qui commence à faire vieillir prématurément le père Mille. Et dès « Low Velocity Blood Spatter », on comprend que la donne ne va pas être bousculée, puisque ce premier vrai morceau (après l’intro, assez réussie pour planter le décor) reprend les débats là où Death Squad les avait entamés, l’épaisseur et la maturité en plus, et l’envie toujours aussi présente. Pas de déconvenue à craindre donc d’un disque qui joue la sécurité et la passion, mais plutôt une jolie réussite, profitant d’un son très ample pour étaler ses qualités, rythmiques évidemment, mais aussi créatives. Les allemands n’ont indéniablement pas perdu la main, ne se contentant pas d’étaler sur la table un simple brelan de valets, mais dégainant un carré d’as, remportant la mise d’un Thrash old-school qui leur revient de droit. On peut évidemment trouver le chant de Lee un peu hésitant, et assez redondant, mais impossible de ne pas louer les qualités d’une paire de guitaristes qui riffent et partent en solo avec brio, ni celles d’un pivot rythmique qui abat un sacré boulot. Et que l’atmosphère se veuille pesante et Heavy, puis rapide et sans répit (« Neoprimitive »), lapidaire mais délétère (« See You on the Bodyfarm », bande son parfaite d’un slasher 80’s avec victimes pas vraiment à la fête), ou plus nuancée et légèrement Hardcore condensé (« Born Dead », pas BODY COUNT, mais à l’emprunte TANK/MOTORHEAD assez prononcée), on valse, on tangue, on headbangue, on slamme comme jamais, et on se croit revenu au temps béni d’une Allemagne unie dans le massacre et la furie.
Comme je le disais, les surprises ont été sacrifiées sur l’autel de l’’efficacité, sans pour autant dégrever le capital sympathie des cinq musclés. Et même des sept sur le terriblement efficace « Zeutan », la fameuse collaboration entre les DARKNESS, Ventor et Angelripper, qui se pose en hymne soutenu de la génération Thrash toute émue de constater que ses héros ont toujours la foi, et font toujours la loi. Ce titre, loin d’être une simple anecdote est assez révélateur de la déférence dont nous feront toujours preuve envers nos idoles d’antan, et s’intègre parfaitement au nouveau répertoire, ce que confirme une tuerie absolue de la trempe de « The Autocrazy (Autocracy) Club », qui flirte avec les limites de vitesse autrefois dépassées par Terrible Certainty. Et si l’exubérance est parfois habilement dissimulée derrière des habits de décence, à l’instar du final « I Betray », mettant en avant l’harmonie avant de nous les couper précis, First Class Violence n’en reste pas moins d’une puissance redoutable, et parfaitement ancré dans une tradition allemande qui peut revendiquer la paternité d’un Thrash furieux et affamé, que les DARKNESS incarnent en 2018 avec panache et volonté. Une nouvelle pierre à ajouter au mausolée du Thrash d’outre-Rhin, et une étape de plus sur le chemin d’un groupe qui a pu poser le genou à terre par le passé, mais qui a préféré se relever que de céder.
Titres de l'album :
1. Prelude in E (intro)
2. Low Velocity Blood Spatter
3. Neoprimitive
4. Hate Is My Engine
5. See You on the Bodyfarm
6. Zeutan
7. The Autocrazy (Autocracy) Club
8. Born Dead
9. First Class Violence
10. I Betray
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