Je prends l’avion virtuel pour me rendre de la Finlande au Mexique, et si le voyage est beaucoup plus rapide quand on l’imagine, le fossé ne s’en creuse pas moins. Après le radicalisme dans la nuance, le radicalisme dans le radicalisme, avec les THRASHOCK, qui loin d’être des débutants, fêtent déjà leur quatrième longue-durée. Formé en 2009, et ayant connu un court hiatus de deux ans, ce quintet s’en revient donc en 2022 avec un Flags of Hate qui effectivement, replace la haine dans un contexte musical, et le Thrash dans le sien, brutal, épais, et formel.
Deux ans après Bloody Nightmares qui en effet nous en avait donné quelques-uns (raisonnables ceci dit), les originaires de Texcoco remettent le couvert sur la table des non-négociations, et nous assènent un furieux coup sur la nuque. Adepte d’un Thrash franc et rapide, les mexicains n’ont donc rien changé à leur recette, et prônent toujours un classicisme de forme et de fond, qu’on apprécie à sa juste valeur si l’on n’a pas encore fait d’indigestion de nostalgie.
Old-school, ces musiciens (Alan Rodríguez - basse, Eduardo Mayén & Mario Rodríguez - guitares, Ricardo "Ripper" Escobar - chant et Rockdrigo Rodríguez - batterie) assument donc leur passion pour ce Thrash subtilement Crossover d’il y a trente ans et plus, joué avec l’énergie typiquement 2K. Une pochette qui accroche l’œil, un titre qui rappelle un maxi de KREATOR, pour une plongée dans le métissage Nord/sud-américain, entre allusion poussée et hommage sincère.
De là, pas grand-chose à dire de vraiment explicatif, puisque la musique parle d’elle-même. Si la production assume sa date de sortie, les compositions semblent émerger d’un passé pas si lointain, à l’image du très vintage « In Your Name », déclamé comme si le calendrier affichait une date random de 1988. Entre respect total des codes et envie d’apposer sa griffe sur un livre d’or, THRASHOCK assume son nom un peu cliché, et joue avec pour imposer la force de persuasion de son Thrash efficace.
A la façon d’un FORBIDDEN après quelques téquilas jouant de la sulfateuse, THRASHOCK aime recycler les recettes californiennes, et accentue la basse parfois pour sonner plus Crossover qu’il n’est en réalité. De là, tout est possible à anticiper, les plans étant terriblement classiques, à l’image de ce « Straight To Hell » qu’on se plaît à imaginer emprunté au vocable du SLAYER des années 90. Mais aussi prévisible soit-il, Flags of Hate n’en est pas pour autant désagréable, loin de là, même si son respect des codes le plombe légèrement.
Si la vitesse est notable, si les riffs sont gras, on regrette que parfois, la machine ne s’emballe pas plus pour nous entrainer dans les enfers brésiliens, loin de cette mesure nord-américaine un peu frustrante. Certes, un titre agressif et mordant comme « Straight To Hell » saura satisfaire les adeptes du culte Lombardo, « Apartado Del Eden », plus cadencé permettra de se débarrasser de quelques puces, mais le nombre égal de BPM partagé entre chaque morceau, l’absence d’ambiance vraiment prenante ternissent la seconde moitié de l’album, qui heureusement se redresse fièrement à l’occasion de l’épilogue progressif « Hear Me Crying ».
Construction à étages et composition à tiroirs, « Hear Me Crying » souffle enfin un air plus chaud, et nous laisse sur un sentiment de complétude, que les morceaux précédents ne laissaient pas forcément augurer. Sifflantes, harmonies amères, rythme décalé, lourdeur bienvenue, l’air se fait plus moite et les paumes des mains suent à grandes eaux. On repense au mythique passage central de « Brain Death » de NUCLEAR ASSAULT, aux errances mélodiques de METALLICA, et on se replonge dans ces souvenirs chéris, ce qui est déjà un plaisir appréciable.
Ce quatrième album suit donc une voie toute tracée, et peine à s’écarter de sentiers trop battus, mais reste compétitif dans la forme, à défaut d’afficher de sérieuses ambitions. Un plaisir mineur, mais qu’on déguste par intermittence, pour ne pas que le glaçage pèse trop sur l’estomac.
Titres de l’album :
01. Into The Abyss
02. Flags Of Hate (feat. Damir Eskic)
03. Operation Red Skull
04. In Your Name
05. Endless Torment
06. Straight To Hell
07. Apartado Del Eden
08. The Vengeance Is Mine
09. Asesino (feat. Carlos Alanis)
10. Hear Me Crying
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