Amoureux du CARCASS de sa jeunesse en fleur, amoureux des lacérations de DECAPITATED, et même nostalgiques de l’ère glorieuse du Goregrind nippon des années 90, unissez-vous sous la bannière du dernier méfait des japonais de PHARMACIST, bien qu’ils ne fournissent pas de paracétamol même sur ordonnance. Deux ans à peine après leur premier album, Medical Renditions of Grinding Decomposition, les originaires du pays du soleil levant nous en reviennent au couchant avec un deuxième longue-durée, toujours aussi obsédés par les principes médicaux et la chirurgie, le pus, les croutes et autres affections cutanées. Toutefois, pas de crainte à avoir pour les plus fragiles d’entre vous, puisque ce second long ne se vautre pas dans la bile ni les borborygmes, présentant un visage assez séduisant de médecin légiste fan de Death technique et de Grind affolé.
Signés sur le label tchèque Bizarre Leprous Production, les PHARMACIST (Therapeutist - batterie et Pharmacist - chant/guitare/basse, et c’est tout) se lâchent donc encore une fois, après nous avoir assommés de splits, de singles et autres EP’s, occupant la morgue sans ne laisser entrer personne. Sorte de transposition assez magique de la narration Gore de Re-Animator en version anime japonaise bondage, Flourishing Extremities on Unspoiled Mental Grounds de son titre interminable pose les bases de l’entreprise de dissection, et nous sert encore bouillantes des viscères de riffs faisandés.
Le travail accompli est donc admirable. Armés de scalpels flambant neufs, ces deux gentils tarés amateurs de manuels de médecine et des méthodes du sinistre Camp 731 prouvent que le chaos peut être organisé, en confrontant parfois les principes du Melodeath suédois et les exactions les plus putrides du Death anglais de l’orée des années 90. Le tout est donc efficace, et malgré leur longueur, les morceaux captivent et retiennent l’attention, grâce à un habile jeu de licks empilés les uns sur les autres.
Rois du plan catchy qui tue, Therapeutist & Pharmacist ne se contentent donc pas de facilités Goregrind déjà usées jusqu’aux intestins, et osent la rythmique irrésistible et les riffs subtilement fluides. On prend acte de cette facilité déconcertante à rendre l’extrême digeste et joyeux, et un titre comme « Corpus Sonica » suffit amplement à susciter votre intérêt et des écoutes répétées. Pas question donc de Grind à tue-tête un lendemain de fête, mais de Death agencé, soupesé, évalué, qui charcute des soli vraiment mélodiques, et qui caviarde de parties de guitare bien senties.
Le sol est donc propre, la table de dissection immaculée, et les blouses blanches comme un communiant. En évitant le chaos désorganisé, les japonais restent fidèles à leur réputation de virtuoses de l’horreur, et les morceaux se suivent sans se ressembler, empruntant parfois des tics Heavy et des cas de figure Thrash pour mieux nous amadouer. Sept minutes par morceau, pas moins (sauf pour l’interlude instrumental « Peroxide Engagement »), et un regard dans le rétroviseur pour y distinguer la silhouette du mythique Necrotism. Mais ne vous y trompez pas, les PHARMACIST sont tout sauf des clones ou des sosies trop ressemblants. L’identité du groupe s’affirme de sortie en sortie, et ce deuxième album peaufine encore plus une image déjà très nette.
Efficace de bout en bout, éviscérant consciencieusement, se permet des exactions jouissives, à l’image de ce très sombre et sentencieux « The Great Contractor », montrant une facette plus lourde et malsaine de l’art des deux japonais. Variant les ambiances sans se départir de ces humeurs morbides à souhait, PHARMACIST signe donc là un album respectueux des codes en vigueur dans les années 92/93, tout en se montrant quelque peu allusif à la mode d’un Death plus mélodique et dominé par des solistes inspirés au jeu fluide.
« Nursery Aesthetics » termine l’opération avec beaucoup d’entrain, aussi efficace qu’une couturière de luxe pour recoudre le macchabée plus très frais, et si les organes ont été tous soupesés et étiquetés, la pièce n’en reste pas moins propre comme un sourd veuf, et le goût légèrement amer et pourri en bouche. Une belle façon d’expliquer aux premières années de médecine ce qui les attend à l’avenir, et de satisfaire les bas instincts des amateurs d’un Death fin, enjoué, presque progressif, et addictif comme du formaldéhyde avec une petite pointe de prune.
Titres de l’album :
01. Accelerating Suppuration
02. Corpus Sonica
03. Necromorph
04. The Great Contractor
05. Flourishing Extremities on Unspoiled Mental Grounds
06. Peroxide Engagement
07. Nursery Aesthetics
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41