Acteur aussi réputé que maudit de la scène Thrash Metal, Jeff Waters avait cru avoir mis sur les bons rails son ANNIHILATOR avec Joe Comeau au chant au début des années 2000 et un certain Randy Black à la batterie quand même redonnant à son groupe le sens du mot Thrash, puis, la malédiction étant toujours active sur les Canadiens, le gratteux et chanteur occasionnel recrute Dave Padden, un guitariste-chanteur au talent incroyable qui permet à la tête pensante qu'est Jeff de laisser divaguer son esprit créatif sur All For You et Schizo Deluxe notamment. Une nouvelle fois, Jeff Waters est obligé de remonter un line-up complet autour de lui en 2015 et il finit par s'acoquiner avec un guitariste de 30 ans, un bassiste de 28 et un batteur de 24 ans, inutile de retenir les noms, à la vitesse où ça va(lse). Avec ce nouveau groupe, Jeff Waters sort cette année For The Demented, le seizième album d'une carrière bien remplie avec les succès que l'on connait et les années de vache maigre dont l'homme se souvient que trop bien pour refaire les mêmes erreurs (Remains - 1997).
La qualité de guitariste de Jeff Waters n'est plus à démontrer, ses qualités de chanteur elles, se sont développées avec les années et c'est bien lui qui opère sur ce nouvel opus qui enquille après un Suicide Society (2015) plutôt bien accueilli. D'ailleurs, le début d'album est fait pour rassurer les fans, "Twisted Lobotomy" et "One To Kill" sont du ANNIHILATOR pur jus et si le deuxième titre est d'une efficacité aussi équivalente à son classicisme, le premier montre déjà un léger défaut dans son break central un peu long et qui finit par montrer quelques signes de faiblesse, bref ! On passe facilement cela à Jeff Waters. Avec "For The Demented", le Canadien opte pour un chant mélodique qui n'est pas forcément son point fort, on obtient là un titre sympathique mais qui ne tire pas l'album vers le haut... du coup pourquoi donner ce titre à l'album ?
Mais ce n'est pas la dernière surprise du groupe sur ce For The Demented, car derrière voici "Pieces Of You", une sorte de Power Ballad où l'esprit de "The Unforgiven" vient trainer en arrière plan et c'est un petit peu ce que l'on peut reprocher à ANNIHILATOR sa tendance à trop se rapprocher de San Francisco car si le clin d’œil aux Four Horsemen est plutôt sympathique, avec "The Demon You Know", on a carrément l'impression d'entendre MEGADETH, chant à la Dave Mustaine, c'est à dire grogné sur fond de basse / batterie avec un refrain parfaitement Mustainien, une tendance que l'on pouvait aussi percevoir sur "Twisted Lobotomy", c'est rapide mais il manque ce supplément d'âme comme le MEGADETH récent. Et c'est avec "Phantom Asylum" que la surprise, la bonne, va arriver, Jeff Waters y ajoute d'autres effet à sa guitare qui colore un peu ce titre à l'ambiance particulière, on a parfois l'impression d'une bande son d'un western avant d'être propulsé dans quelque chose de plus récent, comme si les saloons ré-ouvraient en 2017, voyez le tableau ! Et ça ne se calme pas avec "Altering The Altar", heureusement les solos de Jeff Waters sont reconnaissables entre mille et nous rappellent que c'est bien ANNIHILATOR qui nous prend à contre-pieds.
Normalement, vous me l'accorderez, là-dessus, Jeff Waters aurait du revenir à quelque chose de plus traditionnel, de plus habituel, de plus attendu, mais c'est "The Way" qui déboule, un titre direct à l'esprit presque Punk à tel point que l'on croirait entendre une reprise... soit, tant qu'à surprendre autant y aller à fond ! Mais ce n'est franchement pas une mauvaise chose, le reste est tellement propre qu'un peu de saleté soulage presque, on connait le goût du guitariste pour les solos bien propres avec des fins bien brutes alors là ça bave, ça suinte, ça change ! Et comme pour bien marquer la cassure, un interlude "Dark", comme ANNIHILATOR sait en produire assure la jonction avec un "Not All There" revenant à des bases plus Thrash Metal et plus conventionnelles pour le groupe mais avec un chant plus posé, là aussi comme celui vers lequel Dave Mustaine a pu s'orienter, un refrain avec beaucoup de réverb', une cassure Funk, des refrains bien Heavy Thrash, le melting-pot final débouche sur un passage aérien où la voix de Jeff Waters est noyée dans les effets comme pour la rendre plus douce, une chose est sure, l'homme n'a pas joué la carte de la facilité.
Car, oui, si Jeff Waters n'a pas oublié les années difficiles et a bien retenu les erreurs (d'un point de vue commercial bien entendu), il n'a surtout pas oublié que c'est lorsqu'il a été le plus sincère qu'ANNIHILATOR a été le plus remis sur les rails du succès (somme tout assez relatif, ce n'est pas MEGADETH, c'est sur!) donc ce For The Demented applique la règle du donnant/donnant, il donne à ses fans, amateurs de Thrash Metal ce qu'ils attendent avec "Twisted Lobotomy", "One To Kill", "The Demon You Know" ou "For The Demented" et il attend que ces mêmes fans acceptent des titres comme "Pieces Of You", "The Way" ou même cet excellent "Phantom Asylum" qui pourrait presque justifier à lui seul que vous vous penchiez sur cet opus qui n'ait pas parfait, c'est certain mais qui rappelle que Jeff Waters est un homme libre, un compositeur Thrash imparable, un guitariste très affuté, un chanteur en nette progression et qui s'est encore entouré d'un trio parfaitement à la hauteur.
Reste à savoir combien de temps ce line-up va tenir, une question qui n'a que peu d'importance tant Jeff est un loup solitaire aimant être bien entouré, et des jeunes loups voulant faire leurs armes avec ce mec là, il en existera toujours, possible que le groupe vive là sa période la plus longue qualitativement parlant et la personnalité attachante qu'est ce mentor me fait dire que c'est plutôt mérité, pour vu que le public suive !
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