Groupe fondé en 2004 à Denver, Colorado, IMMORTAL SŸNN ne s’est pas vraiment illustré par sa prolixité musicale depuis ses débuts. Après dix-sept ans d’existence, les américains n’ont trouvé le temps que de publier un seul longue-durée, en 2017, Machine Men, qui rompait enfin avec le silence. En 2015, le groupe s’était quand même fendu d’un moyen format, Barfly, qui donnait un aperçu de ses possibilités. Et ces mêmes possibilités étaient multiples, ce qui finalement, le dessert plus qu’autre chose. Faussement aiguillé par l’étiquette Thrash Metal accolé à sa musique, j’ai été grandement surpris de tomber en début d’album sur un morceau comme « Anamnesis », plus proche d’un MAIDEN ou d’un HELLOWEEN de single que d’un TESTAMENT rageur. Très mélodique et énergique, ce premier morceau a selon les musiciens été composé « pour la radio », alors même que la radio ne passe plus de Heavy Metal depuis des lustres. Alors, tendance appuyée ? Concession ? Nul ne le saura vraiment, toujours est-il que ce second LP montre un visage complexe et des traits divers au public, qui sera bien en peine de ranger les IMMORTAL SŸNN dans une petite case.
A l’inverse, les thématiques sont d’obédience Thrash, avec les sempiternels problèmes de société, l’individualisme, les attaques contre le gouvernement, et autres préoccupations usuelles. Mais précisons d’emblée pour les amateurs de vélocité et de brutalité, IMMORTAL SŸNN n’est pas un groupe de Thrash, mais bien un groupe de Heavy dur, tirant sur le Power Metal, et laissant de temps à autres traîner son inspiration du côté de la Bay-Area, sans vraiment le faire exprès.
Avec un line-up sans cesse renouvelé, et deux membres intronisés l’année dernière (Duel Shape - chant, et Brad Wagner - guitare), IMMORTAL SŸNN n’a pas connu un parcours linéaire et serein, ce qui n’a pas empêché les principaux compositeurs d’apporter un soin particulier à la cohérence de leur progression. Se situant dans une bonne moyenne vintage, Force of Habit ne prend pas pour exemple son homonyme de chez EXODUS, mais tente des choses plus ou moins inhabituelles, via des breaks surprenants, comme la tirade Ska interrompant la progression musclée de « Fight the Prince ». A ce moment-là on pense à un MORDRED plus timide, mais toujours avide de fusion, d’autant que « F.U.D.C. » accentue encore cette impression en empruntant quelques riffs à la DEATH ANGEL de l’époque Frolic Through the Park. Lignes vocales rappées, riffs velus, ambiance survoltée, on se croirait franchement revenu à la grande époque de l’orée des nineties, lorsque les groupes de Fusion trustaient les colonnes « découverte » des magazines, et si la sensation est agréable, elle nuit quelque peu à la cohérence de l’ensemble. Il convient alors d’adopter la bonne attitude, celle de considérer chaque morceau en tant que pièce du puzzle, avant de toutes les relier pour tenter de trouver un concept à l’album.
Avec cette méthode, Force of Habit devient tout à fait digeste, et révèle un potentiel certain dans l’originalité et l’efficacité, d’autant que les musiciens se montrent très capables, et que les interludes plus ou moins ludiques apportent de la dynamique. Jamais avare d’une déviation incongrue, le quintet (complété par Frantz Pierre à la basse, Axel Berrios à la batterie et Tony Z. à la guitare et au chant, sur deux morceaux) sinue donc entre les courants des années 80, se montre allusif à la NWOBHM tout comme à la NWOAHM, accélère le tempo modérément (« The Ballad of Marvin Heemeyer », un peu S.O.D/M.O.D dans l’esprit), cite les PANIC, mais ne résiste jamais longtemps au plaisir de la galéjade vite troussée (« The Mailman Song », qui célèbre les facteurs à sa façon, avec quelques blast-beats pour qu’il pédale plus vite), et finalement, propose un joli panaché qui distrait beaucoup, d’autant que lorsque les deux guitaristes s’accordent pour tirer de leur instrument des riffs méchants, ils ne font pas semblant (« Nuclear Terror »).
Et de fil en aiguille, après avoir essuyé quelques doutes du coude, on se laisse séduire par cet album un peu foutraque et léger, qui parvient à force de bonnes chansons à nous persuader de son bien-fondé. Il faut pour s’y plonger s’adapter au timbre un peu particulier du chanteur Duel Shape, à la voix nasillarde et légèrement aigue, aimer les chœurs incongrus qui reviennent à intervalles réguliers, avoir écouté en leurs temps des combos métissés mixant le Heavy, le Thrash, le Rap et le Funk, mais en fin de compte, et malgré son potentiel encore amateur, Force of Habit s’envole bien plus haut que nombre de sorties frappées du sceau old-school se contentant de plagier untel ou un autre tel.
« Denver Nights » oppose ainsi une énorme basse grondante à une rythmique à la OVERKILL/MOTORHEAD, tandis que le title-track, roublard en diable, concasse la rythmique pour plaquer des licks bien teigneux, toujours atténués bien sûr par les lignes vocales démentes d’un chanteur/diable qui sort de sa boîte.
Je l’avoue, j’ai adoré cet album finalement, beaucoup plus inspiré que son premier titre médiocre ne le laissait supposer. Alors un conseil, pour ne pas vous faire flouer, passez « Anamnesis » pour débuter l’écoute par « Fight the Prince », et vous pourrez savourer un album sans faute de goût et assez culotté.
Titres de l’album:
01. Anamnesis
02. Fight the Prince
03. F.U.D.C.
04. The Ballad of Marvin Heemeyer
05. The Mailman Song
06. Nuclear Terror
07. Satan's Tavern
08. Denver Nights
09. Force of Habit
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