Xième nouveauté Thrash du mois, mais pas la moins intéressante. Les OMNISM nous en viennent de New-York, la grosse pomme, qui au jugé de la puissance dégagée par ce premier album a du se manger une méchante attaque de vers. Fondé l’année dernière, le combo n’a donc pas traîné à s’exprimer, et s’est même épargné la marelle des cases démo et EP en lâchant directement un LP aux proportions de moyenne-durée. Moins de trente minutes de musique, pour une énergie de tous les diables, et une tendance à mélanger avec bonheur le Thrash le plus moderne et le Hardcore métallique le plus hargneux.
Forced Perspective est donc plus intriguant que ses premières mesures ne le laissaient paraître. Ainsi, en tombant sur le féroce title-track « Forced Perspective », qui en moins de trois minutes évoque avec acuité l’agression d’un pit-bull aimant garder un morceau de chacune de vos chevilles entre les dents, on comprend l’importance du métissage dans la philosophie du groupe. Produit avec pertinence, animé d’une rage de tous les instants, parsemé de samples inquiétants digne d’un film d’horreur, Forced Perspective est donc une bonne surprise, que les fans de Thrash contemporain et les accros au Hardcore le plus épais sauront apprécier à sa juste valeur.
Joe Sacco (basse), Jon Kucera (batterie), Danny Wahlberg (guitare) et Will Checchi (chant/guitare) nous surprennent donc de leur refus de s’intégrer à la mouvance old-school qui domine la production depuis de longues années. Et le plaisir de découvrir un album qui justement dénote dans le paysage actuel est décuplé par des instrumentaux voraces, dominés d’une voix Core tout à fait persuasive. Si l’influence du PANTERA le plus gonflé aux stéroïdes est évidemment palpable, le fond de l’air est plus chaud que les dernières réalisations de Phil et ses comparses, et l’ambiance est tendue comme une corde à piano prête à vous lâcher en pleine gueule.
En gardant la cohésion sous le coude, le quatuor a joué la bonne carte. Pas plus de huit morceaux pour cette entrée en matière en guise de bourre-pif, qui ne rechigne pourtant pas à laisser s’échapper la pression de temps à autres. Ainsi, la mélodie de « Among the Filth », amère en oreilles n’est pas sans rappeler le côté vicieux des légendaires ACID BATH, avec cette voix acide et cette atmosphère confinée. Le point fort des américains reste tout de même cette capacité à emballer les débats d’une accélération fulgurante vous laissant sur le flanc, et cette montée régulière dans les BPM confère à cet album une folie qui manque à bon nombre de groupes actuels.
Bien construit, suivant une montée en puissance remarquable, Forced Perspective impose en effet son point de vue, et n’en démord pas. Les riffs sont certes graves et classiques, mais les fréquents changements de beat, les parties rythmiques bancales et les ruées dans les brancards font de ce premier album un méchant combat de gangs, et la transposition musicale d’une réalité sociale assez effrayante. Très capables individuellement, les quatre membres mettent leur bagage au service d’un collectif soudé, et parviennent à élaborer des plans tout à fait impressionnants, comme cette succession de cassures au biseau sur le monstrueux « Upon This Flesh I Feed ». Empruntant au Death son intransigeance rythmique, au Thrash sa fluidité dans la violence, et au Hardcore son âpreté dans le propos, OMNISM délivre son message sans ambages, et risque de fédérer les trois publics de sa musculature. Pas une seconde d’ennui dans cette collection de cris de rage formidablement bien construits, et exhortés avec hargne et brutalité. Sans oublier qu’un morceau efficace se doit de contenir son lot de petits licks harmoniques et de brisures dans l’avancée (« Amnesia »), les new-yorkais prouvent qu’ils en ont dans la besace, et que leur ressenti est tout sauf forcé.
En nous permettant de nous échapper de la prison nostalgique pour une petite demi-heure, Forced Perspective incarne le mi-chemin le plus persuasif entre Thrash et Hardcore, sans tomber dans les travers joyeux du Crossover trop heureux. Ici, la réalité est décrite via l’éclairage de néons blafards, de lumières vacillantes, et de riffs qui donnent la rage. Bourré de testostérone sans être cliché, ce premier album laisse augurer d’une belle carrière, et sans avoir si les OMNISM ont le talent pour prendre la relève de PANTERA, j’ose affirmer qu’ils représentent un certain avenir pour le Thrash, englué dans ses souvenirs les plus passéistes et répétitifs.
Titres de l’album:
01. Undone
02. The Fallout Remains
03. Forced Perspective
04. Cleansing Power of Fire
05. Among the Filth
06. Upon This Flesh I Feed
07. Amnesia
08. The Accuser
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