Si la Finlande s’y met maintenant, on ne va plus savoir où donner de la tête. Les attaques Thrash viennent déjà de partout, si en plus maintenant nous devons regarder vers le Nord, on va finir par le perdre vraiment…Mais les CEASELESS TORMENT ne sont pourtant pas nés de la dernière gelée, puisque leurs débuts remontent à 2007, et leur premier album officiel, The End They Bring, de 2014. Entre temps, des démos, et surtout pas mal de live, puisque les bougres ont bourlingué en Europe centrale et ont même foulé du médiator le sol français, à l’occasion d’une mini-tournée en compagnie des DYING GORGEOUS LIES.
Dès le départ, les musiciens assemblés semblaient penser que seul le Thrash bestial saurait les rassasier. Alors ils s’y sont adonné corps et âme pour finalement, revenir en 2017 avec un second longue-durée, qui ne trahit en rien les demi-promesses du premier. Promesses tout à fait raisonnables d’ailleurs qui savent respecter la parole d’un Metal en farandole, largement inspiré par les têtes de gondole eighties du genre. Pas de surprise donc, ni bonne ni mauvaise, pour un Vintage Thrash qui sait faire légèrement monter la mayonnaise.
Toujours abrités par les nationaux BWK Records, Sebastian Fredriksson (guitare/chant), Kim Lappalainen – (guitare), Mikko Karppelin (basse) et Tommi Makkonen (batterie) continuent donc de tronçonner dans les grandes largeurs pour s’imposer, en collant de près à des préceptes largement éprouvés. Et les huit compositions de ce Forces Of Evil tournent rond, propulsant des riffs carton sur fond de rythmique en plomb, le tout agrémenté de vocaux bien râpeux et graveleux.
Le quatuor nous glisse quelques références histoire de situer leurs débats (DARK ANGEL, DEATH, DEMOLITION HAMMER, KREATOR, NUCLEAR ASSAULT, ONSLAUGHT, POSSESSED, SACRED REICH, SEPULTURA, SLAYER, SODOM, TANKARD, et même George Michael, pourquoi pas), et il est certain que cette liste contient assez d’éléments pour que vous puissiez deviner ce qui vous attend sans avoir à écouter. Mais il serait dommage de se dispenser d’une bonne tranche de Thrash qui explose la tronche, et qui n’attend que ça pour s’épanouir sans honte.
Pas d’ambitions démesurées ici, mais des efforts mesurés, ainsi qu’une violence contrôlée. On se croirait brusquement ramené quelques années dans le passé, aux alentours de 86/87, et en train d’écouter les sempiternels Seven Churches, Pleasure To Kill, Darkness Descends, Ignorance ou autres Death Squad, et si l’inédit se fait la belle, l’efficacité se veut doucement cruelle. Pas de débordements à craindre, les finlandais aiment trop le style pour le dénaturer ou s’approcher de trop près d’un Noisy Thrash dégueulé, et si le classicisme empêche tout enthousiasme débridé, il saura nous éviter des déconvenues en plaisirs gâchés. Dotés d’une production qui semble avoir trouvé une faille dans le continuum espace-temps, Forces Of Evil lacère les enceintes, et se rapproche d’un bon Thrash de série B, de celui qui manque d’audace mais qui délace quand même les godasses. On se laisse happer par ces riffs que l’on connaît déjà par cœur, et par ces breaks qu’on voit arriver de bonne heure. Parfois, la voracité se laisse entraîner dans un ballet de brutalité inopiné (le break central de « Last Step Over The Line », ou comment exploser un solo en plein vol plané de blasts déchaînés), mais la plupart du temps, la concision prime sur l’occasion, et les morceaux se succèdent à bon rythme, sans que notre attention soit vraiment dévorée glouton.
La plupart des interventions jouent le jeu de BPM en fusion, mais le Heavy n’y est pas pour autant laissé à l’abandon (« Forces of Evil », et son intro vraiment méchante, qui passe par toutes les ambiances et qui prouve que le groupe sait la mettre en cadence). On pense durant cette petite demi-heure à OVERKILL, pour cette basse frappée qui sonne comme une damnée, à SODOM, sans les exactions outrancières bestiales, mais aussi à HEXX, INDESTROY, et d’autres acteurs de l’underground destroy, qui il y a trente ans, arpentaient les scènes en attendant leur grand soir, qui ne devait jamais arriver.
Ce n’est pas ce que je souhaite aux CEASELESS TORMENT, qui ont clairement les moyens de s’extirper de cette normalité un peu abusée, pour peu que leur instinct moins formaliste prenne le dessus sur leur modération pas si fédératrice. Si l’on ne s’ennuie pas à l’écoute de leur second LP, on ne devient pas hystérique pour autant, et c’est là que le bât blesse. Les compos s’enfilent, et on fait parfois un effort pour que personne ne se défile, même si quelques idées plus fines nous accrochent à l’hameçon et au fil (« Let The Torture Begin » et ses petits silences rythmiques futés). C’est très bien construit, fort bien amené, mais un peu trop prévisible, et si la voix de Sebastian rappelle salement celle de Tom Angelripper le dément, les finlandais n’ont pas l’outrance de leurs aînés, et se montrent souvent un peu trop timorés.
C’est le reproche majeur formulé à l’encontre de nombre de groupes se complaisant dans un Thrash nostalgique, sans essayer de l’adapter à l’époque, et en réfutant toutes les théories d’évolution. Pourtant avec un niveau instrumental tout à fait honorable Forces Of Evil aurait largement pu passer la rampe des exigences, comme le démontre le très exubérant « Forsaken As Well », qui plane largement au-dessus de la mêlée brouillonne du Thrash à la teutonne, et qui alimente la cuve à breaks d’une sagacité affûtée.
Et finalement, CEASELESS TORMENT, à l’image du conclusif et moyennement incisif « Tormentor » avoue sa crainte de se voir oublié sur le bord de la route encombrée, et reste dans une mesure qui a de quoi frustrer. On aurait adoré pourtant les voir se lâcher sur un final halluciné, un peu de la façon qu’avait SEPULTURA de craquer sur « Infected Voice » ou « Primitive Future ». Mais avec des guitaristes capables et une section rythmique implacable, quelques chœurs remarquables et un allant somme toute impeccable, ils évitent de peu la catastrophe d’un LP trop vieux jeu pour faire frémir les plus rageux. Mais souhaitons qu’à l’avenir, les finlandais tentent des choses moins stéréotypées, une fois que leur line-up se sera stabilisé. D’ici là, ils ont encore de quoi progresser pour revenir nous croquer avec des hymnes un peu moins marqués.
Titres de l'album:
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