En m’attelant à la chronique de Permanent Exile il y a deux ans, je ne m’attendais pas à recevoir une telle charge dans la face. Bon, certes, je l’avais bien méritée, puisque je n’avais pris aucun gant pour en aborder le contenant, alors même que l’underground s’agitait déjà des soubresauts de cette bande de coreux bien vénères, qui finalement n’en étaient pas vraiment. J’avais même labellisé les RED DEATH « Punk Hardcore », dans un accès de facilité, alors même que le Crossover était leur tasse de thé. Pardonnez l’outrage, mais avec le nombre de combos que je vois défiler, l’erreur reste humaine et le skate décroché. Pourtant, les originaires de Washington D.C ne cachaient en rien leur jeu, assemblé des cartes maîtresses des GANG GREEN, des AGNOSTIC FRONT et autres MUNICIPAL WASTE, le tout dilué dans un vieux fut radioactif de terrain vague un peu oublié. Depuis, les petits malins ont fait leur chemin, abondamment tourné comme tout groupe de terrain qui se respecte et apprend à partager, et ils nous en reviennent donc avec un second LP, qui se permet de toiser le premier avec une morgue affichée.
Mieux ? Oui, parce que plus concis, plus métallique et rentre-dedans, mais toujours débordant de nuances et de riffs redondants. C’est même devenu leur spécialité, et lorsque mes oreilles médusées sont entrées en contact avec l’aplatissant « Usurped », j’ai failli en perdre mon dentier. Rendez-vous compte, un riff à rendre Rocky George mort de honte de ne pas y avoir pensé, et de ne pas avoir tricoté avec les MORTAL SIN pour épaissir ses idées, déjà bien fournies. La Mort Rouge avait donc encore frappé, un uppercut en plein pif, pour se replacer sous les tunnels de pipelines en détresse qui semblent appeler au secours sans vraiment le revendiquer. Les enfants de la génération X seraient-ils moins désabusés qu’on ne le pensait ?
Pour sûr, et pas vraiment enclins à baisser les armes pour prendre un boulot honnête, et promener le chien sous les arbres.
La recette pourtant, n’a pas vraiment changé. Le quintette (DHD – chant, Ace & Alfredo – guitares, Robin – basse et Connor – batterie) sont toujours adeptes de la radicalisation brève, et nous abreuvent de morceaux qui ne perdent pas de temps à convaincre de leurs rythmiques pilonnées et de leurs guitares inspirées. Tout ça joue vite, évidemment, mais contrôlé, pour ne pas tutoyer un Speedcore/Thrashcore hors contexte et pas assez fouillé. Ici, c’est le Thrash à tendance Hardcore qui se veut énervé, et qui l’est, tout en louchant vers une musicalité à rendre les EXCEL pas si excellents que ça dans leur domaine. A ce titre, Formidable Darkness est plutôt une formidable lumière qui met sous les étoiles la scène de Washington, toujours attachée à cet underground qu’elle ne semble pas vouloir quitter. Elle a pourtant les arguments pour faire chuter les cadors, ceux qui se reposent sur leurs lauriers, et qui risquent de s’en prendre une bonne en headbanguant sur des hits fatals comme « Archangel Void », ridiculisant tous les groupes Crust et D-beat, sans se départir de ses envies Crossover juxtaposant MOTORHEAD a VENOM, et LUDICHRIST à DISCHARGE. Ici, c’est le Metal qui fait loi, et le Hardcore qui fait foi, street aware comme toujours, et arpentant les rues la mine patibulaire, mais le sourire en coin.
Et c’est évidemment jouissif, parce que c’est puissant, mais aussi parce que c’est intelligent. Au lieu de charger comme des éléphants, les américains jouent à l’avenant, et tergiversent sans hésiter entre Heavy flagrant, Thrash mordant, et Hardcore fulgurant. Et lorsque le duo de guitaristes plombe l’ambiance, c’est pour mieux la relever, comme en témoignent les trois minutes et vingt-six secondes de gloire de « Parasite’s Paradise », le tube que les SUICIDAL ne sont jamais parvenus à composer. Un thème qui prend à la gorge, et un beat un peu pataud mais costaud qui vous ramène dare-dare vers le paletot des héros d’années 80 en tripot, de ces clubs qui transpiraient une fois l’heure légale passée, et qui vous permettaient de reprendre votre souffle sur le béton d’un trottoir bondé. Et puis ces accélérations en chien de fusil qui vous laissent au tapis, K.O pour le compte, qui est bon, et qui transpire d’un Thrash vraiment canon (« Slashed To Bits »). En gros, la quintessence de la violence, mais celle qui est fun, rapide, et qui ne laisse pas orphelin pour tout compte de BMP un peu trop fournis. Ici, l’engagement est total, mais déraisonnable dans la raison, et même lorsque la montre ne compte plus les tours, le ton est Heavy et béton, à l’image de ce compact « Vagabond (Wondering & Roving) », qui démontre que le Metal et le Hardcore savent encore marcher poing dans la main, pour s’assurer de virils lendemains.
Permanent Exile n’était donc qu’un premier jet, certes presque parfait, mais qui recelait encore de petites erreurs de jeunesse, qu’on assimilait à de la naïveté pas forcément mal placée. Cette naïveté a laissé la place à des certitudes Core, qui nous emballent encore et encore, via des mises en place comme « Formidable Darkness », cette intro preste, qui roule une pelle au Punk le plus basse en avant d’un Lemmy/Cronos en grands-parents qui regardent avec fierté leur engeance s’exciter et assurer. Le chant de DHD, l’un des plus convaincants du créneau survole des compositions vraiment fouillées et remuées, qui ne crachent pas sur un brin de Heavy, sans trahir la cause crossover par un coup de génie. Il suffit d’ailleurs de se pencher (mais pas trop, parce que c’est haut) sur les « Iron Willed » et « Restless Acts Of Madness » pour comprendre que le FLOTSAM de Doomsday For The Deceiver et le GANG GREEN de Older…Budweiser forment un couple pas si dépareillé que ça, puisque cette putain de rythmique en basse à la Newsted et ces guitares en maîtresses d’un Hardcore en détresse les unissent avant la messe. Une messe en mosh majeur, mais pas le mosh de crétins en bermuda à fleurs, non, celui des origines de D.C et de Venice, celui qui faisait encore peur à dévaler les rues à pas d’heure. Les heurts, se multiplient, mais la joie aussi, et on ressort de Formidable Darkness pas forcément grandi ou muri, mais heureux d’avoir connu ça encore une fois, même un âge respectable atteint depuis de longues nuits.
RED DEATH, c’est ni plus ni moins que l’AOC de Washington D.C, comme si le temps s’était arrêté pour quelques journées. Une tradition qui valse entre Thrash, Hardcore, Crossover et qui finalement, appartient à toutes les écoles, mais surtout, diplômé de celle de la rage et du talent en nage. Une bombe qui vous explose entre les oreilles, et qui tape dans le timing parfait pour dézinguer sans pareil. Une confirmation, d’un truc qu’on savait déjà. Qu’un grand groupe est déjà là. Et qu’il compte bien rester, sans s’essuyer les pieds.
Titres de l'album:
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