Enfin serais-je tenté de dire, enfin ! Trois ans après leur dernière apparition sous la forme d’un deux titres à la pochette extraordinaire, les parisiens de FURIES nous en reviennent avec un album complet qui ne fait pas que confirmer tout le bien qu’on pensait d’eux. Non, ce serait mal connaître le quatuor que de croire qu’il n’est capable que du minimum syndical, et il était indispensable que cette première réalisation longue-durée explose la concurrence, et nous pouvions faire confiance à Linda et les siens pour combler nos désirs les plus fous en termes de Hard Rock/Heavy Metal vintage. Et autant le dire tout de suite, Fortune's Gates a ouvert en grand les portes de la chance aux parisiens, qui se sont engouffrés dans l’ouverture sans hésiter une seule seconde. Et si le FURIES 2017 était déjà fort mature et professionnel, que dire du FURIES 2020 qui n’est rien de moins qu’une machine de guerre old-school aux rouages si bien huilés que son avancée glisse sur la route du succès. Sans avoir vraiment changé sa formule depuis son premier EP, le groupe l’a perfectionnée, au point d’atteindre aujourd’hui le niveau des plus grands cadors européens en la matière. Et pour cause. Le groupe a les costumes, le son, le verbe, la mine, le crayon, la fougue, l’air et surtout, les chansons. Loin de se contenter d’un parfum nostalgique pour couvrir l’odeur rance de vieux riffs fatigués depuis les derniers ACCEPT potables, le quatuor est allé chercher au plus profond de ses tripes l’inspiration pour construire ce premier album sans commettre de faux-pas, et nous livre une prestation évidemment haute en couleurs, mais sans privilégier la forme sur le fond. Les titres sont accrocheurs, pugnaces, mélodiques, et drivés par la voix incroyable de Linda qui va taquiner les aigus les plus Halfordiens pour nous hérisser les poils sur les bras.
Enregistré au Labomatic Studios à Paris par Igor Moreno puis mixé et masterisé par Simone Mularoni (SILVER LAKE, TEMPERANCE, WIND ROSE) au Domination Studio en Italie, Fortune's Gates a les moyens de ses ambitions, et met ses compositions au diapason de cette sublime pochette signée SLO. Tels des superhéros de comics, les FURIES pourfendent le Metal en plastique pour imposer les épées de fer et les masses d’armes d’acier dans le combat, et incarnent le renouveau d’une vague vintage qui n’est pas prête de s’écraser sur la grève. Disposant d’un son énorme, transfigurant la rythmique pour lui donner de faux-airs de char d’assaut écrasant les forêts, et conférant à la basse un subtil parfum Steve Harris, ce premier LP est une dose d’adrénaline pour affronter la routine, et sublime tous les clichés inhérents aux années 80, passant en revue toutes les fragrances du Hard et du Heavy, sans avoir peur de s’attaquer au Power Metal en accélérant le tempo et en durcissant les guitares. Inutile de dire que Linda est dans une forme olympique, et qu’aucune prouesse ne lui est impossible, comme le prouve le cri primal et terminal de « Antidote » qui renvoie presque le Sebastian Bach de « Quicksand Jesus » dans les cordes de l’humilité. Mais évidemment, Linda n’est pas seule sur le navire de la réussite, et ses seconds font une fois encore admirablement le job. A noter donc, la performance immaculée du duo de guitaristes Billy Laser et Sam Flash qui durcissent en rythmique et volubilent en solo, pour conférer aux morceaux cette patine surnaturelle et infernale, transformant de simples exercices de style en volcans Power crachant de la lave à en brûler Pompéi une fois encore (« Delusions Of Daylight »).
Très affûté et aiguisé, le groupe se montre donc sous un jour particulièrement flatteur, mais fait aussi preuve d’intelligence en comprenant qu’un album de quarante-sept minutes se doit d’être agencé pour ne pas lasser. Alors les ambiances s’alternent, les humeurs ne sont jamais ternes, et la furie se calme parfois, sans trahir, mais en aménageant des espaces mélodiques plus prononcés (« Never Say Die »). Comme tout premier album, Fortune's Gates contient son lot d’hymnes à reprendre en chœur, mais pas le genre d’hymnes faciles qu’on compose sur un coin de nappe pour ensuite les truffer par facilité de chœurs allemands. Non, ici, les futurs standards sont peaufinés, à l’image du séduisant « You & I » en intro, qui rappelle autant STRATOVARIUS qu’ENFORCER, et qui nous donne l’accolade virile de son riff gonflé aux stéroïdes. Les parisiens en profitent d’ailleurs pour recycler deux anciens morceaux, « Prince of the Middle East » et évidemment le classique « Unleash The Furies », histoire de conférer à ce premier tome une aura de synthèse de ces sept premières années de carrière.
Alors, ça déroule, parfois au rythme de sextolets tournant fou (« Never Say Die »), parfois à celui d’une lenteur inopinée qui plombe le déviant « Superstition », sur lequel Billy Laser et Sam Flash lâchent tous les riffs historiques à leur disposition, passant en revue le répertoire Hard ‘Heavy des années 80 avec un brio fou, pouvant toujours compter sur la puissance extraordinaire de Linda au chant. Mais cette dernière ne se contente pas de vocalises enflammées, et cimente la rythmique qu’elle forme avec Zaza Bathory, garante de la légende depuis 2013. En résulte une solidité incontestable, qui permet aux guitares de partir en vrille à la moindre occasion, mais jamais gratuitement. Car les soli sont étudiés, ciselés, comme ces chœurs fédérateurs qui interviennent pile au bon moment. Sans jamais perdre sa fougue, FURIES présente un visage plus mur, se permet parfois quelques facilités (« Fire In The Sky » qu’on imagine très bien sur un vieil album de WARLOCK), facilement excusées par des hits aussi imparables que « Voodoo Chains ». Et c’est avec un plaisir non feint qu’on reprend notre séance de headbanging entamée en 2017 en retombant sur le racé et furieux « Unleash The Furies », qui reste décidément le postulat définitif de la jeune carrière de ce groupe si attachant. Retrouvant l’allant Hard des eighties, mais le remettant au goût d’un jour plus contemporain, le quatuor parisien signe un premier album d’envergure mondiale, qui va prendre une dimension gargantuesque sur scène, une fois que le groupe pourra à nouveau fouler les planches.
La France tient son Avengers musical avec ce premier LP qui a de faux-airs d’apocalypse programmée, et d’assemblée de superhéros prêts à affronter les pires imposteurs de la galaxie old-school. Unleash the FURIES !!!!
Titres de l’album:
01. You & I
02. The Fortune’s Gate
03. Voodoo Chains
04. Antidote
05. Delusions Of Daylight
06. Never Say Die
07. Superstition
08. Prince Of Middle East
09. Fire In The Sky
10. Unleash The Furies
Bon ça me parle déjà plus que leurs dernières sorties, on retrouve un peu d'adhérence dans les guitares, à voir !
14/04/2025, 07:29
La différence de style n'est pas surprenante, ils n'ont jamais refait le même album. Mais ça rend mou, fatigué, sans inspiration... et décevant après une si longue attente. Espérons que le reste soit meilleur.
13/04/2025, 12:10
@DPD je suis d'accord avec toi et c'est vrai que dans le genre, Vektor est l'un des rares groupes à avoir proposé quelque chose de neuf. Pour ma part, je rajoute également Power Trip qui, même s'il ne propose rien de foncièrement neuf, a un gr(...)
13/04/2025, 07:58
Arioch91, c'est juste que le thrash basique on a largement fait le tour, depuis une trentaine d'années en fait. Vektor avait remis un coup de boost dans la scène avec ses tendances progressives et autres, mais il semblerait que le mec était pas sympa dans sa vie pri(...)
13/04/2025, 02:02
Grosse déception pour ma part.C'est sûr que faire poireauter les fans après 34 ans, l'attente est forte et surtout, on attend LE truc qui va tout niquer.Mouais.Je passe sous silence la cover qui pue l'IA à plein nez.Qu'est(...)
12/04/2025, 18:53
Ouh que c'est bon ça !!! !!! !!!Un truc qui puise à mort dans les 90s !NECROMANTIA et BARATHRUM en tête... ... ...
11/04/2025, 09:36
Je veux bien que la société polonaise soit différente, mais ses provocations à deux balles passent pour du Manson 20 ans trop tard, c'est tellement commun..
10/04/2025, 16:41
Juste une remarque, je suis pas au courant des lois françaises, si j'ai outrepassé mes droits vous pouvez virer ce commentaire pas de soucis.
10/04/2025, 15:17
Cher Emptyrior, je suis juste homophobe, voilà tout. Il y a des gens comme ça que veux-tu. Mes excuses si tu es blessé par mes propos, j'espère que tu sauras t'en remettre.
10/04/2025, 15:04
@ DPD : Certaines personnes ne comprennent en effet pas ce qu'implique une guerre, et se permettent de faire tranquillement des commentaires dans leur canapé en mettant pays agresseur et pays agressé dos à dos. L'ignorance et la bêtise n'ont aucune limite(...)
09/04/2025, 23:31
Emptyrior, va donc écouter Taylor Swift si tu veux un safe space
09/04/2025, 05:02
"Des soli qui n’en sont pas et font passer les débuts de KREATOR et SODOM pour des examens de conservatoire" ha ha !Ce groove nihiliste encore. Le pied.
08/04/2025, 22:52
Perso j'ai de quoi faire pour me régaler avec cette affiche : Dark Angel, Enforcer, Benediction, Hexecutor (miam), Belenos, Houle, Suffo (what else ?), etc, sans parler de la scène stoner assez bien représentée cette année... Alors oui déj&agra(...)
08/04/2025, 22:45