Après huit ans d’existence, de nombreuses tournées, dont certaines en tête d’affiche, les allemands de CHAKORA passent à la vitesse supérieure, après avoir été réduits au silence par la pandémie de 2020. Ce qui leur a néanmoins donné le temps de se constituer un nouveau répertoire encore plus solide, et d’accoucher d’un deuxième album charnu, lippu, épais et repu. Et ce, dans un style pas vraiment caractéristique des us et coutumes d’outre-Rhin. Non, cette musique sent plus volontiers l’air vicié des marais du sud des Etats-Unis, entre la Louisiane et la Nouvelle-Orléans, une odeur persistante de riffs gras, de nonchalance rythmique, et de consommation d’alcool et de substances diverses.
Nikolaj Back (guitare/chant), Steve Ely (basse), Kay Hemmerich (batterie) et Christian Weber (guitare) avancent donc en terrain découvert, en battant pavillon Fractured Fate. Ce pavillon est tout sauf un drapeau blanc, puisque le quatuor n’a absolument pas l’intention de rendre les armes, mais plutôt de les faire parler. Intelligemment, sans gaspiller de munitions, et en nuançant son intervention musclée de mouvements plus erratiques, et osons le terme, improvisés.
Fractured Fate n’est donc pas un simple succédané de PANTERA ou de DOWN. Si nos amis germains utilisent certains des codes américains les plus connus, ils y injectent quelques éléments de Metal européen, et de rigueur typiquement allemande. Ainsi, les riffs lourds sont contrebalancés par des harmonies amères bien présentes, et les montées en puissance dégénèrent parfois en coda spontané, dans la plus droite lignées des petits malins psychédéliques qui gardent quand même un sacré fond de colère en eux.
« The Invincible » en est un témoignage direct, et l’assertion d’une ouverture d’esprit manifeste. En faisant le choix de balancer trois morceaux en single, les musiciens ont pris le risque de casser le suspense, mais paradoxalement, ce choix est justement ce qui fait la force de cette découverte. Car les autres titres ne sont pas que de simples copies malhabiles et vite emballés, mais d’autres trésors cachés dans l’ombre.
La souplesse du Groove, la liberté du Sludge light, et l’envie d’un Rock puissant, voilà donc les armes d’un deuxième album qui frise la perfection dans son style. Outre une capacité de composition plus qu’intéressante, le groupe propose une technique très poussée, qui leur permet toutes les audaces. On louera plus volontiers le boulot abattu par cette rythmique performante, et surtout, les qualités de la frappe de Kay Hemmerich, qui de sa frappe versatile alourdit, allège, syncope et détourne, ce qui permet aux chansons d’emprunter des sentiers moins battus.
Long, mais parfaitement digeste, Fractured Fate est de ces albums qui surprennent à longueur d’écoute. La précision de la production permet à des cocottes de guitare de s’envoler dans un ciel chargé, et à la basse de rouler sans accrocher les branches restées au sol. Beaucoup de finesse donc dans la brutalité, larvée parfois, mais la plupart du temps complètement assumée.
Autant vous dire que la facilité ne fait pas partie du caractère des forces impliquées. Avec des accents Thrash nineties, une propension à se laisser aller à de longues digressions justifiées, et des tendances à chatouiller un Heavy Rock plus direct et abordable (« Somebody Else », du punch, des dents qui tombent et des hurlements à faire tressaillir le gros Phil Anselmo).
Il faut prendre son temps pour apprécier l’œuvre. Fractured Fate se dévoile par petites touches, et une première (ou deuxième) impression ne suffira pas à se faire une idée des perspectives. Si quelques riffs reviennent au premier plan à intervalles réguliers, c’est pour mieux être brisés dans leur élan par une acoustique ciselé qui rappelle évidemment la Country de Memphis, un peu de la même manière que 7 WEEKS traite ses thèmes en les adaptant à sa propre culture.
CHAKORA a construit son album en deux parties, avec une première consacrée aux morceaux les plus développés, et la seconde, focalisée sur l’instant, avec des titres plus concis, mais pas moins imaginatifs. C’est donc le long et nostalgique « PTSD » qui sert de frontière, avant que « Beautiful » ne prenne le relais. Toutefois, ne vous fiez pas à son titre romantique, puisqu’il est une attaque en règle des sens avec un percussionniste qui donne de sa personne et se croit sur le siège de NOMEANSNO, et un chanteur dont le timbre devient plus rocailleux.
« Golden Thrones » aborde le problème par sa face la plus thrashy, et nous en colle une bonne sans lâcher ce fil rouge qui sert de garde-fou à l’album. On pense aux magiques CHANNEL ZERO, et on se dit que les nineties ont encore de beaux jours devant elle.
Le travail est impeccable, et le métissage crucial. CHAKORA n’a surement pas envie de se voir bloquer dans une petite case qui ne lui ira pas du tout, et préfère explorer, et raconter son voyage sous forme de vignettes et d’humeurs, toutes motivées, mais aussi contemplatives. Et lorsque la marche requiert plus de jus, les foulées s’agrandissent (« Fading Echoes »).
En confrontant la rigueur allemande à la vitalité southern américaine, Fractured Fate s’offre une liberté créative non négligeable. Le quatuor part dans tous les sens mais se retrouve toujours au point de rendez-vous, par un habile jeu de guitares assassines et de heurts rythmiques. Vous l’aurez compris de vous-même, ce deuxième album est un pèlerinage en terre sacrée, mais aussi un chouette journal de bord envoyé de l’Allemagne en chasse gardée NOLA.
Une randonnée escarpée, difficile et physique, qui laisse exténué, mais ravi d’avoir pu admirer des paysages sauvages. Sauvage, comme la nature de ces musiciens qui ne s’en laissent pas imposer par leur nationalité.
Titres de l’album :
01. Jesus
02. Muddy Waters
03. The Invincible
04. Somebody Else
05. PTSD
06. Beautiful
07. Golden Thrones
08. Fading Echoes
09. Oldschool Criminal
10. Shadows
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