Au-delà du jeu de mot évident que ces barbares Allemands ont choisi comme nom de baptême, ce premier album reste une affaire tout à fait sérieuse et respectable de gros Death à tendance Grind qui ne prend pas de gants, et évoque tout autant la folie de l’émergence Core de Birmingham que la démence putride des CANCER et autres SUFFOCATION, sans qu’on ait besoin de se la jouer à l’envers.
Mis à part cette constatation objective mais un peu opaque, pas grand-chose à dire sur ces originaires de Brème, puisque les EGOCENTRASH sont assez avares en révélations et autres indications, que ce soit sur leur Bandcamp ou sur leur page Facebook.
Mais après tout, leur musique (ou barouf, comme vous le percevez selon votre sensibilité) parle et plutôt hurle d’elle-même, et autant se concentrer dessus pour parler avec objectivité de ce premier né, braillé d’un germain guttural, Fragmente der Kontingenz.
Au menu de cette boucherie découpée en vingt-quatre morceaux assez fins mais conséquents, du Death Metal très intense augmenté d’une grosse dose de Grind parfois un peu Gore, mais qui ne cède pas un pouce de terrain au gargouillis dispensables du style. Soit, une petite demi-heure de barbarie sans pause, un peu brouillonne parfois, mais suffisamment virulente pour intéresser les plus débauchés d’entre vous.
Pas de bio à se mettre sous le clavier, mis à part en précisant que les EGOCENTRASH se sont formés l’année dernière et qu’ils ont directement attaqué la scène Death par le versant longue durée, ce qui en soi est assez admirable et courageux.
Trio pas peureux (Chris – chant, Henne – guitare et basse, Dan – batterie), et convaincu du bien-fondé de son agression qui rend plus ou moins heureux, les trois cousins nous balancent une sauce très relevée, qui ressemble à s’y méprendre à un amalgame de Death ricain dans une soupe Grind et Hardcore du même coin, comme si le CANCER de To The Gory End salait l’addition en la corsant d’une adjonction de BRUTAL TRUTH l’estomac sur les talons.
Et comme ces dépeceurs de l’extrême ne prennent même pas soin de nous indiquer quelques influences, l’interprétation de leur création vous reste libre, ce qui permet d’inclure quelques références sur le chemin de souffrance.
On a parfois le sentiment de se replonger dans le légendaire Endtime de la bande à Dan Lilker tant la gravité est omniprésente (bien qu’on se demande où est passée la basse), et l’orientation ne dévie pas vraiment d’un iota du début à la fin, se plongeant même la nuque dans un bain de sang à la CARCASS des premiers instants, sans toutefois s’imprégner du non-sens Gore qui rendait Symphonies Of Sickness aussi fort.
Fort d’accord, mais sans remord, à l’image de cette pochette raccord qui nous ramène aux heures de gloire de la scène Grind anglaise et singeant le graphisme des premiers efforts de NAPALM DEATH, dont ils ont d’ailleurs empruntés quelques autres tics.
Mais pas de méprise, aussi rapide soit le Hardcore des EGOCENTRASH, il est avant tout gras, Death’n’Crust, se rapprochant plus des premières exactions du brutal Death avant que ses musiciens ne découvrent la compression.
Le problème étant qu’aucun morceau ne peut être mis en avant, puisqu’ils suivent tous le même gréement, qui vogue sur une mer de chaos incessant.
Tout ça peut rebuter les amateurs de diversité, mais là n’est pas le propos de ces Allemands qui avancent sans sentiment, et qui bourrinent sans relâche, très âpres à la tâche.
On peut aussi penser à une forme très Core d’un CANNIBAL CORPSE dévié de ses obnubilations de gros tarés, ou à une version plus édulcoré d’un MORTICIAN qui aurait perdu ses pédales d’effet.
Mais avec des morceaux qui n’atteignent presque jamais les deux minutes (le presque est uniquement symbolisé par « Der Einsiedler » et «Geschmack von Asche » , pas forcément les plus abordables du lot, mais avec quelques fantaisies rythmiques qui leur permettent de jouer un peu plus finaud), et des allusions assez futées à une incarnation diabolique d’un DISCHARGE en pleine fouille de décharge (« Pestfressen », malgré une entame salement entachée de blasts), les EGOCENTRASH tablent sur une brutalité outrancière avec Fragmente der Kontingenz qui ne vous laisse pas souffler plus d’une poignée de secondes bien pesées.
C’est souvent franchement bruyant (« Drecksau » alternance de Goregrind domestiqué et de Crust Death méchamment corsé), parfois purement Crossover entre Grind haché et Crustcore tassé (« Die Seuche »), ça s’autorise quand même quelques riffs à mémoriser surnageant dans un océan de saccades syncopées fondues à l’acide aminé (« Die Quetsche »), mais globalement, il est impossible de détailler (pléonasme, charmant) et faire du cas par cas en plongeant les mains et les oreilles dans ce bourbier.
Le tout s’ingurgite d’un trait, peut laisser groggy ou légèrement défait, mais après tout, tel est souvent le but de ce genre de réalisations qui avancent et défoncent sans raison, autre que le plaisir de balance la sauce en constatant les dégâts.
Mais c’est terriblement efficace parfois, quoique toujours un peu brouillon quand l’intensité pète les plombs (« Reset », sorte de « Ill Neglect » des TRUTH en version « je viens de sortir d’un HP »), et puis c’est comme ça, alors pas la peine de pinailler, c’est à prendre ou à laisser.
Mais dans un créneau de Death/Grind non édulcoré et bien concentré, Fragmente der Kontingenz joue fort bien son rôle de bombe qui passe son temps à exploser, et revisite des références éprouvées avec un respect nuancé de folie assumée.
Il est tout à fait possible d’en écouter quelques titres sans avoir à s’en fader l’intégralité, mais l’effort peut se révéler assez gratifiant, pour peu qu’une demi-heure de boucan fasse du bien à votre séant.
Mais méfiez-vous, malgré son patronyme en pied de nez, EGOCENTRASH n’a rien à voir avec un Thrash survitaminé.
Titres de l'album::
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