Fragments De Destinée est le deuxième album d'OPPROBRE, un groupe partagé entre Montpellier et Paris, et qui était resté silencieux depuis 2017 et son premier opus Le Naufrage. Depuis, le line-up du groupe a un peu évolué, un nouveau bassiste est arrivé, François ARBOGAST, ainsi qu'un claviériste et un batteur.
Si le groupe a considérablement gagné au niveau de la production avec des guitares d'une profondeur nécessaire pour le style et des voix plus présentes dans le mix final que sur le premier opus, il a également tourné son propos vers un Post Metal très ambiant plus que le Black Metal qui dominait encore il y a 4 ans. Certes, la batterie est encore capable de fournir du blast, les guitares peuvent se faire frénétiques, le chant peut même retrouver cette crasse très Black, mais OPPROBRE apporte une dimension progressive à sa musique avec ce nouvel album. Le travail de production est à signaler avec un son de guitare attisant le feu et la glace sur "Renouveau" par exemple.
On regrettera cependant l'évolution vocale car si le chant Black est plus audible, ses défauts également et notamment ce placement qui donne parfois la sensation que les mots courent après le rythme mais c'est surtout le chant clair qui choque, n'ayons pas peur des mots, il rappelle MASS HYSTERIA si on veut rester poli ou AQME si on veut être un poil piquant, il lisse considérablement une musique déjà significativement adoucie. Cette volonté de faire cohabiter plusieurs styles est tout à fait louable mais elle donne ici la forme d'un patchwork déroutant ou même d'un puzzle dont les pièces ne s'emboitent pas totalement et le comble est atteint sur les voix parlées qui reviennent régulièrement sur ce deuxième album, elles n'apportent rien d'autre que cette dimension narrative brute, pas un poil d'émotion à l'horizon.
Fragments De Destinée ne manque pas de points positifs, une qualité instrumentale bien au rendez-vous et de ce côté là, il faut reconnaitre l'évolution et la progression dans ce domaine, le travail d'arrangement entre les claviers et les guitares est très fouillé ("Absence", "Vertige, Pt.2"), le groupe ne s'embarasse d'ailleurs pas avec des considérations futiles comme savoir si un riff sonne Black, Death, Progressif, Rock ou autre, il s'en moque totalement et c'est bien là le secret de leur démarche qui trouve un sens et un point d'équilibre sur la fin d'album avec le titre "Indifférence" notamment qui est certainement le meilleur moment qui se poursuit sur "Cendres" tout aussi intéressant. La fibre progressive s'exprime pleinement et la cohabitation des styles se fait plus en douceur, voilà de quoi voir un futur radieux pour ce groupe s'il travaille cet aspect vocal qui n'aide vraiment pas à l'immersion dans ce milieu pourtant très prometteur.
Tracklist :
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21/11/2024, 08:46
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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