Si vous êtes originaire de Nouvelle-Aquitaine, près de Chevanceaux, il y a de grandes chances que vous ayez déjà entendu parler - ou mieux, vu - du chaotique projet FALL OF SERAPHS, composé de vieux routards de la scène française. En effet, on retrouve au casting de ce concept gentiment morbide des membres ou ex d’ADX, MANZER, OSSUAIRE, SIMULACRE, AD PATRES, REVERENCE, ou QUINTESSENCE, largement de quoi intriguer la plèbe amatrice de sensations fortes et de réminiscences des années 90.
Après un premier EP et un split, FALL OF SERAPHS annonce la couleur, noire comme les ténèbres et rouge comme le sang avec son premier long, qui a toutefois l’extrême politesse de ne pas franchir la barre de la demi-heure. L’équivalent d’un gros EP, pour sept morceaux qui témoignent d’un savoir-faire indéniable, et d’une forme de respect très sincère envers les figures les plus essentielles de la scène.
Memento Mori cite d’ailleurs quelques exemples pour baliser le terrain, évoquant MORBID ANGEL, DEICIDE, VADER, IMMOLATION, KRABATHOR, ou encore ANGELCORPSE, sans vraiment avoir tort. Il est certain que le Death Metal de ces bordelais ou presque est d’obédience traditionnelle, efficace comme un coup de pelle sur la tronche pendant une profanation, et méchant comme un virus qui s’insinue dans votre organisme.
Aucune inquiétude à avoir sur la puissance de l’objet en question, qui recycle les méthodes les plus formelles de la scène US, singeant à merveille les attaques de MORBID ANGEL pour les confronter à l’ultraviolence d’un VADER, tout en conservant une personnalité propre. En résulte un premier album qui tape dans le mille, et qui ose la perfection au premier essai.
Rythmiques en chien de fusil, soli mélodiques à la PESTILENCE, à-coups terribles pour les cervicales, breaks lancinants et obsédants, toute la panoplie est utilisée sur From Dust to Creation, qui ne s’éloigne pas vraiment des standards du genre. Mais les morceaux sont à ce point entraînant qu’on en oublie toute forme d’influence, pour mieux se concentrer sur la puissance. Et en ajoutant quelques intros mystiques et autres coupures plus Ambient, FALL OF SERAPHS agence son attaque brutale, et la rend encore plus létale.
Pour mieux vous convaincre du potentiel de cette association de malfaiteurs Death, écoutez le lapidaire « Fire Path of Punishment », et demandez-vous s’il aurait eu sa place sur les classiques Covenant ou Blessed are the Sick. Une fois la réponse positive validée, dites-vous que ces cinq-là (Vincent Roubière - batterie, Seb "Khan Hard" - guitare, Olaf - chant, Julien Rousseau - basse et Ogma - guitare) ont le talent nécessaire pour provoquer les légendes sur leur propre terrain, via sept titres en concentré de haine et de ressentiment.
Très ancré dans la vague nostalgique de ces groupes old-school trop attachés à des valeurs anciennes pour vraiment les actualiser, From Dust to Creation revisite donc le répertoire des années 90 pour en livrer une version plus contemporaine (la production est exemplaire), mais tout aussi viscérale et agressive.
Evidemment, peu de grosses surprises à se mettre sous la dent, mais une efficacité incroyable, et une violence à édenter un démon du premier cercle. On se laisse bousculer par cette férocité rythmique à base de double grosse caisse compressée, on se laisse enchaîner par ces deux guitares volubiles en coup de fouet, et par ce chant évidemment gras et bestial, qui cimente le tout comme un orateur d’infortune.
« Psychotic Troubled Senses », franc et massif, et animé d’un esprit revanchard, « The Eradication Dogma » comme présentation sans ambages mais avec une courte intro grondante, « Divine's Lament », revenu du fin fond des enfers avec de mauvaises nouvelles de Lucifer, ou « Brood of Decomposition » en attaque terminale cryptique et sismique, FALL OF SERAPHS excelle dans son domaine, et copie sans plagier. Certes, l’ombre du grand MORBID plane bas sur ce purgatoire de violence, mais comment en vouloir à des musiciens de s’emparer d’une culture classique pour en faire leurs propres armes ?
Le quintet a donc opté pour la révérence la plus formelle, ce qui n’empêche guère ce premier album de se distinguer de la masse par son équilibre, sa technique humble et sa passion morbide qui exsude de tous les pores. Un massacre organisé, pour un premier album sans failles. La guerre est déclarée.
Titres de l’album :
01. The Eradication Dogma
02. Mirror of Transcendence
03. Divine's Lament
04. Fire Path of Punishment
05. Psychotic Troubled Senses
06. From Dust to Creation
07. Brood of Decomposition
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30