Il y a des points que j’accorde en plus, en toute subjectivité. Tenez, par exemple, des sud-américains qui reprennent le classique « Inner Self » de SEPULTURA, l’un de mes morceaux préférés de Max et les siens voit sa note augmenter sans même que j’écoute sa musique. Ce qui sort sur Ipecac est vu d’un très bon œil en amont. Bref, ce sont mes chroniques, alors j’en fais ce que je veux, et si je veux dire du bien d’un projet Thrash sorti de nulle part, c’est mon droit le plus absolu. Enfin de nulle part, plutôt de Colombie, et de Pasto plus précisément, et pas plus tôt que cette année d’ailleurs. Dans les faits, et sous un nom de baptême assez cliché, les SKULL SOCIETY sont deux, et se partagent les tâches avec beaucoup de pertinence.
D’un côté, le multi-instrumentiste, compositeur, D. HellRazor aka David Meza (AUSTRAL KULT, FUNERAL CHANT, IRONSTRIKE, LUCIFERA, OLD NOISE, ex-ANTEMORTEM, ex-VOBISCUM LUCIPHER), boulimique de groupes et de musique, qui s’est évidemment chargé de mettre en branle le projet et de lui offrir l’instrumentation idoine. De l’autre, le grogneur/hurleur/éviscérateur Oscar Pianda, qui en sus d’agresser et de postillonner sur son micro a écrit les textes rebelles de cette première réalisation, disponible de manière très confidentielle sur le label national Ultrametal Productions en tape, limitée à cinquante exemplaires.
Les deux colombiens, fidèles à une éthique old-school qu’ils respectent à la croche près, nous proposent donc avec From Fear to Evil quarante minutes de Thrash bien vilain, raide comme un coup de trique, et agressif comme un pitbull enfermé à la cave depuis deux semaines sans bouffer. D’obédience classique, ce premier jet est pourtant d’une excellente qualité, et propose une certaine vision du Thrash sud-américain agrémenté de quelques fantaisies nord-américaines. En gros, la quintessence de la violence, et une union pas si contre-nature que ça entre CAVALERA CONSPIRACY, EXODUS, POSSESSED et VULCANO, pour un résultat qui ressemble de très près au chaos de Sodome et Gomorrhe, ou à la coulée de lave qui a eu raison de Pompéi.
Du costaud donc, mené à un beat d’enfer, épais comme un roadie approchant les trente ans de carrière, joué comme un AGRESSOR revanchard en diable, pour une déflagration maison qui souffle toutes celles trop proches. Doté d’un son gigantesque malgré son autoproduction, From Fear to Evil sonne comme du Groove Metal joué par des bêtes n’ayant jamais connu la civilisation, mais ayant appris à manier leur instrument avec flair au fin fond de leur cave. On le sent sur un titre d’obédience fluide comme « From the Burning Depths », qui broie la fluidité d’EXODUS dans la violence de SLAYER, et qui nous offre un burner purement Thrash comme on n’en a pas entendu depuis longtemps.
En remisant l’originalité dans les tréfonds de l’histoire, notre duo a joué la carte de l’efficacité à outrance et de la brutalité ouverte. Ce qui ne les a pas empêchés de lâcher quelques bombes en mid très efficace, mais tout aussi grossières que le reste du répertoire. On s’amuse beaucoup donc sur l’intro de « Unleashing the Wrath », qui effectivement lâche les clébards sur le pauvre facteur et ses factures, avant que les crocs du mâtin ne se plantent dans l’uniforme du pauvre préposé façon SEPULTURA de Chaos AD.
Du qui carbure, du qui mord, du qui frappe fort et qui ne ramasse pas les dents, quelques accélérations pour concrétiser cette saine colère héritée des héros brésiliens des années 80 (« From Fear to Evil »), et évidemment, une belle complémentarité des deux musiciens qui s’entendent comme larrons en foire, et qui visiblement, ont pris beaucoup de plaisir à enregistrer cette galette. On s’en rend compte en encaissant le festif et ibère « Brandy, Metal, Destrucción », hymne à la débauche et aux décibels gratuits, et bien sûr, sur cette reprise plus qu’honnête du fameux hymne de SEPULTURA, repris avec un respect tenant de la religion pieuse. D’aucuns me diront que reprendre un tel morceau sans lui apporter de changement n’a pas vraiment d’intérêt, que Pianda crie encore plus fort que Max, mais je ne peux m’empêcher d’y voir une preuve de bon goût de la part d’un duo qui a privilégié le plaisir à la démonstration.
Sans prétention, SKULL SOCIETY tire brillamment son épingle du jeu, et s’offre avec From Fear to Evil une entrée en matière convaincante et plaisante.
Titres de l’album:
01. We Are the own Enemy
02. The War
03. From the Burning Depths
04. If it's Quiet don't Fuck it Up
05. Mass Murder
06. Unleashing the Wrath
07. From Fear to Evil
08. Brandy, Metal, Destrucción
09. Inner Self (SEPULTURA Cover)
10. Mind Collapse
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